[Image de l'original: Dictionnaire portatif, tome I, page 314]

   D'où, adv. De quel lieu, de quel
endroit.
   Douaire, s. m. C'est une portion
des biens du mari, fixée par la coutume
ou par le contrat de mariage,
pour en jouir en cas que la femme survive
à son mari, ou en propriété ou
en usufruit, suivant la disposition de
la coutume, ou la stipulation des parties.
   Douairier, (douarier) s. m. Celui
qui renonce à la succession de son pere,
et qui se tient au douaire de sa mere.
   Douairiere, (douariere) s. f. Celle
qui a un douaire.
   Douane, s. f. Droit que payent les
Marchands pour les marchandises qu'ils
font entrer dans un Royaume, ou qu'ils
font sortir du Royaume. Lieu ou Bureau
établi à ce sujet, c'est-à-dire,
où les Marchands sont obligés de décharger
et de déclarer les marchandises,
et payent ce qu'elles doivent.
   Douaner, verb. act. Mettre le plomb
de la douane à des marchandises.

[Image de l'original: Dictionnaire portatif, tome I, page 315]

   Douanier, s. m. Fermier ou Commis
de la douane qui visite les marchandises,
et reçoit ce qu'elle doivent payer.
   Doubla, subst. m. Monnoie d'argent
d'Alger et de Tunis; elle vaut environ
trois livres de France.
   Doublage, s. m. Deuxieme bordage
ou revêtement de planches qu'on met
par dehors aux vaisseaux pour les conserver.
En matiere de fiefs ce mot se
dit du double des devoirs que les sujets
sont tenus de payer à leurs Seigneurs
en certaines occasions.
   Double, adj. Qui augmente une fois
autant en valeur, ou qui double en
grosseur ou autrement. Une fête double,
c'est celle dont le rit est plus solennel
qu'à l'ordinaire. Une double fête, jour
où deux fêtes se rencontrent ensemble.
La double montagne, poétiquement, le
Parnasse. Une serrure à double tour,
c'est celle où il faut tourner deux fois
la clef. Un double bidet, c'est celui qui
est de plus haute taille que les ordinaires.
On dit aussi, une double paye,
une double carte, etc.

   Double se dit encore de deux choses
semblables qui sont au même endroit:
Une double porte, un double châssis. Acte
double
, celui dont on fait deux originaux
ensemble.
   Double coquin, s. m. Grand coquin.
On nomme encore double, s. f. la panse
des animaux qui ruminent.
   Double, adject. Signifie fourbe, trompeur.
   Double, s. m. Petite piece de monnoie
qui faisoit la sixieme partie du
sou. Une fois autant. La moitié plus.
Copie d'un écrit.
   Au double, adv. Une fois autant.
   Doubleau, adj. m. Arc doubleau, voûte
qui joint un pilier à un autre.
   Doubleaux, (doubleaus) s. m. plur.
terme de Charpentier. Solives pour
faire des planchers. Solives qui portent
le chevêtre.
   Double-feuille, subst. fém. Sorte de
plante.
   Double-fleur, s. f. Espece de poirier
et de poire.
   Doublement, adv. Au double.
   Doublement, s. m. L'action de doubler.
   Doubler, v. act. Mettre une fois autant.
Mettre une étoffe sur une autre.
Donner un doublage à un vaisseau.
Multiplier, augmenter le nombre. En
terme de mer on dit, doubler un cap,
pour, le passer.
   Doubler le pas, aller plus vite. Doubler
les rangs, les files
, y mettre le
double de ce qui a coutume d'y être.
Doubler un rôle, le jouer au défaut de
celui qui en est chargé en premier. Doubler
une bille
, la faire toucher contre
un des bords du billard, et la faire revenir
près du bord opposé. La balle a
doublé
, au jeu de paume, a touché
deux fois la terre.
   Doublet, s. m. Fausse pierrerie faite
de cristaux. Quand au trictrac, on
amene deux dés semblables, on appelle
cela un doublet.
   Doublette, (doublète) s. f. Un des
jeux de l'orgue.
   Doublon, s. masc. Pistole d'Espagne.
Faute du Compositeur d'Imprimerie,
qui compose deux fois les mêmes mots.
   Doublure, s. fém. Tout ce qui sert
à doubler une étoffe ou quelque autre
chose.
   Douçain, subst. masc. Sorte de pommier.
   Douceâtre, (douçâtre) Puisque de
rousse nous faisons roussâtre, de noire,
noirâtre
, on peut de douce, faire douceâtre,
adj. Qui est un peu doux; qui
a une douceur fade et insipide.
   Douce-amere, s. fém. Plante bonne
contre la fievre, la pulmonie et les
vers.
   Doucement, adv. Sans bruit, sans
éclat, sans précipitation, sans murmure.
D'une maniere qui soit exempte de
toute rudesse. Lentement, avec pause.
Sans passion, sans inquiétude.
   Doucerette, (rète) s. fém. Celle qui
contrefait la douce, la fille sage et
modérée.
   Doucereux, [doucer]euse, (eus) adj. Qui n'a
pas un goût agréable, qui n'a rien qui
réveille le goût. Au figuré, qui fait le
beau auprès des dames, qui leur dit des
fleurettes. Il se dit aussi du langage.
   Doucet, [douc]ette, (ète) adject. et subst.
Faire le doucet, mine doucette.
   Doucette, (doucète) s. f. Sorte de
petite herbe qu'on mange en salade.
   Doucette, ou roussette, s. f. Espece
de chien marin. La mélasse ou le sirop
de sucre.
   Douceur, s. f. Saveur douce. Voix,
peau, odeur douce. Vertu qui modere
la colere. Certain procédé doux et
modéré. Plaisir, commodité, aise. Petites
friandises, quelque chose qui accommode,
qui satisfait, qui réjouit.
Petit profit qu'on donne à quelqu'un
pour reconnoître la peine qu'il a prise.
   Douceurs, au pluriel, se dit des paroles
galantes, des cajoleries amoureuses.
   Douche, ou douge. s. f. Donner la
douche
, c'est épancher des eaux minérales
sur la partie malade.
   Doucher, v. act. Donner la douche.
   Doucin, s. m. Eau douce mêlée de
l'eau de la mer. Voyez
Douçain.
   Doucine, subst. fém. Sorte de moulure.
   Doué, [dou]ée adj. Orné, qui a. Il est
doué de mille belles qualités
.
   Douegne, ou Duegne, s. f. Fille ou
femme âgée, et chargée de la conduite
d'une jeune fille.
   Douelle, (douèle) s. f. Il se dit de
la coupe des pierres propres à faire
des voûtes. Il se dit aussi des planches

[Image de l'original: Dictionnaire portatif, tome I, page 316]

minces qu'on fend dans les forêts pour
faire les futailles.
   Douer, v. act. Assigner un douaire.
   Douer, avantager, orner, pourvoir:
Dieu l'a doué d'une grande patience; la
nature vous a doué de divers talents
.
            [Voir aussi
doué]
   Douillage, s. m. Mauvaise fabrication
d'étoffe, parce que les trames ne
sont pas de la même qualité.
   Douilleux, [douill]euse, (eus) adj. Qui n'est
pas carré ou d'une égale largeur, en
parlant des étoffes de laine.
   Douille, s. f. Fer qui est au talon
de la pique. Fer creux au fond de la
baguette, dans lequel on met le tire-bourre.
C'est aussi le trou d'un outil de
fer de jardinier, dans lequel on met un
manche de bois.
   Douillet, [douill]ette, (ète) adj. Délicat,
qui ne peut souffrir la moindre incommodité.
On le dit aussi en peinture,
pour signifier, tendre, moëlleux.
   Douillettement, (ètement) adv. D'une
maniere douillette, ou sur quelque chose
de douillet.
   Douleur, s. f. Sentiment douloureux.
Mal qui vient de quelque incommodité.
Affliction d'esprit.
   Se douloir, v. réc. Se plaindre. Il
est vieux.
   Douloureusement, adv. Tristement,
avec douleur.
   Douloureux, [doulour]euse, (eus) adj. Qui
cause de la douleur, affligeant: Mal
douloureux; plaie douloureuse
.
   Doute, s. m. Incertitude qu'on a sur
quelque chose qui empêche qu'on ne
se détermine. Irrésolution d'esprit. C'est
aussi une figure de Rhétorique.
   Sans doute, adv. Hors de doute,
certainement.
   Douter, v. n. Etre en doute; être
incertain, irrésolu.
   Se douter, v. n. Soupçonner, pressentir,
prévoir.
   Douteusement, adv. D'une maniere
douteuse, d'une façon incertaine.
   Douteux, [dout]euse, (eus) adj. Incertain,
sur quoi on ne doit point s'assurer. En
terme de Grammaire, qui est du genre
masculin ou féminin.
   Douvain, subst. masc. Piece de bois
propre à faire des douves de tonneau.
   Douve, s. f. Petit ais dolé qui aide à
faire le corps de la futaille, et qui prend
depuis le haut jusqu'en bas. Le fossé
d'un château. Herbe qui croît dans les
prés, et qui fait mourir les moutons
qui en mangent.
   Doux, douce, (dous) adj. Qui a de
la douceur. Qui n'a rien d'aigre ni de
salé. Qui a une odeur suave. Qui n'a
rien de rude au toucher. Paisible, modéré.
Avec qui on a de l'agrément, ou
qui cause de l'agrément: Il est doux de
vivre en liberté. Un chemin doux
, c'est
un chemin aisé, où il n'y a point de
peine à marcher. Une pente douce, c'est
une pente insensible, par laquelle on
descend et on monte aisément. Le fer
doux
, est opposé à celui qu'on appelle
fer aigre, qui est plus cassant. On le dit
aussi de quelques autres métaux. Vin
doux
, celui qui n'a point bouilli ou qui
a conservé sa douceur. Médecine douce,
celle qui opere sans tranchées. Taille-douce,
image tirée sur une planche de
métal gravée avec le burin. Air doux,
climat doux, vent doux, pluie douce
,
c'est-à-dire, qui ont une chaleur modérée
et qui sont tempérés, etc.
   Doux, douce, signifie encore, galant,
amoureux: Billet doux.
   Doux, adv. Doucement. Filer doux,
c'est être humble et soumis devant un
plus fort que soi. Tout doux, ne vous
emportez pas.
   Douzain, (dousain) s. m. Monnoie
blanche valant douze deniers. Le demi-douzain
n'en valait que six.
   Douzain, autrefois douze vers.
   Douzaine, (dousaine) s. f. Nombre
de douze: Une douzaine de volumes.
Vendre des serviettes à la douzaine
, par
douzaine, etc.
   A la douzaine, figur. et famil. de peu
de valeur, de peu de considération:
Un Poète à la douzaine. Il ne s'en
trouve pas à la douzaine
, communément.
   Douze, (douse.) Nom de nombre indéclinable,
dix et deux. Un livre in-douze,
c'est un livre dont chaque feuille
fait douze feuillets.
   Douze, se met quelquefois pour douzieme:
Le douze du mois; Louis XII
.
   Douzieme, (dousieme) adj. Il est le
douzieme, elle est la douzieme
.
   Douziémement, (dousiémement) adv.
Pour la douzieme fois. En douzieme
lieu.