Atelier Internet Lyonnais (AIL)
Résumé de la conférence du 9 mars 2016
Retour sur les promesses du numérique en matière d'auto-production musicale: quelques observations empiriques, de l'artiste au consommateur.
Vassili Rivron
Les techniques et les acteurs du numérique se sont progressivement imposés à partir des années 1990 dans l'ensemble de la filière de la musique enregistrée: des fournisseurs de matériel aux studios d'enregistrement, de Napster à Youtube, d'iTunes aux smartphones, des labels aux fans, etc.
Ils s'imposent comme outils de travail, supports de consommation et services spécifiques; ils prescrivent aussi des modalités subjectives de pratique et d'appréciation de la musique, en mobilisant des imaginaires (culturels, politiques et économiques) spécifiques des rapports sociaux, eux-mêmes en recomposition.
Cette étude s'appuie sur une observation participante d'une quinzaine d'années au sein d'un réseau d'artistes-producteurs. La reconfiguration du métier témoigne de la multiplicité des discours d'escorte, souvent utopiques et incompatibles, qui accompagnent musique et numérique, et qui en même temps structurent les stratégies et les pratiques de l'auto-production et de l'auto-distribution en matière musicale.