La phytonymie était balbutiante à la Renaissance. Les classifications botaniques de type linnéennes étaient loin dans l'avenir. Au départ, le recensement des noms de végétaux était fondé sur les écrits des Anciens: on prenait connaissance de Pline, de Columelle, de Théophraste, de Dioscoride. Les commentateurs modernes, tels Fuchs ou Ruel, ne faisaient que commencer. Les espèces étaient souvent mal connues, mal différenciées, dénommées de façon variable et multiple chez les Anciens et les Modernes, en latin classique ou latin moderne, en vernaculaire ou dans un vulgaire mi-latin, mi-vernaculaire.
L'un des inventaires les plus étendus de la terminologie botanique latine et française est contenu dans les pages des dictionnaires de Robert Estienne. Commencé dans le Thesaurus linguae latinae, il se poursuit dans les éditions successives du Dictionarium latinogallicum ; versé au début dans la série parallèle du Dictionaire francoislatin, il trouve pourtant son expression la plus complète dans le dernier grand dictionnaire fait de la main d'Estienne, le Dictionarium latinogallicum de 1552, lequel avait pris des proportions beaucoup plus importantes que le dictionnaire français-latin. Les successeurs d'Estienne dans le développement de ce dernier – Thierry, Dupuys et Nicot – font quelques ajouts et commentaires concernant la botanique, mais le corpus reste essentiellement celui établi par Estienne.
Est présentée ici la plus grande partie de ce corpus réuni au moyen de la recherche d'items contenant au moins un d'une série de mots-clés. Les données sont partiellement analysées et commentées suivant une méthodologie qui est celle de la métalexicographie et de la philologie illustrées dans certains des articles publiés dans les Cahiers de lexicologie ou la Revue de linguistique romane, ou encore dans d'autres études publiées en ligne sur le présent site. Elles représentent surtout des matériaux offerts à la communauté des chercheurs, des étudiants et des curieux. Libres à eux de les exploiter, de les copier, de les affiner, de les enrichir à leur gré. Un seul souhait : qu'ils citent leur source dans toute exploitation menant à une publication.