La Tige de quelque herbe que ce soit,
Caulis, Thyrsus, Scapus.
Timbre de cloistre lequel on sonne pour convoquer les
religieux.
La tige d'une herbe dite Laserpicium, dont vient le benjoin,
Magudaris,
seu Magydaris.
La grosse et vieille tige et souche de la vigne, Iuniculus Draco.
Qui n'a qu'une tige, Vnicaulis.
Herbe qui a plusieurs tiges, Multicaulis herba.
L'herbe produit sa tige, Caulescit herba.
Croistre en tige, Jetter hors sa tige, Caulem facere, Decaulescere.
Tigette, Cauliculus.
Tigne, une herbe qui croist communeément entre
les pois, febves, et
semblables, et les estrangle. Les villageois
l'appellent tigne, Orobanche.
De l'herbe aux tigneux, Personata, cerchez Teigne.
Un Tigre, Tigris, Tigridis.
Tables mouchetées et tavelées ou grivelées comme sont
les tigres, Mensae
tigrinae.
Une Tigresse: Ronsard, Tigris foemina.
Le Tillac d'une navire, Fori fororum,
C'est le plancher, ou estage qui
est assis sur les baus, comme sur des poutres
regnant tout du long du navire,
ayant deux trous à passer les mats grand,
et celuy de misaine,
sous lequel tillac est chargée la
marchandise, és navires de port. Pour
plus claire intelligence de ce, voyez
Baus.
Tillaquer, c'est planchéer, et est mot de marine, voyez
Planchéer.
Tiller, comme quand on tille du chanvre, semble qu'il
vienne de tillô,
id est euello. Est enim vellere cannabim a sua
festuca, Ou il
vient de Tilia, quasi diceres Tiliare,
Oster la tille.
Un arbre appelé Tillet, ou Tilleu, ou
Til, Tilia, Phylira.
Fait de Tillet, Tiliaceus.
De la tille, Tilia.
Timbre qu'on met sur un heaulme.
Timbrer un heaume de panaches, ou autres choses.
Timide et craintif, Timidus.
Timidité, Timiditas.
Timidement et craintivement, Timide.
Timon, m. acut. Est en cas de chariots, ce qui tient
en estat le corps de
la charrete ou chariot en tirant, Temo,
qui est dit a tenendo, comme
aucuns escrivent. Mais les charrons veulent dire
que le timon n'est piece
de charrete ou autre espece de harnois à
limons, ains de coches et
chariots à fleche, laquelle est ce qu'on
appelle Timon. Ovide au 2. liv.
des Metamorph. descrivant le chariot de
Phaëthon, dit ainsi: Aureus
axis erat, temo aureus, aurea summae curuatura
rotae. Ce que
Marot a traduit en ces mots: Dor fut l'aisseul,
d'or luisant tout autour.
Les deux limons, d'or estoit le haut tour, De
chaque rouë, qui est au
contraire du dire desdits charrons, et Marot a
raison d'ainsi l'avoir
traduict. Car tout de mesme que le timon d'un
bateau est la piece avec
laquelle on gouverne, meut et contourne le
bateau, on gouverne aussi
et tire on la charrete par les limons. Timon ou
Temon se prend en outre
pour le gouvernail d'un vaisseau de mer et d'eau
doulce, Clauus,
Et selon ceste signification, on dit de celuy
qui a la surintendance d'une
ville: Il tient ou a en sa main le temon,
Clauum Reipub. manu
tenet.
Timon d'un navire, Gubernaculum, Clauus, voyez Boiste de
gouvernail.
Une Tine.
Un Tiné, c'est un gros baston de quoy
deux hommes portent sur leurs
espaules ou de l'eau, ou du moust en
vendanges, Vectis, Longurius.
Tinel, Le Roy assembla ses princes et son
tinel.
Une Tinette, ou cuve à se baigner,
Labrum.
Tintamarre, m. penac. Par onomatopoee, est un mot fait
du bruict que
fait un renversement de choses de bois, fer,
airain, et de telles matieres,
et signifie, bruict, noise, Strepitus,
Collisio, Et par metaphore, la crierie
qu'un homme ou femme fait estans en colere, et
tançans, Rixosus
clamor.
Tinter et sonner clairement, comme fait un verre, or,
ou argent, Tinnire,
voyez Copter.
Si tost qu'ils auront tinté, Simulac increpuerint, Bud. ex
Cic.
Tintant et resonnant, Tinnulus.
Tintement, Tinimentum, vel Tinnitus huius tinnitus.
Tintouin, m. acut. Est un nom imité du
chifflement qui se fait aux
ventricules du cerveau et corne issant par les
oreilles, et vient de tinter,
aussi les Latins appellent tel Tintouin,
Tinnitus aurium, Tintement
d'oreilles. Et parce que tel tintouin empesche
le repos de la personne,
on l'usurpe aussi par metaphore pour souci
rongeant, travail d'esprit
et fatigation de l'entendement, Cura
coquens, animumque
versans ac male habens. Selon ce on dit, Il a
bien des tintouins en la
teste, Grauibus curis diuexatur, Cela luy
a mis un grief tintouin
en la teste, Grauis ex eo cura eum incessit,
Liu. lib. 23. Ou bien on
le peut tirer de ce mot, Tintinnum, Qui
se lit au vingtcinquiesme tiltre
de la Loy Salique, qui est un vieux mot
François Latinisé, signifiant
la clochete ou sonette qu'on pend au col des
chevaux et aumailles laschez
en pasture pour aiséement les retrouver,
laquelle en paissant ils
font sonner sans cesse, et à ce donne
couleur ce que l'Italien dit Avere
martello in testa, angi et diuexari graui cura,
et dar martello
a alcuni, Male aliquem vrere, Terent. Et ce
que nous disons, Il a
un reveillematin pour dire il a un cuisant
souci, qui luy oste le long sommeil
et repos, comme si par dire, il a un tintouin en
la teste, on disoit, il
a une sonette d'un angoisseux pensement qui se
ramentoit sans cesse, Illi
vsque grauis sollicitudo tintinnat, Et
Catulle, a dit Aures tintinnat,
Tintinnabulum, l'Italien dit Tintinno,
Pour le son de telle
petite sonette, Tintinnaculum.