D'OÙ, adv. De quel lieu, de quel endroit. [ D'où
venez vous? d'où vous sont ces atrais venus. Voit.
Poes. ]
DOÜAIRE, s. m. Pension viagere que le mari donne aprés
sa mort à sa femme. [ Un gros doüaire.
Assigner le doüaire à une femme. ]
Doüairiere, s. f. Ce mot se dit des Dames de grande
qualité, et signifie celle qui a un doüaire. [ Jamais
Madame la Doüairiere de Rohan ne leur en
a dit un seul mot. Patru, plaidoié 2. ]
DOÜANE, s. f. Droit que paient les marchans
pour les marchandises qu'ils font entrer dans un
Roiaume, ou qu'ils font sortir d'un Roiaume.
[ Païer la doüane. ]
DOUBLE, s. m. Petite piece ronde qui est de cuivre
qui porte d'un côté la figure du Roi de France
et de l'autre trois fleurs de lis, et qui fait la sixiême
partie du sou.
Double, s. m. Une fois autant, la moitié plus. [ Demander
le double de ce qu'il faut. Paier le double
de ce qu'on doit. ]
Double, s. m. Copie d'un écrit. [ Le double d'un
écrit. ]
Au double, adv. Doublement, une fois autant. [ Soit
qu'on lui fît du mal ou du bien il le vouloit rendre
au double. Abl. Rét l. 2. c. 9. Paier au double.
Voi. l. 43. ]
Double, adj. Qui est plié en deux. [ Linge double.
Serviette double. ]
En double, adv. En deux. [ Mettre un linge en double. ]
Double, adj. Qui augmente une fois autant en valeur,
ou qui double en grosseur. [ Une double pistole. ]
* Double, adj. Fourbe, trompeur. [ Seigneur, délivrez
mon ame des langues doubles et trompeuses.
Port Roial, Pseaume 119 ]
Doublement, adv. Au double. Une fois autant
qu'il faloit. [ Il a été doublement recompensé.
Abl. ]
Doubler, v. a. Mettre une fois autant. [ Doubler la
paie aux soldâs. Abl. ]
Doubler. Mettre une étofe sur une autre et la coudre
à celle sur laquelle on la met. [ Doubler un juste
au corps d'une bonne ratine. Il porte un manteau
doublé de panne. ]
Doubler. Multiplier. Augmenter le nombre. [ Cela
double à l'infini. Doubler le laquais. Sar. Poës. ]
Doubler. Terme de Mer. Passer. [ Doubler un cap.
Abl. ]
Doublet. Terme de Jeu de dez. C'est lors qu'avec les dez
on amene quatre, et que chaque dé a deux points.
Doublon, s. m. Ce mot ne se dit plus guere. Il signifie
une pistole d'Espagne.
Doublure, s. f. Tout ce qui sert à doubler une étofe,
ou quelque autre chose. [ Doublure fort bonne
pour l'hiver. ]
DOUÇAIN, s. m. Sorte de pommier qui aproche
fort de celui de paradis.
DOUCEMENT, adv. Voiez doux.
Doucereux, doucereuse, adj. Qui n'a pas un goût agréable,
qui n'a rien qui réveille le goût. [ Vin fade
et doucereux. Dépreaux, Satire 3. ]
Doucereux, s. m. Qui fait le beau auprés des Dames,
qui leur dit des fleurettes. [ Faire le doucereux. ]
† Doucette, s. f. Ce mot est burlesque, et se dit en parlant
de fille qui contrefait la douce, la fille sage et
modérée. [ Vous faites la doucette. Mol. Tartufe,
a. 1. s. 1. ]
Doucette. Sorte de petite herbe qu'on mange en salade.
Douceur, s. f. Saveur douce. [ La douceur du sucre,
des fruits, etc. ]
Douceur, s. f. Vertu qui modere la colére. Certain
procédé doux et moderé. [ Aimer la douceur. Elle
a une grande douceur. Traiter avec douceur. ]
Douceur. Plaisir, commodité, aises. [ Le feu, l'hiver,
est une des douceurs de la vie. Chercher les douceurs
de la vie. ]
Douceur. Petites friandises, quelque chose qui acommode,
qui satisfait, qui réjouit. [ Quand il va voir
sa mére, il en a toujours quelque petite douceur.
Aimer les douceurs. ]
Douceur. Petit profit qu'on donne à quelqu'un pour
reconnoitre la peine qu'il a prise. [ Faites cela, et il
y aura quelque petite douceur pour vous. ]
Douceurs. Ce mot pour dire des cajoleries amoureuses,
des paroles galantes de quelque amant n'a ordinairement
point de singulier. [ Dire des douceurs
aux belles. Sca. Nouvelle 4 Écouter des douceurs. ]
Doucine, s. f. Terme d'Architecte. Sorte de moulure.
DOUËR, v. a. Terme de Pratique. Assigner le doüaire
à une femme. [ Il l'a doüée de 1500 livr. de rente. ]
Doüé, doüée, adj. Qui a un doüaire. [ Elle est bien
doüée. ]
† * Doüé, doüée, adj. Qui a de belles qualitez. [ Il est
doüé de qualitez fort avantageuses. ]
DOUILLE, s. f. Fer qui est au talon de la pique. [ La
douille du talon de la pique est défaite. ]
Douille, s. f. Terme d'Arquebusier. Fer creux au bout de
la baguette, dans lequel on met le tire-bourre.
† DOUILLET douillette, adj. Delicat qui ne peut soufrir
la moindre incommodité. [ C'est un Pére
douillet. Elle est douillette. ]
DOULEUR. Sentiment douloureux. Mal qui vient de
quelque incommodité. [ Avoir une grande douleur
de tête. Cela me fait une douleur fort sensible. ]
Douleur, s. f. Afliction d'esprit. [ Avoir une grande
douleur. Abatu de douleur, acablé de douleur, se
laisser aller à la douleur. S'abandonner à la douleur.
Abl. ]
Douloureux, douloureuse, adj. Qui cause de la douleur.
Afligeant. Mal douloureux, plaie douloureuse.
[ Il n'y a rien de si douloureux que cette separation
éternelle que la mort met entre nous et nos
amis. Patru, lettre 4. à Olinde. ]
Douloureusement, adv. Tristement. [ Se plaindre
douloureusement. ]
DOUTE, s. m. Incertitude qu'on a sur quelque chose
qui empêche qu'on ne se détermine. Irresolution
d'esprit. [ Résoudre un doute. Pasc. l. 18. Éclaircir
un doute. Abl. Il est en doute s'il ira, ou
n'ira pas à l'armée. ]
Douteux, douteuse, adj. Incertain. Sur quoi on ne doit
point s'assurer. [ Événement fort douteux. ]
Douteux, douteuse. Terme de Grammaire. Qui est
du genre commun, masculin et féminin. [ Un
nom douteux. ]
DOUVE, s. f. Terme de Tonnelier. Petit ais dolé
qui aide à faire le corps de la futaille, et qui
prend depuis le haut jusques au bas. [ Mettre une
douve à un muid. ]
Douve, s. f. Terme de Tonnelier. Les douves sont
les longues piéces disposées en rond, qui forment
le corps du tonneau, et qu'on fait tenir ensemble
avec des cercles.
DOUX, douce, adj. Qui a de la douceur. Qui n'a rien
d'aigre. [ Vin doux. Citron doux. ]
* Doux, douce. Paisible. Qui a une humeur qui n'a
rien d'emporté. Moderé. [ C'est un esprit fort
doux et fort honnête. Elle a l'humeur la plus-
douce du monde. ]
* Doux, douce. Galant, amoureux. [ Billet doux. Mol. ]
Doucement, adv. Sans bruit, sans parler haut. Sans
précipitation. Sans se hâter. [ Vivre doucement.
Voit. Poës. Marcher doucement. Doucement, si elle
venoit à nous entendre. Moliere. Fleuve qui
coule doucement. Vau. Quin. l. 3. ]
Doucement, adv. Sans emportement. Sans rudesse,
sans murmure. D'une maniere qui ne soit pas
rude, mais douce et honnête. [ Doucement, tien,
voila pour le souflet. Moliere, Pretieuses. s. 7. Soufrez
doucement que libre désormais je parle franchement.
Voit. Poës. Recevoir doucement une reprimande.
Voit. l. 25. ]
DOUZAIN, s. m. Monoie blanche valant douze deniers.
Le douzain avoit d'un côté pour légende
Franciscus Francorum Rex, avec un écusson couronné,
où il y avoit 3 fleurs de lis, et de l'autre côté
il avoit pour légende sit nomen Domini benedictum,
avec une croix au milieu de l'espece. Ce douzain
s'apeloit aussi grand blanc, et il a eu cours jusques
au régne de Henri 4.
Demi-douzain. Espece de monoie blanche valant six
deniers qui étoit faite comme le douzain, hormis
qu'elle étoit plus petite.
Douzaine, s. f. Douze. [ Une douzaine d'alouëttes. ]
A la douzaine. Par douze. [ Vendre des alouëttes à
la douzaine. ]
† C'est un Poëte à la douzaine. C'est à dire, un méchant
poëte.
Douze. Nom de nombre indéclinable. [ Ils étoient
douze. ]
In douze. Terme d'Imprimeur. Un livre in douze,
c'est un livre dont chaque feuille fait douze feuillets.
Douziéme, adj. [ Il est le douziéme. Elle est la douziéme. ]