L'internet : culture et acculturation (2/3)
 
 
 



 Quand on parle d'acculturation, on entend par là la mutation des références sociales et intellectuelles d'un groupe humain vers une universalisation. On peut d'ores et déjà souligner la connotation négative du phénomène qui n'a pas forcément lieu d'être... Quoi qu'il en soit, il est vrai que le réseau mondial qui accompagne l'émergence du phénomène de mondialisation, peut présenter des signes d'acculturation.

S'il est vrai qu'en apparence, l'internet porte en lui des signes d'acculturation...

La  plus grande visibilité sur le net est récoltée par des sites professionnels, donc soumis à une logique marchande. Ce qui écarte la possibilité d'y voir se développer une vraie culture (ici au sens double d'identité collective et de capacité de création).

L'anglais semble être la langue dominante:
- le téléchargement de n'importe quel logiciel suppose la pratique de l'anglais
- La plus grande part des ressources du net sont en anglais...
 

...Il est aussi un puissant outil de promotion des cultures

Le net peut se mettre au service des cultures pré-existantes.
- exemple de la confédération des cercles celtiques pour la préservation de la culture celte
- la cuisine au moyen-âge
- présence sur le net d'un tout petit pays :  le Liechtenstein

Et c'est même l'essence du net que d'être une potentialité  récupérable par les cultures les plus variées. Exemple de la culture arabe. 

Le net est donc un outil puissant, un formidable "accélérateur de particules". 
 
 

Donc si l'Internet n'est qu'un outil, il ne peut faire courir le risque d'une acculturation, bien au contraire

          C'est l'argument majeur de beaucoup d'auteurs qui considèrent qu'internet n'est qu'un médium (certes polymorphe, mais simple medium tout de même). C'est ce que soutient Jean-Claude Guédon en affirmant : 
 

" Internet, rappelons-le une fois de plus, ne crée rien par lui-même. Porteur d'une nouvelle donne, il conduit les granularités humaines à se reconstituer au détour de courses, de concurrences, mais aussi de nouvelles formes de collaboration qui vont traverser pays, institutions et comportements individuels." 
Economie du savoir et société de l'intelligence distribuée

C'est dire que l'internet est un outil qui peut influencer les différentes formes de cultures qui préexistent off-line. Et si l'on pose le débat en termes d'acculturation, la première chose à remarquer est que l'internet n'est pas un espace unifié. On peut considérer, finalement, qu'il n'y a pas de notion de "public" sur Internet. C'est ce que  J-C Guédon suggère en affirmant que :
 

 "sous sa forme informationnelle, internet ressemble beaucoup plus à une bibliothèque qu'à une station de télévision"
Economie du savoir et société de l'intelligence distribuée

Il serait vain, de fait, d'y voir une forme d'acculturation. Si certains brandissent le spectre de la mondialisation et de l'impérialisme américain en arguant que l'anglais, et par là la culture anglo-saxonne, envahissent le net, force est de constater avec J-C Guédon que :
 

" le cyberspace ne constitue jamis un jeu à solution nulle. En d'autres mots, l'espace occupé par les sites de langue anglaise n'enlèvent nullemnt de place aux autres langues."
Economie du savoir et société de l'intelligence distribuée

Mais, peut-on vraiment considérer que le rapport qui unifie internet à la culture ne doit être pensé uniquement comme la façon dont le réseau rend compte des cultures préexistantes, la façon dont il influence ou non ces dernières?
Ne pourrait-on pas penser le cyberspace comme un espace nouveau qui possède ou qui crée sa propre culture, elle-même en constante relation avec le monde off-line
 
 

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