[Image de l'original: Richelet, Dictionnaire françois, tome I, page 253]

D', adv. De quel lieu, de quel endroit. [ D'où
    venez vous? d'où vous sont ces atrais venus. Voit.
    Poes.
]
DOÜAIRE, s. m. Pension viagere que le mari donne aprés
    sa mort à sa femme. [ Un gros doüaire.
    Assigner le doüaire à une femme. ]
Doüairiere, s. f. Ce mot se dit des Dames de grande
    qualité, et signifie celle qui a un doüaire. [ Jamais

[Image de l'original: Richelet, Dictionnaire françois, tome I, page 254]

    Madame la Doüairiere de Rohan ne leur en
    a dit un seul mot. Patru, plaidoié 2. ]
DOÜANE, s. f. Droit que paient les marchans
    pour les marchandises qu'ils font entrer dans un
    Roiaume, ou qu'ils font sortir d'un Roiaume.
    [ Païer la doüane. ]
DOUBLE, s. m. Petite piece ronde qui est de cuivre
    qui porte d'un côté la figure du Roi de France
    et de l'autre trois fleurs de lis, et qui fait la sixiême
    partie du sou.
Double, s. m. Une fois autant, la moitié plus. [ Demander
    le double de ce qu'il faut. Paier le double
    de ce qu'on doit. ]
Double, s. m. Copie d'un écrit. [ Le double d'un
    écrit. ]
Au double, adv. Doublement, une fois autant. [ Soit
    qu'on lui fît du mal ou du bien il le vouloit rendre
    au double. Abl. Rét l. 2. c. 9. Paier au double.
    Voi. l. 43. ]
Double, adj. Qui est plié en deux. [ Linge double.
    Serviette double. ]
En double, adv. En deux. [ Mettre un linge en double. ]
Double, adj. Qui augmente une fois autant en valeur,
    ou qui double en grosseur. [ Une double pistole. ]
* Double, adj. Fourbe, trompeur. [ Seigneur, délivrez
    mon ame des langues doubles et trompeuses.
    Port Roial, Pseaume 119 ]
Doublement, adv. Au double. Une fois autant
    qu'il faloit. [ Il a été doublement recompensé.
    Abl. ]
Doubler, v. a. Mettre une fois autant. [ Doubler la
    paie aux soldâs. Abl. ]
Doubler. Mettre une étofe sur une autre et la coudre
    à celle sur laquelle on la met. [ Doubler un juste
    au corps d'une bonne ratine. Il porte un manteau
    doublé de panne. ]
Doubler. Multiplier. Augmenter le nombre. [ Cela
    double à l'infini. Doubler le laquais. Sar. Poës. ]
Doubler. Terme de Mer. Passer. [ Doubler un cap.
    Abl. ]
Doublet. Terme de Jeu de dez. C'est lors qu'avec les dez
    on amene quatre, et que chaque dé a deux points.
Doublon, s. m. Ce mot ne se dit plus guere. Il signifie
    une pistole d'Espagne.
Doublure, s. f. Tout ce qui sert à doubler une étofe,
    ou quelque autre chose. [ Doublure fort bonne
    pour l'hiver. ]
DOUÇAIN, s. m. Sorte de pommier qui aproche
    fort de celui de paradis.
DOUCEMENT, adv. Voiez doux.
Doucereux, doucereuse, adj. Qui n'a pas un goût agréable,
    qui n'a rien qui réveille le goût. [ Vin fade
    et doucereux. Dépreaux, Satire 3. ]
Doucereux, s. m. Qui fait le beau auprés des Dames,
    qui leur dit des fleurettes. [ Faire le doucereux. ]
Doucette, s. f. Ce mot est burlesque, et se dit en parlant
    de fille qui contrefait la douce, la fille sage et
    modérée. [ Vous faites la doucette. Mol. Tartufe,
    a. 1. s. 1. ]
Doucette. Sorte de petite herbe qu'on mange en salade.
Douceur, s. f. Saveur douce. [ La douceur du sucre,
    des fruits, etc. ]
Douceur, s. f. Vertu qui modere la colére. Certain
    procédé doux et moderé. [ Aimer la douceur. Elle
    a une grande douceur. Traiter avec douceur. ]
Douceur. Plaisir, commodité, aises. [ Le feu, l'hiver,
    est une des douceurs de la vie. Chercher les douceurs
    de la vie. ]
Douceur. Petites friandises, quelque chose qui acommode,
    qui satisfait, qui réjouit. [ Quand il va voir
    sa mére, il en a toujours quelque petite douceur.
    Aimer les douceurs. ]
Douceur. Petit profit qu'on donne à quelqu'un pour
    reconnoitre la peine qu'il a prise. [ Faites cela, et il
    y aura quelque petite douceur pour vous. ]
Douceurs. Ce mot pour dire des cajoleries amoureuses,
    des paroles galantes de quelque amant n'a ordinairement
    point de singulier. [ Dire des douceurs
    aux belles. Sca. Nouvelle 4 Écouter des douceurs. ]
Doucine, s. f. Terme d'Architecte. Sorte de moulure.
DOUËR, v. a. Terme de Pratique. Assigner le doüaire
    à une femme. [ Il l'a doüée de 1500 livr. de rente. ]
Doüé, doüée, adj. Qui a un doüaire. [ Elle est bien
    doüée. ]
† * Doüé, doüée, adj. Qui a de belles qualitez. [ Il est
    doüé de qualitez fort avantageuses. ]
DOUILLE, s. f. Fer qui est au talon de la pique. [ La
    douille du talon de la pique est défaite. ]
Douille, s. f. Terme d'Arquebusier. Fer creux au bout de
    la baguette, dans lequel on met le tire-bourre.
† DOUILLET douillette, adj. Delicat qui ne peut soufrir
    la moindre incommodité. [ C'est un Pére
    douillet. Elle est douillette. ]
DOULEUR. Sentiment douloureux. Mal qui vient de
    quelque incommodité. [ Avoir une grande douleur
    de tête. Cela me fait une douleur fort sensible. ]
Douleur, s. f. Afliction d'esprit. [ Avoir une grande
    douleur. Abatu de douleur, acablé de douleur, se
    laisser aller à la douleur. S'abandonner à la douleur.
    Abl. ]
Douloureux, douloureuse, adj. Qui cause de la douleur.
    Afligeant. Mal douloureux, plaie douloureuse.
    [ Il n'y a rien de si douloureux que cette separation
    éternelle que la mort met entre nous et nos
    amis. Patru, lettre 4. à Olinde. ]
Douloureusement, adv. Tristement. [ Se plaindre
    douloureusement. ]
DOUTE, s. m. Incertitude qu'on a sur quelque chose
    qui empêche qu'on ne se détermine. Irresolution
    d'esprit. [ Résoudre un doute. Pasc. l. 18. Éclaircir
    un doute. Abl. Il est en doute s'il ira, ou
    n'ira pas à l'armée. ]
Douteux, douteuse, adj. Incertain. Sur quoi on ne doit
    point s'assurer. [ Événement fort douteux. ]
Douteux, douteuse. Terme de Grammaire. Qui est
    du genre commun, masculin et féminin. [ Un
    nom douteux. ]
DOUVE, s. f. Terme de Tonnelier. Petit ais dolé
    qui aide à faire le corps de la futaille, et qui
    prend depuis le haut jusques au bas. [ Mettre une
    douve à un muid. ]

[Image de l'original: Richelet, Dictionnaire françois, tome I, page 255]

Douve, s. f. Terme de Tonnelier. Les douves sont
    les longues piéces disposées en rond, qui forment
    le corps du tonneau, et qu'on fait tenir ensemble
    avec des cercles.
DOUX, douce, adj. Qui a de la douceur. Qui n'a rien
    d'aigre. [ Vin doux. Citron doux. ]
* Doux, douce. Paisible. Qui a une humeur qui n'a
    rien d'emporté. Moderé. [ C'est un esprit fort
    doux et fort honnête. Elle a l'humeur la plus-
    douce du monde. ]
* Doux, douce. Galant, amoureux. [ Billet doux. Mol. ]
Doucement, adv. Sans bruit, sans parler haut. Sans
    précipitation. Sans se hâter. [ Vivre doucement.
    Voit. Poës. Marcher doucement. Doucement, si elle
    venoit à nous entendre. Moliere. Fleuve qui
    coule doucement. Vau. Quin. l. 3. ]
Doucement, adv. Sans emportement. Sans rudesse,
    sans murmure. D'une maniere qui ne soit pas
    rude, mais douce et honnête. [ Doucement, tien,
    voila pour le souflet. Moliere, Pretieuses. s. 7. Soufrez
    doucement que libre désormais je parle franchement.
    Voit. Poës. Recevoir doucement une reprimande.
    Voit. l. 25. ]
DOUZAIN, s. m. Monoie blanche valant douze deniers.
    Le douzain avoit d'un côté pour légende
    Franciscus Francorum Rex, avec un écusson couronné,
    où il y avoit 3 fleurs de lis, et de l'autre côté
    il avoit pour légende sit nomen Domini benedictum,
    avec une croix au milieu de l'espece. Ce douzain
    s'apeloit aussi grand blanc, et il a eu cours jusques
    au régne de Henri 4.
Demi-douzain. Espece de monoie blanche valant six
    deniers qui étoit faite comme le douzain, hormis
    qu'elle étoit plus petite.
Douzaine, s. f. Douze. [ Une douzaine d'alouëttes. ]
A la douzaine. Par douze. [ Vendre des alouëttes à
    la douzaine. ]
† C'est un Poëte à la douzaine. C'est à dire, un méchant
    poëte
.
Douze. Nom de nombre indéclinable. [ Ils étoient
    douze. ]
In douze. Terme d'Imprimeur. Un livre in douze,
    c'est un livre dont chaque feuille fait douze feuillets.
Douziéme, adj. [ Il est le douziéme. Elle est la douziéme. ]