Philologique, politique...

A l’occasion du bi-centenaire de la Révolution, et de la prolifération des discussions engendrées par cette commémoration, une [hypo]thèse est revenue avec force à plusieurs reprises : pour assurer l’émergence et la promotion imposée d’une langue unique susceptible de ressouder et consolider les fractures consciemment opérées dans le corps culturel du pays, il fallait que le pouvoir révolutionnaire mît en opposition la langue de la nation et les idiomes des provinces, récemment pulvérisées en départements administratifs, ravalés au rang de dialectes. Si la notion de dialecte francien s’avère dès lors être une construction idéologique a posteriori des linguistes français du XIXe siècle, comme, à la fin de notre parcours, en 1889 [centenaire oblige!], l’atteste officiellement Gaston Paris qui est le premier à utiliser ce terme, il s’ensuit dialectiquement que la désignation de la langue et sa dénomination — français, ou langue nationale — relèvent plus d’un phénomène d’institutionnalisation indépendant de celui de sa grammatisation que de la découverte de formes réalisées d’une langue déjà unifiée. Cette normalisation se réalise au moyen d’adjuvants politiques, culturels et idéologiques, qui construisent une image homogène du standard. Ce qui donne la possibilité à Bernard Cerquiglini, envisageant le phénomène dans sa plus grande extension historique, de souligner justement cet aspect distinctif, discriminant et sélectif de la construction d’une langue :

En quoi est définitivement assurée — via la littérature, les arts et les sciences — la primauté de l’écrit sur l’oral dans une représentation des variations et transformations d’une langue voulue unique, contre l’évidence de ses origines et de certaines de ses manifestations les plus tangibles. En quoi, également, la Révolution retrouve involontairement les objectifs politiques de l’Académie de Richelieu. Un récent ouvrage de Brigitte Schlieben-Lange résume parfaitement ce mouvement d’alignement sur l’écrit et de réglementation sauvage aboutissant à :

 

Il appartint aux différentes époques du XIXe siècle de modifier cette réponse aux interrogations du social, et de produire à leur tour des modèles proposant d'autres réponses à ce besoin, notamment celles reposant sur le principe de diversité individuelle du sujet, ou de généralité et d'abstraction scientifique. Mais, pour l’heure, ce qui me retient c’est bien la prégnance de cet écrit qui homogénéise artificiellement la diversité orale et occulte ses raisons d’être. Un écrit que la philologie, comme on l’a vu plus haut, est sommée de fixer, et dont la trace ne peut que se confondre à haute époque avec celles des documents littéraires. Il faut donc légitimer à son tour la littérature, auxiliaire culturel de la normalisation, remonter en amont des Belles Lettres, et valoriser le témoignage des plus anciens documents susceptibles d’en constituer la lignée. C’est-à-dire renouer paradoxalement avec des objets dans lesquels la frontière de l’oral et de l’écrit n’était pas encore formée et conformée à des objectifs sélectifs et discriminants.

Les enquêtes lancées autour de 1807 par Coquebert de Montbret sont à cet égard particulièrement révélatrices. Le Préfet du Puy de Dôme, Ramond de Carbonnières, note :

Outre ses propres qualités linguistiques, le document est intéressant par la lumière qu'il jette sur la place du français comme langue de culture et de tradition, héritière des traditions latines et celtes, mais considérée dans l'instant de ce début du XIXe siècle comme la koïné dont a besoin l'unification d'un territoire encore instable, en expansion et rétractation alternées, selon les avancées et les reculs de la politique militaire et économique. Et il est vrai que — soulignant d'une part l'historicité d'une morphologie lexicale et d'une syntaxe supportées en chaque terroir par des habitudes phonétiques diverses, et, d'autre part, la prégnance nationale de la contrainte graphique uniformisante — Ramond de Carbonnières met immédiatement le doigt sur le point aporétique de la définition de toute langue. Comment définir cette dernière, et les sous-classes — patois, dialectes, etc. — auxquelles elle est confrontée, s'il n'est postulé l'existence d'un objet idéal en qui se neutralisent les tensions de l'histoire, de la géographie, du politique et du social. Faire advenir — à quelque deux-cent cinquante ans de la Renaissance — une langue unifiée qui soit celle du peuple, tel que celui-ci est issu régénéré de la Révolution, et pourvu de la sauvegarde des Droits de l'homme, suppose concrètement une dose d'optimisme considérable, un sentiment philanthropique aigu, et de hautes espérances placées dans l'édification d'un système scolaire qui — en dépit de la création de l'Université napoléonienne et des Lycées qui y mènent — reste entièrement à construire. L’émergence d’une discipline telle que la philologie moderne aide à réaliser cette ambition.

Quelques années avant Raynouard, pour la partie septentrionale, Gley avait développé un programme comparable, dont la finalité était bien de concourir à la reconnaissance des mérites de la France et des Français :

 

Gabriel Bergounioux a clairement montré comment, au milieu du XIXe siècle, la linguistique moderne naît dans cet enthousiasme foisonnant, qui fait converger les intérêts suscités par les langues rares, les langues anciennes, les langues régionales et leurs littératures; une concurrence qui permet d’entrevoir à terme la construction des notions de phonétique et de sémantique. L’Académie Celtique, datée de 1804, devenue en 1813 Société des Antiquaires de France, ainsi que la Société Asiatique, attestée en 1821, accompagnent cette évolution de leurs publications; respectivement les célèbres Mémoires [depuis 1807] et le Journal Asiatique [1821-22], successeur des anciennes Recherches Asiatiques [1805]. Précédant cette éclosion, un mouvement de diversification et d’affrontements a parcouru et traversé le petit univers des amateurs de langue, duquel le Journal de la Langue Française, au hasard de ses collaborateurs épisodiques ou conjoncturels, peut-être même conjecturaux dans leurs principes, s’est largement fait l’involontaire écho.

L’histoire de ces tensions remonte à des années bien antérieures à la publication de la seconde série du Journal. En effet, le grammairien révolutionnaire, Urbain Domergue [1745-1810], fondateur et animateur en 1791 de la Société délibérante des amateurs de la langue française, s’est servi de la première série des publications du Journal de la Langue Française [1784-1788, 1791-1792, 1795 et suivantes] pour asseoir le crédit de cette première institution. Un Conseil Grammatical lui est substitué à la fin de 1796 ou au début de 1797, dont l’action se développe jusqu’aux années 1803-1804. Le 25 octobre 1807, lui succède l’Académie Grammaticale, dont l’ambition est de " travailler au perfectionnement de la science des idées et de la science des mots, depuis les premiers éléments jusqu’aux théories transcendantes ". Il semble bien en ces premières années du siècle nouveau que la philologie demeure dans les limbes. La suprématie acquise de l’Idéologie, et les partages de territoires auxquels procède cette dernière, encore perceptibles dans la seconde moitié du XIXe siècle, interdisent de poser sur l’objet langue un regard dépourvu de préjugés. En remontant l’histoire, au mieux, espère-t-on retrouver un écho ou un reflet des origines.

 

Philologie, mythologie...

Remonter aux premières sources, structurer une ascendance, élaborer les parentèles a essentiellement pour objectif de codifier les usages et de proposer un modèle de représentation juridique du langage, appelé au reste par la demande sociale du lectorat, qui se montre avide de réponses pratiques directement utilisables et applicables à des cas concrets d’interrogation grammaticale ou lexicale. La grammaire générale aux visées universelles ne peut plus guère servir alors qu’à vérifier la conformité des lois aux principes fondamentaux de la constitution humaine; et — là encore — se lit l’interférence de l’anthropologie et de l’ethnographie. C’est de cette situation que procèdent les divergences ayant peu à peu opposé les partisans de la méthode métaphysique et ceux de la méthode pratique. Comme position médiane, en sa première version, la philologie pouvait servir à réconcilier les intérêts opposés de ce que l’on nommerait aujourd’hui la structure et le système. Mais c’était sans compter avec les événements de 1830, politiques, idéologiques, sociaux, et leurs implications épistémologiques, qui vont marquer plus nettement, et définitivement, la rupture des projets anthropologique et ethnographique. Le premier s’orientera par la voie des sciences naturelles vers la physique et les pathologies du langage; le second par la voie des sciences historiques s’attachera désormais aux éléments pour lesquels, sur la fin de la période, comme je le rappelais en exorde, la terminologie fournira la dénomination de " folklore " [1871].

Les méandres et marécages dans lesquels s’enlise l’histoire des sciences à l’époque de la première et de la seconde Restauration voient ainsi progressivement disparaître les activités de l’Académie Grammaticale, d’Urbain Domergue, à laquelle succède — d’après la page liminaire du J.L.F. de janvier 1832 une Union Grammaticale, Philosophique et Littéraire pour la propagation de l’étude des langues en général et spécialement de la langue française. Le titre de membre donne le droit de participer — en tant qu’auteur ou éditeur — à la rédaction du Journal. Tandis que le titre suggère le clivage distinguant désormais de plus en plus nettement l’étude générale des langues, devant mener à la constitution d’une science linguistique, et l’étude particulière de la langue française, encore mal déprise des Belles Lettres. En 1834, comme en 1828, l’article premier stipule que cette instance : " s’occupe de grammaire générale et de grammaire particulière. [Et qu’elle] s’attache principalement à résoudre les difficultés de la langue française ". Rien là que d’ordinaire : un courant de pensée et une méthodologie sont en train de disparaître; la langue française, comme objet d’étude, assure la continuité du phénomène évolutif, et s’avance ainsi en première ligne des intérêts immédiats de l’enquête philologique. C’est bien là encore le sens des entreprises démentes — relatées plus haut — de Michel et de ses collègues

 

À la création de l’Institut des Langues, en avril 1837, se marqueront en outre les premiers signes d’une coupure bien plus nette. La dimension historique des phénomènes linguistiques y acquiert désormais toute son ampleur, et les statuts — prenant acte de ce que l’histoire sert désormais de modèle à la science — stipuleront tout d’abord que " L’Institut des Langues s’occupe de la grammaire et de l’histoire des langues en général, et spécialement de la française ", induisant par là une corrélation promise à un grand avenir dans les dimensions didactique et heuristique de la langue comme objet. C’est précisément ce début de position d’un objet langue susceptible d’être soumis à des procédures d’examen scientifiques que justifie l’article 82 des mêmes statuts : " Toute lecture et toute discussion étrangères à la science qui est le but des travaux de l’Institut des Langues sont formellement interdites ". Ce dernier texte visait probablement à exclure des débats les questions d’ordre religieux et politique quand Giuseppe Gaspare Mezzofanti [1774-1849], cardinal, bibliothécaire au Vatican, et Nicolas-Rodolphe Taranne, secrétaire du Comité historique de la langue et de la littérature françaises au Ministère de l’Instruction publique, nommé par Guizot, furent appelés à siéger parmi les administrateurs. Il faudra d’ailleurs attendre encore un peu plus de deux décennies pour que la question de l’origine des langues soit définitivement proscrite des discussions réputées scientifiques. Mais c’est qu’entre temps le français, grâce à la philologie, aura découvert et constitué la sienne propre.

 

La " science de la philologie "

La fondation de la première Société de Linguistique, le 21 décembre 1839, entérine cette évolution et sanctionne désormais l’attachement à des épistémès et des méthodologies désormais dépassées. L’éviction ou une reformulation majeure du contenu classique de la grammaire générale — qui figurait dans les intérêts de la Société Grammaticale et disparaissait de ceux de l’Institut des Langues — est alors le prix à payer pour ce ressourcement. Du côté de la philologie, telle que la pratiquent Raynouard, Fallot, Michel Génin, Marmier, se situent l’archéologie et l’histoire des langues; du côté de la linguistique se situent la philosophie et la logique du langage. La grammaire générale — telle qu’elle se définit désormais — ne se situe donc plus en réelle opposition avec ces disciplines; elle les incite au contraire à mieux se définir dans leurs spécificités. Envisageant les langues dans leurs relations au langage, cette nouvelle grammaire générale incline au comparatisme, et prépare la voie aux études typologiques. Certes, ce sont là des voies que les rédacteurs du Journal de la Langue Française, y compris ceux de sa troisième série, n’avaient probablement pas conscience de frayer, enfermés qu’ils étaient dans des préoccupations fort bornées; mais dont la rétrospection historique permet aujourd’hui de mieux entrevoir les justifications. Ainsi, contrairement à ce qui a pu être écrit jadis, les variations d’intitulé et de contenu de ce Journal ne subtilisaient pas sur des têtes d’épingles; elles accompagnaient la laborieuse constitution en France d’une science du langage soucieuse de s’appuyer désormais — à parts égales — sur l’observation des faits de langue et sur leur théorisation en fonction de modèles initialement historiques, puis biologiques et enfin sociologiques.

Or, à cet égard, l'obstacle fondamental était toujours le médiocre degré de développement de la scolarisation, qui interdisait de poser suffisamment tôt dans les consciences les bornes et les repères d'une expression correcte, c’est-à-dire globalement adéquate au dessein idéologique de dresser une topographie stable de la société. Et l’on comprend dès lors que l’obligation de la scolarisation, à partir des lois Guizot de 1833, s’accompagne d’une recherche des sources historiques de la nouvelle France, qui assure les contours de cette carte, et de la promotion de modèles qui serviront désormais de référence à l’Histoire — Clovis, Charlemagne, Saint-Louis, etc. —Ainsi qu’à la Littérature — la Chanson de Roland, les Fables de La Fontaine, etc. La période qui — dans l’évolution française des représentations du langage et de la langue — voit le passage de la dominante idéologique à la dominante pratique, orientée par les nécessités de la scolarisation, est donc aussi celle d'une intense activité spéculative au cours de laquelle furent également déplacées les question de l’origine du langage et de la langue originelle, tandis que les lumières de la métaphysique jetaient alors leurs derniers feux. Le fragment suivant d'un article de 1820 rend compte de ces transformations :

 

Les textes de cette nature laissent peu à peu se faire jour une problématique de la langue française détachée des postulats universalistes hérités du XVIIIe siècle, et déjà entée sur le stemme puissant des principes généraux des langues qu’élabore au même instant la linguistique indo-européenne. Ce passage d’un paradigme à un autre conditionne en profondeur une nouvelle représentation de la langue, délibérément mise en place à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Au lieu de considérer la langue, dans son principe, comme un reflet de la pensée et, dans sa nature, comme une logique, les grammairiens s’efforceront désormais — sans nécessairement s’alléger du poids de normativité qui leur confère, croient-ils, l’éternité — d’étudier les caractères physiques de la langue. Pour mieux comprendre le renversement qui s’opère à l’heure où s’étiole définitivement la tradition issue de la grammaire générale et philosophique, il conviendrait à titre illustratif de dresser la liste de tous les ouvrages grammaticaux qui, désormais, s’attachent à cerner les détails de la grammaire dans l’ensemble de la langue. Ou, pour parodier une formule célèbre alors en voie anonyme de constitution épistémique, que Taine explicitera par la suite, pourquoi et comment " de tout petits faits bien choisis, importants, significatifs, simplement circonstanciés et minutieusement notés " peuvent-ils constituer alors — même en langue — " la matière de toute science ". La philologie — qui est cette manière minutieuse de rassembler des documents et de les scruter — doit pourvoir en matériel factuel ces études qui prétendent fixer une représentation de la langue nationale.

Nous sommes bien là dans une nouvelle manière d’envisager les problèmes du français, et de statuer sur le sens de son évolution depuis ses origines retrouvées. Une nouvelle donne qui accompagne le développement de la langue, et que des grammaires telles que celles de Cyprien Ayer, Brachet et Dussouchet, de Dottin et Bonnemain, Guérard ou même Pierre Larousse, illustreront dans la seconde moitié du siècle. A s’appuyer d’ailleurs sur le détails de ces faits, c’est tout l’ensemble de la problématique qui évolue. L’historicisation du raisonnement grammatical, telle qu’elle apparaît dans les discours métalinguistiques de l’époque, est grosse de conséquences insoupçonnées. En effet, tant que la langue française put être considérée dans son histoire comme le seul calque des événements qui affectaient le territoire sur lequel elle se déployait ainsi que les acteurs de ses discours, la linéarité de son développement n’eut rien que de naturel, non problématisable et ne fut au reste pas problématisée. Simplement caractérisée comme le faire-valoir d’un génie spécifique.

Étudiant ce qui semble être la première histoire de la langue française du XIXe siècle, celle de Gabriel Henry [1812], Jean Stéfanini — comme on l’a vu plus haut — a montré à cet égard que l’auteur — s’insérant dans une tradition de l’histoire narrative et descriptive — ne pouvait pas logiquement " situer le français et la nation qui le parle dans une histoire universelle des langues et des peuples ". De son côté, abordant le problème dans la seconde moitié du siècle, Jacques Chaurand a rappelé que l’Origine et formation de la langue française, d’Albin de Chevallet [1858], avait tenté de brasser dans sa réflexion " l’origine du français, les premiers monuments, l’étymologie et la formation des mots [....], les changements de signification [...], les règles d’accord et de construction ". Toute maladroite et confuse que soit donc cette dernière tentative, il appert que l’éviction progressive de la linéarité narrative dont bénéficie le raisonnement historique conduit désormais avec certitude à la production d’hypothèses organicistes concernant le statut de la langue objet. Et M. Pellissier, présentant en 1866 un ouvrage qu’il considère comme " le premier essai d’une histoire complète de la langue française ", expose clairement cet avatar insoupçonné de la philologie généalogique des années 30 du siècle qu’est l’organicité découverte chez Max Müller, définitivement conquise par l’intermédiaire des représentations de la biologie à l’instant où Schleicher en faisait le leitmotiv de son épistémologie linguistique :

Il s’agit bien ici d’un réel bouleversement de l’épistémologie linguistique et de la représentation que les grammairiens se donnent du français. Un inspecteur général de l’Instruction publique, lauréat de l’Académie française et auteur d’une grammaire réputée à son heure, n’hésitera d’ailleurs pas à suggérer alors que l’histoire dérivée des acquis de la philologie propose le vrai moyen d’articuler en système organique les faits erratiques de l’apparence formelle du français :

Évitant de reproduire les erreurs normatives de Voltaire, Chassang propose donc ici — sans en avoir très exactement conscience — une manière de sortir des embarras du prescriptivisme sélectif des grammaires de la première moitié du XIXe siècle, en ouvrant par la philologie la réflexion grammaticale du français sur le champ des principes de la linguistique naissante. Darmesteter et Bréal, bien sûr, mais aussi Léon Clédat, dont Jacques Bourquin a bien noté que la compétence réformatrice était soutenue par un enthousiasme sans limite à l’endroit des progrès issus de la connaissance scientifique, développeront cette ouverture et en expliciteront les potentialités. Mais, pour passer de l’étymologie et de la lexicologie historique à une histoire des variations de la syntaxe du français, il fallait encore des documents d’attestation de ce lignage. C’est en quoi le travail des philologues de la première génération s’avouait une fois encore indispensable. Et remettait une nouvelle fois — quoique la tendance générale fût désormais nettement orientée vers l’oralité — au coeur du dispositif la matière écrite, le document littéraire.

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