[Image de l'original: Thresor, page 629]

La Tige de quelque herbe que ce soit, Caulis, Thyrsus, Scapus.
La tige d'une herbe dite Laserpicium, dont vient le benjoin, Magudaris,
     seu Magydaris.
La grosse et vieille tige et souche de la vigne, Iuniculus Draco.
Qui n'a qu'une tige, Vnicaulis.
Herbe qui a plusieurs tiges, Multicaulis herba.
L'herbe produit sa tige, Caulescit herba.
Croistre en tige, Jetter hors sa tige, Caulem facere, Decaulescere.
Tigette, Cauliculus.
Tigne, une herbe qui croist communeément entre les pois, febves, et
     semblables, et les estrangle. Les villageois l'appellent tigne,
Orobanche.
De l'herbe aux tigneux, Personata, cerchez Teigne.
Un Tigre, Tigris, Tigridis.
Tables mouchetées et tavelées ou grivelées comme sont les tigres, Mensae
     tigrinae.
Une Tigresse: Ronsard, Tigris foemina.
Le Tillac d'une navire, Fori fororum, C'est le plancher, ou estage qui
     est assis sur les baus, comme sur des poutres regnant tout du long du navire,
     ayant deux trous à passer les mats grand, et celuy de misaine,
     sous lequel tillac est chargée la marchandise, és navires de port. Pour
     plus claire intelligence de ce, voyez
Baus.
Tillaquer, c'est planchéer, et est mot de marine, voyez Planchéer.
Tiller, comme quand on tille du chanvre, semble qu'il vienne de tillô,
     id est euello. Est enim vellere cannabim a sua festuca, Ou il
     vient de
Tilia, quasi diceres Tiliare, Oster la tille.
Un arbre appelé Tillet, ou Tilleu, ou Til, Tilia, Phylira.
Fait de Tillet, Tiliaceus.
De la tille, Tilia.

[Image de l'original: Thresor, page 630]

Timbre de cloistre lequel on sonne pour convoquer les religieux.
Timbre qu'on met sur un heaulme.
Timbrer un heaume de panaches, ou autres choses.
Timide et craintif, Timidus.
Timidité, Timiditas.
Timidement et craintivement, Timide.
Timon, m. acut. Est en cas de chariots, ce qui tient en estat le corps de
     la charrete ou chariot en tirant,
Temo, qui est dit a tenendo, comme
     aucuns escrivent. Mais les charrons veulent dire que le timon n'est piece
     de charrete ou autre espece de harnois à limons, ains de coches et
     chariots à fleche, laquelle est ce qu'on appelle Timon. Ovide au 2. liv.
     des Metamorph. descrivant le chariot de Phaëthon, dit ainsi:
Aureus
     axis erat, temo aureus, aurea summae curuatura rotae. Ce que
     Marot a traduit en ces mots: Dor fut l'aisseul, d'or luisant tout autour.
     Les deux limons, d'or estoit le haut tour, De chaque rouë, qui est au
     contraire du dire desdits charrons, et Marot a raison d'ainsi l'avoir
     traduict. Car tout de mesme que le timon d'un bateau est la piece avec
     laquelle on gouverne, meut et contourne le bateau, on gouverne aussi
     et tire on la charrete par les limons. Timon ou Temon se prend en outre
     pour le gouvernail d'un vaisseau de mer et d'eau doulce,
Clauus,
     Et selon ceste signification, on dit de celuy qui a la surintendance d'une
     ville: Il tient ou a en sa main le temon,
Clauum Reipub. manu
     tenet.
Timon d'un navire, Gubernaculum, Clauus, voyez Boiste de gouvernail.
Une Tine.
Un Tiné, c'est un gros baston de quoy deux hommes portent sur leurs
     espaules ou de l'eau, ou du moust en vendanges,
Vectis, Longurius.
Tinel, Le Roy assembla ses princes et son tinel.
Une Tinette, ou cuve à se baigner, Labrum.
Tintamarre, m. penac. Par onomatopoee, est un mot fait du bruict que
     fait un renversement de choses de bois, fer, airain, et de telles matieres,
     et signifie, bruict, noise,
Strepitus, Collisio, Et par metaphore, la crierie
     qu'un homme ou femme fait estans en colere, et tançans,
Rixosus
     clamor.
Tinter et sonner clairement, comme fait un verre, or, ou argent, Tinnire,
     voyez Copter.
Si tost qu'ils auront tinté, Simulac increpuerint, Bud. ex Cic.
Tintant et resonnant, Tinnulus.
Tintement, Tinimentum, vel Tinnitus huius tinnitus.
Tintouin, m. acut. Est un nom imité du chifflement qui se fait aux
     ventricules du cerveau et corne issant par les oreilles, et vient de tinter,
     aussi les Latins appellent tel Tintouin,
Tinnitus aurium, Tintement
     d'oreilles. Et parce que tel tintouin empesche le repos de la personne,
     on l'usurpe aussi par metaphore pour souci rongeant, travail d'esprit
     et fatigation de l'entendement,
Cura coquens, animumque
     versans ac male habens. Selon ce on dit, Il a bien des tintouins en la
     teste,
Grauibus curis diuexatur, Cela luy a mis un grief tintouin
     en la teste,
Grauis ex eo cura eum incessit, Liu. lib. 23. Ou bien on
     le peut tirer de ce mot,
Tintinnum, Qui se lit au vingtcinquiesme tiltre
     de la Loy Salique, qui est un vieux mot François Latinisé, signifiant
     la clochete ou sonette qu'on pend au col des chevaux et aumailles laschez
     en pasture pour aiséement les retrouver, laquelle en paissant ils
     font sonner sans cesse, et à ce donne couleur ce que l'Italien dit
Avere
     martello in testa, angi et diuexari graui cura, et dar martello
     a alcuni, Male aliquem vrere, Terent. Et ce que nous disons, Il a
     un reveillematin pour dire il a un cuisant souci, qui luy oste le long sommeil
     et repos, comme si par dire, il a un tintouin en la teste, on disoit, il
     a une sonette d'un angoisseux pensement qui se ramentoit sans cesse,
Illi
     vsque grauis sollicitudo tintinnat, Et Catulle, a dit Aures tintinnat,
     Tintinnabulum, l'Italien dit Tintinno, Pour le son de telle
     petite sonette,
Tintinnaculum.