NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Entretiens 1998-2001 - Richard Chotin

Richard Chotin (Paris)
Professeur à l'Ecole supérieure des affaires (ESA) de Lille

Entretien 04/09/2000
Entretien 05/05/2001


Entretien du 4 septembre 2000

Pouvez-vous décrire votre site web?

Il s'agit d'un site interne à l'Ecole supérieure des affaires (ESA) qui ne comprend que la biographie, la bibliographie et les enseignements de chaque enseignant. Le mien n'échappe pas à cette règle.

En quoi consiste votre activité professionnelle?

J'enseigne à l'université (essentiellement gestion et stratégie). Mon activité liée à internet est marquée par l'importance de la recherche d'éléments sur internet, mais surtout le croisement des données afin d'éviter la désinformation.

Comment voyez-vous l'avenir?

Dans les trois années à venir, je compte développer cette activité. Après, la retraite aidant, je compte diminuer sensiblement mes activités sur le net.

Utilisez-vous encore beaucoup de documents papier?

Oui, je lis environ cinq à six journaux (quotidiens et hebdomadaires), deux à trois livres papier par mois, et environ 3 à 4.000 photocopies par an.

Quelle est votre opinion sur le livre électronique?

Il a une certaine utilité mais ne remplacera pas le livre papier, sauf à pouvoir le tirer ultérieurement si l'intérêt est grand.

Quelles sont vos suggestions pour un meilleur respect du droit d'auteur sur le web?

Et si l'on supprimait le droit d'auteur en ce qui concerne les livres?

Quelles sont vos suggestions pour une meilleure répartition des langues sur le web?

Le problème est politique et idéologique: c'est celui de l'"impérialisme" de la langue anglaise découlant de l'impérialisme américain. Il suffit d'ailleurs de se souvenir de l'"impérialisme" du français aux 18e et 19e siècles pour comprendre la déficience en langues des étudiants français: quand on n'a pas besoin de faire des efforts pour se faire comprendre, on n'en fait pas, ce sont les autres qui les font.

Quelles sont vos suggestions pour une meilleure accessibilité du web aux aveugles et malvoyants?

Là encore, il faudrait une réelle motivation des concepteurs de sites envers le problème des aveugles et une volonté politique d'intégration des handicapés (et pas seulement financière).

Quel est votre pire souvenir lié à l'internet?

C'est lorsque j'ai découvert qu'il me faudrait plusieurs vies pour tenter d'épuiser les possibilités de l'outil. Quand j'ai compris que je n'y arriverais pas, je me suis remis à lire Le mythe de Sisyphe d'Albert Camus afin de ne pas sombrer dans une mélancolie maniaco-dépressive due à l'absurdité de la situation.


Entretien du 5 mai 2001

Quoi de neuf depuis notre premier entretien?

Une seule nouveauté, mais de taille, les conséquences de l'accessibilité du web aux aveugles: ma fille vient d'obtenir la deuxième place à l'agrégation de lettres modernes. Un de ses amis a obtenu la maîtrise de conférence en droit et un autre a soutenu sa thèse de doctorat en droit également.

Outre l'aspect performance, cela prouve au moins que si les aveugles étaient réellement aidés (tous les aveugles n'ont pas évidemment la chance d'avoir un père qui peut passer du temps et consacrer de l'argent) par des méthodes plus actives dans la lecture des documents, telles que celles que je décris (obligation d'obtenir en braille ce qui existe en "voyant" notamment), le handicap pourrait presque disparaître.


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