Actes des Journées "Dictionnaires électroniques des XVIe-XVIIe s.", Clermont-Ferrand, 14-15 juin 1996 | | C. Buridant, "Glossaire des glossaires" |
Le troisième exemple serait celui de La Nouvelle Fabrique des
excellents traits de verité de Philippe d'Alcrippe (Alcrippe,
éd. Joukovsky), dont l'étude systématique du
vocabulaire par V. Mecking, dans une monographie-glossaire, a
révélé l'immense apport qu'il pouvait offrir à
la lexicographie du 16e siècle: il en établit un glossaire
particulièrement soigné pour regrouper in fine la liste
des premières attestations, des régionalismes normands, des
dernières attestations à ajouter au FEW, des hapax dans
le Huguet et dans le FEW, des attestations se retrouvant dans le
Glossaire de la vallée d'Yères d'A. Delboulle et dans
le Dictionnaire de patois normand d'H. Moisy: à bien des
égards, cette étude apparaît comme un modèle
(Mecking 1993).
Conclusion
L'esquisse de protocole pour l'établissement d'un Glossaire des
glossaires de la langue du XVIe siècle présenté ici
ne prétend point être un modèle sans faille et ne
saurait l'être. Le protocole est perfectible, et son
expérimentation, déjà amorcée, lui apportera
sans doute des affinements. Tel qu'il se présente, il constitue au
moins un appel adressé à tous les seiziémistes pour
engranger selon des normes aussi rigoureuses que possible des
matériaux abondants et fiables pour une base de données
lexicographique. L'on tend à présent à
l'exhaustivité de la documentation, et l'exhaustivité devenant
de plus en plus possible, grâce aux moyen électroniques, elle
est de plus en plus exigée (Wooldridge 1995: 56). Il reste que
l'enregistrement des données comme leur interprétation
demandera toujours et peut-être aujourd'hui encore plus que par le
passé, une rigoureuse exigence philologique que tous les
seiziémistes devraient partager.
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