* Le site
/ Emplacement
/ Histoire
* L’église
/ Le plan
/ Les matériaux
/ Les appareils
/ Les enduits
* Le choeur
/ Extérieur
/ Intérieur
* La nef
* Datation
* Les photos
Le village de Saint-Martin-le-Vieux est situé entre Bréhal et la mer, près du hâvre de la Venlée, très exactement à 2 kilomètres à l’ouest de Bréhal et à 9 kilomètres au nord de Granville (voir la carte). L’église, en ruines, se dresse sur un petit promontoire. Le village était traversé par le chemin montois qui, venant du Mont Saint-Michel, passait à Saint-Pair pour se diriger vers Cherbourg.
L’église était placée sous le vocable de Saint Martin. Le second saint était Saint Eutrope. La paroisse appartenait au doyenné de Saint-Pair et à l’archidiachoné de Coutances.
Foulques Paynel, sans doute un parent de Guillaume Paynel, fondateur de l’abbaye d’Hambye en 1145, avait donné à cette abbaye la troisième gerbe de Saint-Martin-le-Vieux. Cette donation figure dans le Cartulaire de l’abbaye d’Hambye: “Notum sit omnibus tam praesentibus quam futuris quod ego Fulco Paganellus dedi deo et abbatiae Sanctae Mariae de Hambeja monachisque ibidem deo servientibus in perpetuam et puram elemonisam tertiam garbam decimae Sancti Martini Veteri de Brehal quam ego in manu habebam…” [1]
Pendant la Révolution, l’église fut fermée. Elle servit d’arsenal et tout son mobilier fut vendu. Elle fut rendue au culte en 1801. Vers 1804 ou 1805, elle menaçait de s’effondrer et ne fut plus utilisée. Depuis cette époque, la paroisse de Saint-Martin-le-Vieux est rattachée à celle de Bréhal. [2]
L’église est formée d’un vaisseau rectangulaire régulièrement orienté (d’ouest en est) composé d’un choeur à chevet plat et d’une longue nef (voir le plan). Le choeur et la nef sont séparés par un double campanile ajouté au 16e siècle. L’ensemble, en ruines, est envahi par la végétation.
Les maçonneries présentent un appareil irrégulier fait de moëllons de schiste et de granit. De nombreux éléments d’opus spicatum sont visibles, surtout dans la partie inférieure du mur sud de la nef. Le granit est utilisé pour les arcs et les piédroits des ouvertures. Le schiste est la pierre locale. Quant au granit, il pourrait provenir du massif granitique de Vire affleurant à quelques kilomètres au sud. Le double campanile du 16e siècle a été édifié en granit rose de Chausey.
Des plaques d’enduit à la chaux et d’enduit de ciment subsistent sur les murs intérieurs de la nef et du choeur. Il n’y a plus ni dallages, ni plafonds, ni toitures. Toutefois quelques grandes plaques de schiste disséminées dans les ruines du choeur dénotent un ancien dallage en schiste.
Le chevet est ouvert par une grande baie médiane autrefois géminée et surmontée d’un arc brisé. Le meneau central a disparu. Dans sa partie basse, le mur du chevet est consolidé par un épais contrefort plat central.
Face à un terrain en forte déclivité, le mur nord du choeur est épaulé de deux contreforts plus épais dans leur partie basse que dans leur partie haute. Entre les deux contreforts, une étroite petite baie en plein-cintre a été bouchée. Ses piédroits et son cintre creusé dans un linteau monolithe de granit sont très visibles.
Le mur sud du choeur ne dispose pas de contreforts. Il est percé de trois grandes baies: une baie à l’arc brisé, une baie trilobée et une baie à l’arc surbaissé qui, comme celle du chevet, sont très postérieures à la construction du choeur. Peut-être ont-elles été ouvertes au moment de l’édification du double campanile au 16e siècle.
Le mur nord présente un vestige d’arcade en plein-cintre. Une piscine surmontée d’un arc surbaissé subsiste dans le mur sud.
Le mur sud de la nef est percé de trois étroites petites baies au cintre creusé dans un linteau monolithe de granit. Deux de ces baies sont ouvertes. La troisième, située le plus à l’est, est bouchée. Ce mur est ouvert par une porte au cintre surbaissé et aux contours chanfreinés. Le chanfrein est encadré de deux petits tores. La porte est surmontée par une petite ouverture trilobée. La partie orientale du mur est percée d’une grande baie à l’arc surbaissé. Ces deux ouvertures sont sans doute contemporaines de celles du choeur.
Le mur occidental était percé en son milieu par une grande baie en plein-cintre aujourd’hui bouchée.
Le mur nord a pratiquement disparu. Seuls subsistent les maçonneries situées près du mur occidental, sur une longueur de 2,30 mètres environ.
L’église date certainement du 11e siècle. Ceci est attesté par les nombreux éléments d’opus spicatum, la porte au cintre surbaissé de la nef et les étroites petites baies au cintre creusé dans un linteau monolithe de granit. Le fait que l’église soit dédiée à Saint Martin est aussi une preuve d’ancienneté.
L’église a été l’objet de remaniements postérieurs: percement de la baie géminée du chevet et des baies des murs sud du choeur et de la nef, édification d’un double campanile au 16e siècle.
* La bibliographie de Saint-Martin-le-Vieux * Le plan de l’église de Saint-Martin-le-Vieux
[1] Cité par: Renault. Le canton de Bréhal, in: Annuaire du département de la Manche, 1854, p. 30-31.
[2] D’après: Béhier (Pierre). Bréhal-Chanteloup. Coutances, OCEP, 1969, p. 240.
Haut de page / Table / Chapitre suivant / Résumé
Galerie Nef / Page d'accueil du NEF
© 2006 Marie Lebert. Tous droits réservés.