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Alors que le monde extérieur considère souvent les antiquisants comme des personnes à la mentalité rétrograde et aux méthodes de travail routinières, ceux-ci ont pourtant été parmi les premiers littéraires à s'investir dans la maîtrise des nouvelles technologies informatiques. Cela ne s'est pas fait sans mal, mais le bilan est manifestement positif et la situation offre maintenant un aspect suffisamment cohérent pour mériter qu'on en dresse un état des lieux.
Le présent article ne prétend nullement constituer une étude historique ou sociologique. Il se destine, plus modestement, à transmettre le témoignage d'une personne qui, étant à la fois antiquisante et formée à l'informatique, a eu pour tâche professionnelle de guider ses collègues antiquisants de l'École normale supérieure principalement, mais aussi de l'université de Paris IV et d'autres établissements français, dans le monde étrange des ordinateurs. Les remarques qui vont suivre sont le fruit d'un contact direct de cinq années avec les hommes et les réalités.
Si on leur explique que l'ordinateur remplit avec plus de facilité, de rapidité, et même de sécurité, certaines tâches traditionnellement accomplies à la main, on leur paraît abstrait. Si on leur annonce que l'outil informatique peut, au surplus, satisfaire des besoins demeurés latents, voire donner naissance à de nouveaux besoins qui seraient inconcevables dans l'ancienne organisation du travail, on passe pour un habile rhéteur.
Mieux encore : l'utilisateur d'index et de concordances, désappointé de constater qu'il n'existe pas d'ouvrage de ce type sur l'auteur qu'il est en train d'étudier, ou que l'ouvrage disponible est notoirement incomplet, sera soulagé d'apprendre que des logiciels permettent de consulter des corpus littéraires en ligne ou sur CD-ROM et qu'ils fournissent des listes d'occurrences exhaustives. L'expérience concrète d'une limitation des outils papier dans un cas précis, immédiatement suivie de la solution du problème grâce à l'emploi de l'ordinateur, est la situation idéale qui provoque la conversion définitive d'un antiquisant aux bienfaits de l'informatique.
Les antiquisants attendent de l'ordinateur qu'il s'insère dans une continuité, et redoutent ce qui offre l'apparence d'une rupture avec les méthodes traditionnelles de travail. La néophilie obsessionnelle qui caractérise souvent les informaticiens de métier et qui les pousse à promouvoir l'adoption d'un matériel sur le seul critère de sa nouveauté fracassante constitue, vis-à-vis des antiquisants, une faute psychologique majeure. Certes, en tant qu'outil nouveau, l'ordinateur est virtuellement porteur de nouvelles façons de penser et de travailler. Mais plutôt que d'effrayer les gens en soulignant hyperboliquement son caractère « révolutionnaire », il est préférable de les laisser s'apprivoiser à son contact. Les changements ultérieurs, voire les ruptures, en sont moins douloureuses, et dans certains cas imperceptibles.
Premièrement, la valeur d'usage d'un matériel ou d'un logiciel se mesure à sa simplicité d'utilisation. Les interfaces graphiques sont les éléments décisifs qui ont accéléré la pénétration de l'informatique chez les antiquisants, car ces derniers attendent implicitement du matériel informatique un fonctionnement du type « presse-bouton », analogue à celui de l'appareillage électroménager. Inversement, les interfaces du type console (comme on en voit encore sur les machines à système d'exploitation UNIX) ou à ligne de commande (comme dans MS-DOS) suscitent une répulsion marquée. Dans les cas où l'utilisateur antiquisant est contraint et forcé d'avoir recours à ce genre de matériel, il s'arrange pour obtenir l'assistance d'une tierce personne qu'il ravale au rang de technicien en lui confiant le travail à effectuer.
Deuxièmement, les antiquisants considèrent que le temps qu'ils peuvent soustraire à l'accomplissement de leurs diverses activités pour le consacrer à la formation doit porter ses fruits dans leur domaine professionnel à brève échéance. Si on leur demande de s'investir dans l'apprentissage d'un langage de programmation, ou dans l'approfondissement d'un système d'exploitation, sans que cet effort soit mis en relation avec la réalisation d'un projet de recherches en cours, on s'expose à un échec. Les antiquisants font « de l'informatique pour les langues anciennes » et non pas « de l'informatique pour l'informatique ».
Troisièmement, le culte que certains vouent à l'objet informatique laisse les antiquisants de glace. Tout argument visant à leur faire acquérir du matériel, ou à remplacer l'équipement existant par un plus récent, et qui fait référence à la puissance du microprocesseur, au numéro de version du logiciel et autres considérations de même farine a peu de chance de les convaincre. Ils utilisent les matériels et les logiciels, non pour eux-mêmes, mais pour les services qu'ils leur rendent, et sans être « obsédés par le problème de l'obsolescence ».
Les antiquisants ne sont nullement imprégnés de culture scientiste. Ils ne croient pas que le progrès, dans quelque domaine que ce soit, résulte de la diffusion des produits des technosciences. D'après eux, la véritable science progresse grâce au labeur modeste et opiniâtre des générations successives, et non par le recours à des nouveautés spectaculaires censées apporter des solutions rapides.
Les étudiants antiquisants, du moment qu'ils ont déjà utilisé un ordinateur, ou qu'ils voient leurs camarades en utiliser un, trouvent normal d'y recourir dans l'accomplissement des tâches liées à leur cursus universitaire, par exemple pour saisir un mémoire à l'aide d'un traitement de texte, ou pour gérer une bibliographie avec un logiciel de bases de données.
Quand l'institution universitaire leur propose des stages d'initiation, ils se montrent plus intéressés à les suivre que leurs aînés. Une fois formés, ils se posent plus souvent la question de savoir si l'informatique leur permettrait d'accomplir plus efficacement une tâche qu'on leur a appris à traiter par des méthodes manuelles : ainsi, les étudiants philologues demandent fréquemment si l'ordinateur peut automatiser la présentation des apparats critiques et des stemmas qui accompagnent la réalisation des éditions critiques de textes grecs et latins à la suite de la collation des différents manuscrits.
Les générations nouvelles sont animées d'un esprit ludique, et non plus strictement pragmatique, qui les pousse à explorer par elles-mêmes les possibilités de l'informatique et à aller beaucoup plus loin dans la maîtrise technique, pour peu que l'institution mette les moyens adéquats à leur disposition. Ainsi, à l'École normale supérieure, les ordinateurs qui donnent accès à Internet sont en libre-service. Grâce aux vertus de l'émulation mutuelle, les élèves (parmi lesquels des antiquisants) ont appris, non seulement à utiliser les navigateurs (dont Netscape), mais aussi à créer leur propres pages Web (élaborées à l'aide du langage HTML).
Les anciennes et nouvelles générations d'antiquisants ont donc franchi le pas en direction de l'informatique et des réseaux, bien que ce soit sous des formes et pour des motivations différentes. Encore faut-il que le milieu universitaire où elles travaillent dispose de structures adaptées, ce qui n'est pas toujours le cas.
Les besoins des littéraires et des scientifiques sont différents et impliquent l'acquisition de matériels différents. Les scientifiques réclament principalement la puissance et la vitesse de calcul, qu'ils sont prêts à payer au prix d'une interface éventuellement plus rustique. Les littéraires, en revanche, sont sensibles à l'agrément de l'interface graphique, qu'il n'est pas gênant de leur fournir car ils utilisent habituellement des logiciels qui passent leur temps à attendre des entrées d'informations par l'opérateur humain : la vitesse y constitue donc un facteur secondaire (traitements de texte, gestionnaires de fichiers, tableurs).
La culture littéraire, au contraire, est individualiste. La pénétration décisive de l'informatique, chez eux, date de la diffusion du micro-ordinateur dans le grand public[1]. Aujourd'hui encore, les machines de bureau des littéraires sont généralement monopostes, ou reliées par des réseaux locaux aux performances limitées (AppleTalk pour Macintosh, Novell pour les compatibles PC). En outre, les littéraires, qui travaillent volontiers en bibliothèque ou en villégiature, sont gros consommateurs de portables, c'est-à-dire d'une informatique nomade. Même s'il est possible de raccorder les portables à des réseaux, grâce à des cartes modem et à des logiciels de télécommunication, l'achat d'ordinateurs de cette catégorie montre que les utilisateurs recherchent avant tout l'autonomie et l'indépendance. C'est le personal computer, plus que le network computer, qui satisfait actuellement aux attentes des littéraires.
Dans un tel contexte, les départements littéraires apparaissent comme une frange marginale d'utilisateurs de l'informatique : ils sont équipés après les autres, disposent de crédits moins généreux, et la maintenance s'occupe d'eux en dernier. La spécificité des besoins littéraires en matériels et en logiciels est souvent mal identifiée, sous-estimée, et leur différence est considérée comme une infériorité.
Tout système d'exploitation manipule des jeux de caractères. Or, les normes actuellement en usage, ASCII[2] ou ANSI, font bon marché des besoins littéraires. Par exemple, en ASCII, les 128 premiers caractères sont classés selon un ordre qui se retrouve à l'identique, quelles que soient les machines et quels que soient les systèmes d'exploitation. Malheureusement, ce tableau ne concerne que les chiffres de 0 à 9, les lettres minuscules et majuscules non accentuées (a-z, A-Z) de l'alphabet latin, et les signes de ponctuation courants. Pour disposer de caractères accentuées ou accompagnés de signes diacritiques (circonflexe, cédille, etc.), ou d'autres signes spéciaux (le point d'interrogation inversé de l'espagnol, le signe supérieur ou égal, etc.), la norme ASCII a été « étendue » pour 128 caractères supplémentaires. Malheureusement, la répartition de ces caractères a été laissées à la discrétion des constructeurs et varie selon les systèmes d'exploitation (MacOS, Windows, NeXT, etc.). Considéré du point de vue linguistique, l'univers informatique est aujourd'hui une véritable tour de Babel, et quiconque veut transférer d'un système d'exploitation à l'autre un fichier comportant du texte doit posséder un minimum de connaissances préalables, et de préférence des logiciels de conversion.
Or, les antiquisants, comme un certain nombre d'autres littéraires, font un usage intensif, non seulement des caractères spéciaux de leur langue maternelle, mais encore des langues qui relèvent de leur domaine de recherche. Ainsi, les hellénistes ont besoin des caractères du grec ancien, qui comportent trois sortes d'accents, deux sortes d'esprits et un iota souscrit. Ceux qui font de la grammaire comparée entre le grec et le latin manipulent les signes diacritiques qui existent notamment dans le turc et les langues d'Europe orientale. Quelque vingt ans après l'émergence des micro-ordinateurs, et après bien des tâtonnements laborieux, il est désormais possible d'écrire dans presque n'importe quel alphabet sur les principaux systèmes d'exploitation du marché. Or, il est affligeant de constater que la norme ISO-LATIN adoptée pour la confection des pages Web sur Internet est bien trop limitée[3] pour prendre en charge les besoins d'écriture multilingue de l'ensemble de la planète. Les réseaux sont-ils en train de reproduire les mêmes erreurs, dans la manipulation des langues, que la micro-informatique de naguère ?
En latin, il n'existe qu'un dictionnaire électronique[5], le Humanist Latin Dictionary (latin-anglais). Il s'agit d'un outil plutôt destiné aux étudiants car il ne comporte que 15.000 entrées. Il inclut en outre des notes de grammaire et de syntaxe, ainsi que des résumés sur des questions de littérature, d'histoire et de civilisation. Le logiciel d'interrogation est prévu pour Mac (une pile HyperCard) et pour PC.
En grec, le dictionnaire le plus complet, le Liddell-Scott-Jones (grec-anglais) est disponible sur le serveur Perseus (cf. plus bas). Une version abrégée, l'Intermediate Liddell & Scott[6], existe sur le CD-ROM Perseus 2.0 (cf. plus bas) et, sous forme de module autonome, dans l'environnement Windows. Un autre dictionnaire grec-anglais, également disponible pour Windows, le Louw-Nida[7], classe les mots par thèmes (temps, éducation, religion, etc.).
Les CD-ROM comportant des corpus littéraires grecs (TLG) et latin (PHI)[8] sont livrés sans logiciel. Des programmeurs indépendants proposent des logiciels d'interrogation dont les uns tournent sur Macintosh et les autres sur les compatibles PC. Sur Macintosh, deux programmes font l'objet d'une large diffusion. Pandora, qui est une pile HyperCard, permet[9] des recherches d'occurrences exploitant éventuellement des opérateurs booléens (near, not near, then). Les corpus d'étude, librement définis par l'utilisateur, sont constitués de la totalité des textes, ou de la totalité des oeuvres d'un ou plusieurs auteurs, ou de quelques oeuvres appartenant à un ou plusieurs auteurs. Le codage plus complet du disque du TLG permet, pour les auteurs grecs, de constituer des corpus d'étude par genre littéraire, siècle ou origine géographique, ainsi qu'une forme accélérée de recherche qui consiste à examiner un index au lieu de balayer les textes l'un après l'autre. Enfin, Pandora dispose d'un « browser » qui rend possible (mais fastidieuse) la lecture complète d'un texte à l'écran, demi-page par demi-page. SNS Greek & Latin, qui est une application[10] autonome tournant sur Macintosh, comporte des capacités de recherches d'occurrences plus puissances, incluant les opérateurs booléens (or, and, except) et différents métacaractères (délimiteurs de début et de fin de mot, caractères polyvalents, signes indiquant la présence ou l'absence éventuelle de caractères, etc.). Comme Pandora, SNS Greek & Latin laisse l'utilisateur libre de constituer ses corpus d'étude selon différents critères et sait exploiter l'index intégré du TLG. Mais, en outre, ce programme est capable de travailler sur des fichiers extraits des CD-ROM et placés sur le disque dur, ce qui accélère notablement les opérations. Il réalise des extractions d'oeuvres complètes qu'il enregistre au format RTF, ce qui les rend lisibles (même pour le grec), sur n'importe quel traitement de texte. Il génère des index et des concordances en classant les mots par ordre alphabétique (y compris pour le grec), mais sans savoir regrouper les formes relevant d'une même déclinaison ou conjugaison. Quant au TLG Engine (version 2.0.2)[11], il a plutôt pour vocation d'extraire des oeuvres grecques pour les visualiser à l'écran ou les récupérer dans un traitement de texte.
Des programmes analogues existent pour les compatibles PC, et travaillent, s'agissant des versions les plus récentes, dans l'environnement Windows 3.1. Ainsi, TLG WorkPlace 4.0 interroge le disque grec du TLG, tandis que PHI WorkPlace réalise la même opération pour les textes latins des deux disques du PHI. Si l'on veut consulter les textes coptes de ces deux CD-ROM, il faut acquérir en outre Coptic WorkPlace[12]. Il existe aussi un programme unique pour travailler avec les trois CD-ROM, Musaios : ce dernier est prévu pour sortir prochainement dans une version Macintosh[13]. Il existe d'autres programmes d'interrogation tournant sur PC, mais comme l'auteur de ces lignes ne les a pas testés, ceux-ci seront cités uniquement pour mémoire : Chiron (qui interroge le TLG sous MS-DOS[14]), Lector (qui interroge les disques du TLG et du PHI sous MS-DOS)[15], Offload (qui extrait sous MS-DOS des oeuvres du TLG de façon à les rendre lisibles par les traitements de texte)[16], ainsi que V&F (qui interroge sous MS-DOS les disques du TLG et du PHI, extrait les oeuvres et génère des index)[17].
Cette pile HyperCard (actuellement en version 1.4), tournant sur Macintosh, a été développée[19] dans le cadre de l'Institut National de la Langue Française (INaLF) pour travailler sur des textes français. Mais elle est parfaitement capable de traiter tout texte saisi dans les caractères de l'alphabet latin. Après que l'utilisateur a découpé son texte en sections grâce à des balises, le programme génère automatiquement des index, des concordances, des tables de fréquences et des mesures statistiques dont certaines sont visualisées sous forme de graphiques.
Ce logiciel[20] se présente comme une aide à la collation des manuscrits et fonctionne sur Macintosh. Il requiert la saisie et le marquage, par un système de balises typographiques, de tous les textes des manuscrits collationnées en parallèle. Après quoi, il génère lui-même l'apparat critique et, en fonction du texte qu'on lui a désigné comme correspondant au manuscrit de base, il aide à la rédaction du texte final, conformément aux règles suivies dans les éditions critiques. Sa mise en oeuvre est néanmoins si contraignante que peu d'utilisateurs consentent à s'en servir.
Le disque du Thesaurus Linguae Graecae (TLG) comporte 836 références d'auteurs[21], embrassant la littérature grecque depuis Homère jusqu'à l'an 600 ap. J.-C. Outre les grands auteurs classiques, il inclut des textes appartenant à des auteurs moins connus, comme les médecins, les grammairiens et les lexicographes, ou les théologiens.
L'équivalent latin du TLG est un disque produit par le Packard Humanities Institute (PHI) de Los Altos[22] et actuellement disponible dans sa version 5.3. Il comporte 362 références d'auteurs, dont les grands textes classiques, mais présente de notables lacunes pour la période postclassique. Outre les textes latins, il comprend la Bible juive (en caractères hébreux), la Septante et le Nouveau Testament grec (en caractères grecs), la Vulgate (en latin), la Bible anglaise dans deux traductions, celle du roi James et la version standard révisée, et le Nouveau Testament copte (en caractères coptes). S'y ajoutent deux oeuvres de Milton, le Paradis Perdu et la Defensionem Regiam.
Le PHI diffuse un second disque, actuellement dans sa version 6, qui présente divers corpus documentaires en caractères grecs et latins. Il s'agit des inscriptions de la collection Cornell, des papyri, ostraca et tablettes du fonds documentaire Duke (186 références au total). On y trouve de plus, en caractères coptes, la Bible sahidique et le fonds Nag Hammadi (64 références d'apocryphes bibliques).
Ce disque[23], livré avec son logiciel d'interrogation pour PC, est uniquement consacré à la poésie latine, depuis Ennius (époque archaïque) jusqu'à Eugène de Tolède (milieu du VIIe siècle ap. J.-C.), soit un ensemble d'environ 300.000 vers.
Ce disque rassemble les textes bibliques[24] en hébreu, grec et latin, ainsi que diverses oeuvres rédigées par des théologiens médiévaux et modernes (collectées parmi les textes librement disponibles sur Internet). Il inclut également un dictionnaire hébreu-anglais, les dictionnaires grec-anglais Intermediate Liddell & Scott et Louw-Nida (cf. plus haut), la traduction allemande de Luther et une traduction anglaise du Nouveau Testament grec. Les fonctions de recherche permettent de trouver des mots et des constructions grammaticales.
C'est une base[25] de données qui contient l'intégralité des inscriptions latines répertoriées dans le vol. VI du Corpus Inscriptionum Latinarum. Mais elle ne remplace pas totalement le volume car les commentaires en sont absents. Elle est livrée avec un logiciel d'interrogation pour Mac et pour PC.
Ce disque[26], livré avec un logiciel d'interrogation tournant sur PC, comporte un corpus d'auteurs patristiques latins provenant, chaque fois que possible, du Corpus Christianorum, Series Latina, et sinon, de la Patrologie Latine de Migne. Il inclut en outre des textes latins médiévaux figurant dans la Continuatio Mediaevalis, ainsi que d'autres auteurs importants tels qu'Augustin, Grégoire le Grand, Jérôme ou Isidore de Séville. Les textes se présentent sans apparat critique, sans notes et sans commentaires.
Pour qui veut retrouver sous forme électronique l'intégralité de la Patrologie Latine de Migne, en incluant les notes, commentaires, index et illustrations du support papier, Chadwick-Healey[27], propose un ensemble de quatre CD-ROM (avec logiciel d'interrogation pour PC). Ils couvrent l'ensemble de la patristique latine depuis Tertullien jusqu'à Innocent III.
Le disque[28] comporte non seulement les 118 ouvrages écrits par saint Thomas d'Aquin, mais aussi 61 autres textes rédigés par d'autres auteurs médiévaux appartenant au même milieu culturel. Il est livré avec un logiciel, tournant sur PC, permettant de naviguer entre les oeuvres grâce à des liens hypertextuels.
La Bibliotheca Iuris Antiqui rassemble des textes juridiques latins[29], accompagnés d'un peu de bibliographie. Elle est livrée avec un logiciel d'interrogation pour PC.
Disque de bibliographie[30] en droit romain, livré avec un logiciel pour PC.
Le disque[31] renferme la bibliographie du Centre de Documentation des Droits Antiques. Il est livré avec un logiciel pour Mac et un pour PC.
C'est la version électronique[32] des fichiers de l'Institut d'archéologie allemand de Rome. La base se présente comme un catalogue matière des ouvrages et périodiques concernant l'archéologie et l'histoire de l'art pour l'Antiquité. Les recherches s'effectuent par mots-clés de sujets, par noms d'auteurs, par noms de publications et par dates de publication. Elle inclut un logiciel d'interrogation pour PC.
Autre base[33] bibliographique (fournie avec un logiciel d'interrogation pour PC) qui couvre la Préhistoire et le Moyen Âge en histoire de l'art.
Ce disque, fourni avec un logiciel d'interrogation tournant sur PC, constitue une banque de données bibliographique couvrant actuellement les années 1925-1996. La recherche des références s'effectue par des critères qu'on peut utiliser isolément ou associer : auteur, titre, sujet, date de publication, numéro de périodique. On peut non seulement chercher un ouvrage ou sur un périodique sur tel ou tel sujet, mais aussi les comptes rendus sur tel ou tel sujet[34].
La DCB[35] est le fruit d'un travail d'équipe mené sous la direction du Pr Dee L. Clayman, de l'Université de New York. Elle reprend la totalité des informations que comporte la célèbre revue de bibliographie des antiquisants : L'Année Philologique. Fournie avec un logiciel d'interrogation pour Macintosh, un autre pour Windows, et des polices grecques de la famille SMK GreekKeys (en versions utilisables dans les deux environnements), elle couvre actuellement les années 1976-1987, c'est-à-dire les volumes 47 à 58 de la revue. Son mode d'emploi est en cours de traduction par Richard Goulet. L'interrogation de la base s'effectue par l'intermédiaire de 18 index qu'on peut utiliser séparément ou en association (noms d'auteurs, noms d'oeuvres, lexique de tous les mots contenus dans la base, titres, titres de collections, lieux d'édition, dates de publication, numéros de page de l'APh, matières de l'APh, rubriques de l'APh, etc.). Le langage d'interrogation différencie les caractères latins et grecs, l'accentuation grecque, et emploie les opérateurs booléens et les caractères jokers. Les résultats sont imprimables et récupérables dans les traitements de texte sans déperdition de formatage, grâce à l'exportation en RTF[36].
Perseus n'est pas une simple accumulation de données hétérogènes. L'emploi intensif de liens hypertextuels permet le rapprochement d'informations de nature différente, service qu'aucun autre CD-ROM destiné aux antiquisants ne sait offrir actuellement. Par exemple, quand on voit mentionné un personnage historique ou mythologique dans un texte littéraire, on peut afficher la notice biographique correspondante, ou encore le vase, la sculpture, la monnaie qui le représentent.
L'équipe qui a conçu Perseus entretient aussi une liste de discussion[38] destinée aux utilisateurs des CD-ROM, et par extension à tous ceux qui s'adonnent au grec ancien en tant qu'enseignants ou chercheurs. Elle possède également un site Web[39] où l'on peut, non seulement obtenir des informations sur Perseus, mais aussi faire fonctionner, en ligne, le dictionnaire complet Liddell-Scott-Jones, la recherche d'occurrences et l'analyseur grammatical. L'affichage du grec, avec le navigateur Netscape, s'effectue en utilisant une des polices de la famille SMK[40] sur Macintosh (Attika, Kadmos, Salamis, Sparta, etc.), ou bien, sous Windows, la police Sgreek, diffusée par Silver Mountain Software, et téléchargeable soit sur le site Internet de ce dernier (cf. note 12), soit sur celui de Perseus.
Cependant, il ne suffit pas que les ordinateurs et les logiciels nécessaires soient en place, ni que des séances de formation soient organisées pour mettre le pied à l'étrier au futurs utilisateurs du courrier électronique. Plus que de la timidité devant une technologie nouvelle, il semblerait qu'une certaine paresse empêche beaucoup de personnes d'acquérir les nouvelles habitudes nécessaires à l'emploi du courrier électronique.
Le catalyseur semble être l'émulation universitaire. Quand nos antiquisants sont en contact avec des collègues (plus souvent étrangers que français) qui leur annoncent qu'ils disposent eux-mêmes d'une adresse électronique et qui leur demandent s'ils pourront désormais communiquer par ce moyen, une certaine peur du ridicule les pousse à répondre oui. S'ils savent que l'équipement existe déjà, les voilà soulagés ; sinon, ils se mettent soudainement à presser les responsables de l'équipement informatique d'installer le nécessaire dans les plus brefs délais, alors qu'auparavant, ils étaient les premiers à dissuader les responsables informatiques d'aller trop vite.
Une fois les premiers essais effectués, les antiquisants s'aperçoivent que le courrier électronique surclasse aisément le courrier papier, trop lent, le fax, qui requiert plus de manipulations, et même le téléphone, qui nécessite la présence du correspondant au bout du fil. Il apparaît manifestement comme la solution idéale pour l'échange de très courts messages pour lesquels la rédaction d'une lettre constituerait une perte de temps, et pour l'expédition de messages longs qui ne réclament pas une trace écrite. Le point décisif, c'est que des personnes qui bougent beaucoup, et qui sont donc difficilement joignables par les moyens classiques, ont néanmoins l'habitude de relever régulièrement leur boîte aux lettres électronique : ainsi, les questions et les réponses s'échangent dans des délais plus courts qu'avec n'importe quel autre système de correspondance.
Même si les antiquisants sont aisément conquis par le courrier électronique, ce dernier présente encore des limitations techniques qui ne manquent pas de choquer les utilisateurs les plus bienveillants. Bien que le protocole MIME, de plus en plus répandu, facilite la transmission des caractères accentués, la diversité des systèmes d'exploitation et des logiciels gestionnaires de courrier oblige encore à expédier, par prudence, des messages dénués de toute accentuation. Les littéraires comprennent mal cette situation : ils considèrent que l'introduction de nouvelles technologie n'a pas pour vocation de forcer l'abandon d'usages parfaitement justifiés, et que c'est plutôt aux « fabricants de médiocrités » de disparaître. Un autre aspect du problème, c'est que des utilisateurs accoutumés au traitement de texte sont désappointés d'apprendre que l'affichage du courrier électronique ne gère pas les polices multiples, et qu'il faut procéder manuellement aux correction après importation du message dans un traitement de texte[41].
Bien que l'information soit actuellement peu diffusée, il importe de savoir qu'il existe au moins une cinquantaine de listes, et qu'un antiquisant, quelle que soit sa spécialité, peut en trouver au moins une qui traite de ses préoccupations professionnelles. Cet article n'a pas l'intention d'en établir une liste exhaustive[42]. Que l'on sache simplement que certaines listes s'occupent de l'Antiquité par domaines : l'archéologie (ARCH-L[43]), l'histoire (ANCIEN-L[44]), la philosophie (SOPHIA[45]) ou la rhétorique (H-RHETOR[46]). D'autres abordent les problèmes par périodes chronologiques : la civilisation byzantine (BYZANS-L[47]), le Moyen Âge latin (MEDTEXTL[48]). D'autres se restreignent à un auteur, voire à une seule oeuvre : Homère (HOMER[49]), Thucydide (THUC-L[50]), la Bible (B-GREEK[51]), la Poétique d'Aristote (POET-L[52]). D'autres enfin traitent des différents problèmes concernant l'usage de l'ordinateur dans les sciences de l'Antiquité (CAAL[53] et TECHEVAL[54]).
Lorsqu'on est abonné à une liste de discussion, on peut recevoir la liste des adresses électroniques de ses abonnés. C'est ainsi qu'on constate que les antiquisants français (c'est-à-dire les adresses se terminant par le suffixe .fr) sont extrêmement minoritaires, loin derrière les Américains, les Canadiens, les Anglais, les Allemands, et même les Belges et les Italiens.
Les serveurs de listes sont majoritairement entretenus par des universités américaines, aussi n'est-il pas étonnant que la langue de communication y soit massivement l'anglais. Si l'on envoie une communication en français, on s'expose à recevoir un avis du modérateur de la liste, invitant poliment à réémettre celle-ci « à cause d'un problème de transmission », et si l'on persiste à employer la langue de Voltaire, on se fait tout simplement censurer. À notre connaissance, il n'existe qu'un serveur francophone ; il est dynamique et d'excellente tenue, mais s'adresse à ceux qui travaillent sur les littératures de langue française : BALZAC- L (Université de Montréal)[55].
Le dynamisme d'une liste de discussion reflète fidèlement celui de ses abonnés. Ainsi, PERSEUS offre un aspect relativement décevant parce que la majorité des contributions concerne actuellement les problèmes de saisie ou de visualisation des textes écrits en grec ancien, ou bien ne servent qu'à informer de l'existence de cours d'initiation ou de perfectionnement donnés en grec ancien dans tel ou tel établissement. Par contraste, la liste MEDTEXTL présente une véritable effervescence d'idées, car des chercheurs ont pris l'habitude d'y poser des questions très pointues[56], et qui trouvent des réponses en quelques jours.
Ainsi, l'usage des listservs reste l'apanage d'une minorité d'antiquisants dans le monde, et plus encore en France. Mais si on a la chance de découvrir une liste très active, on peut s'insérer dans une communauté intellectuelle élargie à l'échelle mondiale.
Livré à lui-même, un antiquisant ne sait pas par où commencer. Connaître une excellente adresse de départ représente un enjeu capital dans l'exploration d'Internet. Ensuite, au bout de quelques heures de navigation d'un site à l'autre, on se constitue facilement un stock d'adresses, car les sites entretiennent des liens hypertextuels entre eux : il est en effet d'usage de citer, au bas de la page d'accueil d'un site, les adresses d'autres sites traitant de questions identiques ou apparentées. Ce procédé aboutit à la création d'un maillage virtuel grâce auquel il devient possible de parvenir, par des chemins multiples, à un site dont on ne soupçonne même pas l'existence.
(pour les antiquisants en général) ;
(pour les antiquisants et les historiens de l'Antiquité) ;
(cet excellent site, entretenu par Pierre-Paul Corsetti, directeur de l'Année Philologique, répartit les adresses en cinq sections : adresses d'ordre général ; adresses de départements et d'instituts d'études classiques, classées par pays ; banques de données et revues électroniques ; sommaires et index de périodiques ; répertoires d'associations d'antiquisants) ;
(autre excellent site en français, du nom de « Bibliotheca classica selecta », entretenu par Jacques Poucet, et qui propose des adresses réparties selon le classement : sources ; ouvrages de consultation ; bibliographie d'orientation ; départements et centres de recherches consacrés aux études classiques) ;
Une deuxième stratégie de recherche consiste à se connecter sur certains serveurs d'adresses qui, tel Yahoo[57], offrent des classements thématiques déjà réalisés. L'avantage est que le travail est, pour ainsi dire, prédigéré. Mais l'inconvénient est qu'il faut faire confiance au serveur, car on ne sait pas selon quels principes le classement a été effectué et quel en est le degré d'exhaustivité. En outre, selon la spécialité dont s'occupe l'antiquisant, les adresses dignes d'intérêt se trouvent dispersées dans des dossiers aussi divers que Archéologie, Éducation, Ethnologie, Histoire, Langues, ou Littérature.
Une fois qu'il aura passé l'étape des premières connexions, l'antiquisant devra recourir aux serveurs d'adresses qui offrent la possibilité d'interroger par mots-clés (Altavista, Infoseek, Yahoo, Lycos, WebCrawler, etc.). Pour affiner ses questions et éviter de recueillir trop de « déchet », il aura intérêt à utiliser les formes évoluées d'interrogation, qui emploient des opérateurs booléens. L'inconvénient de cette méthode est qu'il faut tester empiriquement la pertinence des mots-clés, vu qu'il n'existe aucun organisme pour les normaliser sur Internet. Généralement, on pense à employer des termes anglais, mais même cette méthode ne constitue pas la panacée universelle. En voici un exemple caractéristique : si l'on s'intéresse au droit romain et qu'on essaie des mots-clés tels que Roman Law, Latin Law, Law Codes, etc., on ne trouvera rien ; en revanche, si on tente Ius Romanum, on tombe sur le serveur de droit romain de l'Université de Sarrebrück[58] ; combien d'internautes auraient songé à procéder ainsi ?
En revanche, les sites qui se consacrent totalement à un domaine d'étude, en le ciblant par matières (médecine, philosophie, etc.), par périodes (Antiquité classique, Byzance, Moyen Âge latin, etc.) ou par contenus (collections de références bibliographiques, de textes, d'images, etc.) ont, pour les chercheurs, une valeur d'autant plus grande que l'information concentrée est plus dispersée dans les outils papier, et qu'elle est mise à jour le plus souvent possible. Car telle est la fragilité des sites spécialisés : l'information proposée est une denrée périssable dont l'absence de suivi cause l'abandon du site par ses utilisateurs.
Prenons l'exemple de Medicina Antiqua, un site de médecine antique[59] sponsorisé par The Episcopal Academy (Merion, Pennsylvanie), dont l'ambition est de présenter tous les aspects de la médecine depuis l'époque mycénienne jusqu'à la chute de l'Empire romain. Sur ses propres pages, le site présente une bibliographie générale renvoyant à des ouvrages et à des revues, puis la traduction anglaise partielle d'un texte de Galien (On Diagnosis in Dreams), puis l'annonce de prochains colloques. Toutes les autres ressources s'obtiennent par connexion à d'autres sites. Ainsi, le philologue qui souhaite obtenir la traduction anglaise de textes médicaux (Hippocrate) clique sur un bouton qui le met en relation avec un serveur de traductions de textes grecs[60], situé au M.I.T. L'historien de la médecine sera redirigé vers MedWeb[61], un site de l'Université Emory, dont la page d'accueil, organisée comme une bibliographie, offre de nouveaux liens permettant de se connecter à des serveurs de bibliothèques scientifiques, de musées historiques et scientifiques, d'hôpitaux ou d'associations savantes. Celui qui s'intéresse à la médecine antique en tant que médecin sera aiguillé vers la Virtual Library de l'Université de Melbourne[62], qui lui donnera accès à des informations médicales modernes classées par spécialités (anatomie, cardiologie, etc.). Celui qui s'occupe de gynécologie antique sera orienté vers Diotima[63], un serveur qui rassemble des matériaux ayant trait à l'histoire de la femme et de la sexualité dans l'Antiquité.
Un autre serveur, dédié aux études byzantines[64], est organisé suivant le même principe. Il comporte relativement peu de ressources propres, mais présente une quantité de liens vers d'autres serveurs spécialisés, permettant ainsi aux byzantinistes d'accéder à des bibliographies, des notices historiques et littéraires, et même à des cours de paléographie et de papyrologie.
Le réseau Internet permet donc de construire une arborescence à l'échelle planétaire, dans laquelle certains sites jouent le rôle de niveaux racines, et d'autres celui de dossiers (ou de répertoires). Du point de vue de l'utilisateur, il faut passer, sans se tromper, par une série d'aiguillages ou de portes d'entrée avant de parvenir à l'information désirée. Ainsi se trouve réalisée la bibliothèque colossale et labyrinthique dont rêvait l'écrivain argentin Borges.
Le choix en serveurs spécialisés dans l'Antiquité est vaste, s'occupant de sujets aussi divers que l'archéologie latine[65], la linguistique grecque[66], l'art militaire[67], la mythologie grecque[68], la papyrologie[69] ou la paléographie[70].
D'autres serveurs proposent des oeuvres grecques et latines en traduction anglaise. Outre le serveur du M.I.T., mentionné plus haut, citons le Center for Computer Analysis of Texts[75] de l'Université de Pennsylvanie et l'Electronic Books at Wiretap[76] de l'université de Cupertino. Le célèbre Project Gutenberg[77], dont l'ambition consiste à rassembler toutes les oeuvres de la littérature mondiale en anglais exclusivement (langue originale ou traduction), offre aussi plusieurs traductions d'auteurs antiques.
On trouve aussi des serveurs qui diffusent des images. Ainsi, l'Université de l'Indiana offre l'accès[78] à des photos numérisées qui représentent les vestiges archéologiques et architecturaux de l'Athènes antique. L'Université d'Haifa[79] présente, sous formes d'images enregistrées au format GIF, des représentations mettant en scène des dieux et des héros de la mythologie gréco-romaine. Des cartes de géographie sont également disponibles[80].
Les paléographes trouveront le catalogue des manuscrits grecs conservés au monastère Philotheou du mont Athos[81], ainsi qu'une sélection de manuscrits de la Mer Morte, accompagnés de leur traduction anglaise[82]. Les papyrologues pourront consulter plus de 200 images de papyri conservés dans la collection Duke[83].
Il existe certes des revues totalement électroniques s'adressant aux antiquisants, mais on ne trouve parmi elles presque aucune publication qui fasse autorité auprès des chercheurs. La validation des travaux scientifiques passe encore, chez les antiquisants, par la publication sur papier. Une exception à cette règle est illustrée par IOUDAIOS[87], dont les travaux en matière de judaïsme antique sont réputés et qui, parallèlement, se montre actif sur Internet. Parmi les revues électroniques, citons Arachnion[88], une publication non spécialisée qui s'adresse aux chercheurs et aux étudiants, et Didaskalia[89], une publication de l'Université de Tasmanie qui s'intéresse au théâtre grec et latin ainsi qu'à ses mises en scènes modernes. On trouve aussi des bulletins d'information (« newsletters »)[90].
Certaines revues sur papier utilisent néanmoins un serveur pour présenter un index des sujets antérieurement traités et pour annoncer les articles à paraître, comme American Journal of Philology, Arethusa et Journal of Early Christian Studies[91]. Les Transactions of the American Philological Association[92] maintiennent sur leur serveur les articles du prochain numéro de la revue papier jusqu'à ce que celui-ci soit paru.
Néanmoins, la micro-informatique se trouve à un tournant de sa jeune histoire, car les machines, autrefois solitaires, se connectent de plus en plus en réseau. De nouveaux services apparaissent, pour le plus grand bénéfice des études antiques. Actuellement, ils ne sont utilisés que par une minorité de « happy few », parce que les équipements nécessaires à leur exploitation ne sont pas toujours disponibles et que l'information les concernant n'est pas suffisamment diffusée. Puisse cet article contribuer à mieux les faire connaître.
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