NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Entretiens 1998-2001 - Alain Bron

Entretien en français
Interview in English
Entrevista en español


Alain Bron (Paris)
Consultant en systèmes d'information et écrivain. L'internet est un des personnages de son roman Sanguine sur toile.

Après des études d'ingénieur en France et aux États-Unis et un poste de directeur de grands projets chez Bull, Alain Bron est maintenant consultant en systèmes d'information chez EdF/GdF (Electricité de France / Gaz de France).

Son deuxième roman, Sanguine sur toile (1999), est disponible en version imprimée aux éditions du Choucas et en version numérique (format PDF) aux éditions 00h00.com. Il a reçu le Prix du Lions Club International 2000.

Alain Bron est également l'auteur d'un autre roman, Concert pour Asmodée (publié en 1998 aux éditions La Mirandole), et de plusieurs essais socio-économiques, dont La démocratie de la solitude (avec Laurent Maruani, 1997) et La gourmandise du tapir (avec Vincent de Gaulejac, 1996), parus chez DDB (Desclée de Brouwer).


Entretien du 29 novembre 1999

Quel est le thème de votre roman Sanguine sur toile?

La "toile", c'est celle du peintre, c'est aussi l'autre nom d'internet: le web - la toile d'araignée. "Sanguine" évoque le dessin et la mort brutale. Mais l'amour des couleurs justifierait-il le meurtre? Sanguine sur toile évoque l'histoire singulière d'un internaute pris dans la tourmente de son propre ordinateur, manipulé à distance par un très mystérieux correspondant qui n'a que vengeance en tête.

J'ai voulu emporter le lecteur dans les univers de la peinture et de l'entreprise, univers qui s'entrelacent, s'échappent, puis se rejoignent dans la fulgurance des logiciels. Le lecteur est ainsi invité à prendre l'enquête à son propre compte pour tenter de démêler les fils tressés par la seule passion. Pour percer le mystère, il devra répondre à de multiples questions. Le monde au bout des doigts, l'internaute n'est-il pas pour autant l'être le plus seul au monde? Compétitivité oblige, jusqu'où l'entreprise d'aujourd'hui peut-elle aller dans la violence? La peinture tend-elle à reproduire le monde ou bien à en créer un autre? Enfin, j'ai voulu montrer que les images ne sont pas si sages. On peut s'en servir pour agir, voire pour tuer.

Quelle est la place de l'internet dans ce roman?

Dans le roman, internet est un personnage en soi. Plutôt que de le décrire dans sa complexité technique, le réseau est montré comme un être tantôt menaçant, tantôt prévenant, maniant parfois l'humour. N'oublions pas que l'écran d'ordinateur joue son double rôle: il montre et il cache. C'est cette ambivalence qui fait l'intrigue du début à la fin. Dans ce jeu, le grand gagnant est bien sûr celui ou celle qui sait s'affranchir de l'emprise de l'outil pour mettre l'humanisme et l'intelligence au-dessus de tout.

Quel est le thème du dossier: Internet: anges et démons!, dont vous êtes à l'origine?

La revue Cultures en mouvement, à laquelle je participe périodiquement, m'a demandé en avril 1999 de diriger un dossier spécial sur la cyberculture. J'ai donc réuni les spécialistes de disciplines très différentes comme un économiste, un sociologue, un psychiatre, un artiste, un responsable d'association,... pour parler d'internet. Nous sommes vite tombés d'accord sur un point essentiel: internet apporte le meilleur comme le pire. Nous avons donc appelé le dossier: Internet: anges et démons! L'ensemble des articles a été publié dans le magazine et dans le même temps nous avons ouvert un site hébergé alors sur place-internet.com. Des articles dans la presse ont salué ce site qui parle d'internet sans frénésie et avec un recul salutaire.

En quoi consiste exactement votre activité professionnelle?

J'ai passé une vingtaine d'années chez Bull. Là, j'ai participé à toutes les aventures de l'ordinateur et des télécommunications, j'ai été représentant des industries informatiques à l'ISO(Organisation internationale de normalisation), et chairman du groupe réseaux du consortium X/Open. J'ai connu aussi les tout débuts d'internet avec mes collègues de Honeywell aux Etats-Unis (fin 1978). Je suis actuellement consultant en systèmes d'information chez EdF/GdF où je m'occupe de la bonne marche des grands projets informatiques dans ces entreprises et dans leurs filiales internationales. Et j'écris. J'écris depuis mon adolescence. Des nouvelles (plus d'une centaine), des essais psycho-sociologiques (La gourmandise du tapir et La démocratie de la solitude), des articles et des romans. C'est à la fois un besoin et un plaisir jubilatoire.

Dans quelle mesure l'internet a-t-il changé votre vie professionnelle?

Comme je suis tombé dans la marmite tout jeune, je n'ai pas l'impression d'avoir été affecté par le phénomène. J'ai un recul suffisant pour reconnaître les erreurs que j'ai pu commettre avec cet outil et pour prévenir de son usage en évitant le syndrome de l'ancien combattant.

Comment voyez-vous l'avenir?

Ce qui importe avec internet, c'est la valeur ajoutée de l'humain sur le système. Internet ne viendra jamais compenser la clairvoyance d'une situation, la prise de risque ou l'intelligence du coeur. Internet accélère simplement les processus de décision et réduit l'incertitude par l'information apportée. Encore faut-il laisser le temps au temps, laisser mûrir les idées, apporter une touche indispensable d'humanité dans les rapports. Pour moi, la finalité d'internet est la rencontre et non la multiplication des échanges électroniques.

Que pensez-vous des débats liés au respect du droit d'auteur sur le web?

Je considère aujourd'hui le web comme un domaine public. Cela veut dire que la notion de droit d'auteur sur ce média disparaît de facto: tout le monde peut reproduire tout le monde. La création s'expose donc à la copie immédiate si les copyrights ne sont pas déposés dans les formes usuelles et si les oeuvres sont exposées sans procédures de revenus. Une solution est de faire payer l'accès à l'information, mais cela ne garantit absolument pas la copie ultérieure. Pour les romans, je préfère de toute façon la forme papier.

Comment voyez-vous l'évolution vers un internet multilingue?

Il y aura encore pendant longtemps l'usage de langues différentes et tant mieux pour le droit à la différence. Le risque est bien entendu l'envahissement d'une langue au détriment des autres, donc l'aplanissement culturel.

Je pense que des services en ligne vont petit à petit se créer pour pallier cette difficulté. Tout d'abord, des traducteurs pourront traduire et commenter des textes à la demande, et surtout les sites de grande fréquentation vont investir dans des versions en langues différentes, comme le fait l'industrie audiovisuelle.

Quel est votre meilleur souvenir lié à l'internet?

A la suite de la parution de mon deuxième roman, Sanguine sur toile, j'ai reçu un message d'un ami que j'avais perdu de vue depuis plus de vingt ans. Il s'était reconnu dans un personnage du livre. Nous nous sommes revus récemment autour d'une bouteille de Saint-Joseph et nous avons pu échanger des souvenirs et fomenter des projets...

Et votre pire souvenir?

Virus, chaînes du "bonheur", sollicitations commerciales, sites fascistes, informations non contrôlées, se développent en ce moment à très grande échelle. Je me pose sérieusement la question: "Quel bébé ai-je bien pu contribuer à faire naître?"


Alain Bron (Paris)
Information systems consultant and writer. The Internet is one of the "characters" of his novel Sanguine sur toile (Sanguine on the Web).

After studying engineering in France and the US and a job as head of major projects at Bull, Alain Bron is now an information systems consultant at EdF/GdF (Electricité de France / Gaz de France).

His second novel, Sanguine sur toile (Sanguine on the Web), is available in print from Editions du Choucas (published in 1999) and in PDF format from Editions 00h00.com (published in 2000). It won the Lions Club International Prize in 2000.

Alain Bron wrote another novel, Concert pour Asmodée (Concert for Asmodée) (published in 1998 by Editions La Mirandole), and a collection of psycho-sociological essays, notably La démocracie de la solitude (The Democracy of Solitude) (with Laurent Maruani, 1997) and La gourmandise du tapir (The Greed of the Tapir) (with Vincent de Gaulejac, 1996), both published by DDB (Desclée de Brauwer).


Interview of November 29, 1999

(original interview in French)

Can you tell us a bit about your novel Sanguine sur toile?

In French, "toile" means the Web as well as the canvas of a painting, and "sanguine" is the red chalk of a drawing as well as one of the adjectives derived from blood (sang). But would a love of colours justify a murder? Sanguine sur toile is the strange story of an Internet surfer caught up in an upheaval inside his own computer, which is being remotely operated by a very mysterious person whose only aim is revenge.

I wanted to take the reader into the worlds of painting and enterprise, which intermingle, escaping and meeting up again in the dazzle of software. The reader is invited to try to untangle for himself the threads twisted by passion alone. To penetrate the mystery, he will have to answer many questions. Even with the world at his fingertips, isn't the Internet surfer the loneliest person in the world?

In view of the competition, what's the greatest degree of violence possible in an enterprise these days? Does painting tend to reflect the world or does it create another one? I also wanted to show that images are not that peaceful. You can use them to take action, even to kill.

What part does the Internet play in your novel?

Internet is a character in itself. Instead of being described in its technical complexity, it's depicted as a character that can be either threatening, kind or amusing. Remember the computer screen has a dual role -- displaying as well as concealing. This ambivalence is the theme throughout. In such a game, the big winner is of course the one who knows how to free himself from the machine's grip and put humanism and intelligence before all else.

Can you also tell us about your issue: Internet: anges et démons! (The Internet: Angels and Devils!)?

Cultures en mouvement (Cultures in Movement), a magazine I sometimes write for, asked me in April 1999 to guest-edit a special issue on cyberculture. I brought together specialists from very different fields -- an economist, a sociologist, a psychiatrist, an artist, the head of an association -- to talk about the Internet. We quickly agreed that the Internet brings out the best as well as the worst. So we called the special issue Internet: anges et démons! (The Internet: Angels and Devils!). The articles were published in the magazine at the same time as we opened a site with the same name hosted by place-internet.com. The media praised the site, which presents the Internet calmly and with a healthy reserve.

What exactly is your professional activity?

I spent about 20 years at Bull. There I was involved in all the adventures of computer and telecommunications development. I represented the computer industry at ISO (International Organization for Standardization) and chaired the network group of the X/Open consortium. I also took part in the very beginning of the Internet with my colleagues of Honeywell in the US in late 1978. I'm now an information systems consultant at EdF/ GdF (Electricité de France / Gaz de France), where I keep the main computer projects of these firms and their foreign subsdiaries running smoothly. And I write. I've writing since I was a teenager. Short stories (about 100), psycho-sociological essays, articles and novels. It's an inner need as well as a very great pleasure.

How did using the Internet change your professional life?

As I fell into computers when I was very young, I don't think I was affected by the Internet. I can look at it with enough distance to recognize the mistakes I made with it and to warn about its misuse, while avoiding veteran's fatigue and burn-out.

How do you see the future?

The important thing about the Internet is the human value that's added to it. The Internet can never be shrewd about a situation, take a risk or replace the intelligence of the heart. The Internet simply speeds up the decision-making process and reduces uncertainty by providing information. We still have to leave time to time, let ideas mature and bring an essential touch of humanity to a relationship. For me, the aim of the Internet is meeting people, not increasing the number of electronic exchanges.

What do you think of the debate about copyright on the Web?

I regard the Web today as a public domain. That means in practice the notion of copyright on it disappears: everyone can copy everyone else. Anything original risks being copied at once if copyrights are not formally registered or if works are available without payment facilities. A solution is to make people pay for information, but this is no watertight guarantee against it being copied. Anyway, with novels, I prefer them in paper form.

How do you see the growth of a multilingual Web?

Different languages will still be used for a long time to come and this is healthy for the right to be different. The risk is of course an invasion of one language to the detriment of others, and with it the risk of cultural standardization. I think online services will gradually emerge to get around this problem. First, translators will be able to translate and comment on texts by request, but mainly sites with a large audience will provide different language versions, just as the audiovisual industry does now.

What is your best experience with the Internet?

After my second novel, Sanguine sur toile, was published, I got a message from a friend I'd lost touch with more than 20 years ago. He recognized himself as one of the book's characters. We saw each other again recently over a good bottle of wine and swapped memories and discussed our plans.

And your worst experience?

Viruses, "happiness" chain letters, business soliciting, extreme right-wing sites and unverified information are spreading very quickly these days. I'm seriously asking myself: "What kind of baby did I help to bring into the world?"


Alain Bron (Paris)
Consultor en sistemas de información y escritor. Internet es uno de los personajes de su novela Sanguine sur toile (Sanguínea sobre la Red).

Tras estudios de ingeniería en Francia y en los Estados Unidos, y un cargo de director de grandes proyectos en Bull, Alain Bron es ahora consultor en sistemas de información en EdF/GdF (Electricité de France / Gaz de France).

Su segunda novela, Sanguine sur toile (Sanguínea sobre la Red) está disponible en versión impresa en la editorial Le Choucas (publicada en 1999) y en versión digital (formato PDF) en la editorial 00h00 (publicada en 2000). Recibió el Premio del Lions Club nternacional 2000.

Alain Bron es el autor de una otra novela, Concert pour Asmodée (Concierto para Asmodée) (publicada en 1998 en la editorial La Mirandole), y de ensayos socio-económicos, particularmente La démocracie de la solitude (La democracia de la soledad) (con Laurent Maruani, 1997) y La Gourmandise du tapir (La gula del tapir) (con Vincent de Gaulejac, 1996), publicados por DDB (Desclée de Brouwer).


Entrevista del 29 de noviembre de 1999

(entrevista original en francés)

¿Podría Ud. presentar su novela Sanguine sur toile?

En francés, la palabra "toile" significa la tela del pintor, y a su vez, se la llama también así a la Red (la telaraña electrónica). La palabra "sanguine" se refiere a la técnica de dibujo (hecho con un lápiz rojo) y al mismo tiempo quiere decir "sanguíneo" (de sangre), una muerte brutal. ¿Pero justificaría el amor de los colores el asesinato? Sanguine sur toile evoca la historia singular de un internauta atrapado en la tormenta de su propia computadora, manipulada a distancia por un correspondiente muy misterioso que piensa solamente en vengarse.

Quise llevar al lector en los universos de la pintura y de la empresa, universos que se entrelazan, se escapan, después se juntan en la fulgurancia de los programas. El lector es así invitado a tomar la investigación por su propia cuenta para intentar desenredar los hilos complicados sólo por la pasión. Para penetrar en el misterio, tendrá que contestar a múltiples preguntas. Con el mundo en la punta de los dedos, ¿y por consecuencia, no es el internauta la persona más sola del mundo? Debido a la competencia de hoy en día, ¿hasta dónde puede ir la empresa en la violencia? ¿Tiende la pintura a reproducir un mundo o a crear otro? En fín, quise mostrar que las imágenes no son tan sensatas. Se pueden utilisar para actuar, incluso para matar.

¿Cuál es el papel de Internet en esta novela?

En la novela, Internet es un personaje en sí mismo. En lugar de describirlo en su complejidad técnica, la Red es mostrada como un ser a veces amenazador, otras veces esmerado, a veces manejando el humor. No olvidemos que la pantalla de la computadora juega su doble papel: muestra y oculta. Es esta ambivalencia que hace la intriga del principio al fín. En este juego, el gran ganador es el/la que sabe liberarse de la influencia del instrumento para poner el humanismo y la inteligencia sobre todo.

¿Podría Ud. describir su expediente: Internet: anges et démons! (Internet: ángeles y demonios!)?

La revista Cultures en mouvement (Culturas en Movimiento), en la cual participo periódicamente, me solicitó en abril de 1999 de dirigir un expediente especial sobre la cibercultura. Por lo tanto reuní a especialistas de disciplinas muy diversas como un economista, un sociólogo, un psiquiatra, un artista, un responsable de asociación, etc. para hablar de Internet. Nos pusimos de acuerdo rápidamente sobre un punto esencial: Internet trae lo mejor, como lo peor. Es la razón por la cual llamamos al expediente: Internet: anges et démons! (Internet: ángeles y demonios!) La totalidad de artículos fue publicada en la revista y al mismo tiempo abrimos un sitio alojado sobre place-internet.com. Los artículos en la prensa aclamaron este sitio que habla de Internet sin frenesí y con un retroceso saludable.

¿Podría Ud. presentar su actividad profesional?

Trabajé alrededor de 20 años en la empresa Bull. Allí participé en todas las aventuras de la informática y de las telecomunicaciones. Fui el representante de los industrias informáticas en la ISO (Organización Internacional de Normalización), y presidente del grupo redes del consorcio X/Open. Conocí también los primeros pasos de Internet con mis colegas de Honeywell en los Estados Unidos (fin 1978). Actualmente soy consultor en sistemas de información en EdF/ GdF (Electricité de France / Gaz de France) y me encargo de importantes proyectos informáticos en estas empresas y sus sucursales internacionales. Y escribo. Escribo desde mi adolescencia. Cuentos (más de una centena), ensayos psicó-sociológicos, artículos y novelas. Es a la vez una necesidad y un placer del que gozo muchísimo.

¿Cuáles son los cambios obtenidos por Internet en su vida profesional?

Como caí dentro desde muy joven, no tengo la impresión de haber sido afectado por el fenómeno. Sé cuándo dar un paso atrás para reconocer los errores que pude haber cometido con este instrumento y para prevenir de su mal uso evitando el síndrome del ex-combatiente.

¿Cómo ve Ud. el futuro?

Lo que importa con Internet, es el valor añadido del ser humano sobre el sistema. Internet nunca vendrá a compensar la clarividencia de una situación, la toma de riesgo o la inteligencia del corazón. Internet solamente acelera los procesos de decisión y reduce la incertidumbre por la información aportada. Pero se tiene que dejar el tiempo al tiempo, dejar madurar las ideas, dar un toque indispensable de humanidad en las relaciones. Para mí, la finalidad de Internet es el encuentro, y no la multiplicación de los intercambios electrónicos.

¿Qué piensa Ud. de los debates con respecto a los derechos de autor en la Red?

Considero hoy la Red como un dominio público. Eso significa que la noción de derecho de autor desaparece de hecho: todos podemos reproducir lo de todos. La creación se expone por consecuencia a la copia inmediata si los derechos de copiado no están presentados en las formas usuales y si las obras están expuestas sin las formalidades de ingresos. Una solución es de hacer pagar el acceso a la información, pero eso no garantiza en absoluto la copia ulterior. Para las novelas, de todos modos me gustan más en la forma impresa.

¿Cómo ve Ud. la evolución hacia un Internet multilingüe?

Habrá todavía y durante mucho tiempo el uso de lenguas diferentes y qué mejor, por el derecho a la diferencia. El riesgo es por supuesto la invasión de una lengua en perjuicio de otras, y por lo tanto la nivelación cultural al detrimento de las otras.

Pienso que poco a poco servicios en línea van a crearse para paliar esta dificuldad. Antes que nada, algunos traductores podrán traducir y comentar textos según la petición, y sobre todo los sitios más frecuentados van a invertir en versiones en lenguas diversas, como lo hace la industria audiovisual.

¿Cuál es su mejor recuerdo relacionado con Internet?

Después de la publicación de mi segunda novela Sanguine sur toile, recibí un mensage de un amigo que había perdido de vista desde hace más de veinte años. Se había reconocido en un personaje del libro. Nos vimos de nuevo recientemente, y con una botella de vino pudimos intercambiar algunos recuerdos y promover unos proyectos...

¿Y su peor recuerdo?

Virus, cadenas de "felicidad", peticiones comerciales, sitios fascistas, informaciones no controladas se desarollan en este momento a gran escala. Con seriedad me hago la pregunta: "¿Para qué bebé pude contribuir a lograr su nacimiento?"


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© 1999 Alain Bron & Marie Lebert