NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Entretiens 1998-2001 - Marcel Grangier
Entretiens en français
Interviews in English
Entretien 14/01/1999
Entretien 25/01/2000
Travailler sans internet est devenu tout simplement impossible: au-delà de tous les outils et commodités utilisés (messagerie électronique, consultation de la presse électronique, activités de services au profit de la profession des traducteurs), internet reste pour nous une source indispensable et inépuisable d'informations dans ce que j'appellerais le "secteur non structuré" de la toile. Pour illustrer le propos, lorsqu'aucun site comportant de l'information organisée ne fournit de réponse à un problème de traduction, les moteurs de recherche permettent dans la plupart des cas de retrouver le chaînon manquant quelque part sur le réseau.
Le multilinguisme sur internet peut être considéré comme une fatalité heureuse et surtout irréversible. C'est dans cette optique qu'il convient de creuser la tombe des rabat-joie dont le seul discours est de se plaindre d'une suprématie de l'anglais. Cette suprématie n'est pas un mal en soi, dans la mesure où elle résulte de réalités essentiellement statistiques (plus de PC par habitant, plus de locuteurs de cette langue, etc.). La riposte n'est pas de "lutter contre l'anglais" et encore moins de s'en tenir à des jérémiades, mais de multiplier les sites en d'autres langues. Notons qu'en qualité de service de traduction, nous préconisons également le multilinguisme des sites eux-mêmes.
La multiplication des langues présentes sur internet est inévitable, et ne peut que bénéficier aux échanges multiculturels. Pour que ces échanges prennent place dans un environnement optimal, il convient encore de développer les outils qui amélioreront la compatibilité. La gestion complète des diacritiques ne constitue qu'un exemple de ce qui peut encore être entrepris.
Conçu d'abord comme un service intranet, notre site web se veut au service d'abord des traducteurs opérant en Suisse, qui souvent travaillent sur la même matière que les traducteurs de l'administration fédérale, mais également, par certaines rubriques, au service de n'importe quel autre traducteur où qu'il se trouve. Les dictionnaires électroniques ne sont qu'une partie de l'ensemble, et d'autres secteurs documentaires ont trait à l'administration, au droit, à la langue française, etc., sans parler des informations générales. Le site abrite par ailleurs les pages de la CST (Conférence des services de traduction des états européens).
Je suis responsable de la section française des services linguistiques centraux (SLC-f) de la Chancellerie fédérale suisse, c'est-à-dire en charge des questions organisationnelles de la traduction pour l'ensemble des services linguistiques du gouvernement suisse.
Le problème est réel même si la solution n'est pas évidente. On peut toutefois regretter que la lutte contre ce genre de fraude finira par justifier, avec d'autres dérives, une "police du WWW" malheureusement bien éloignée de l'esprit dans lequel la toile a été créée.
Nous y sommes, à l'internet multilingue: reste à le consolider et à veiller à l'égalité des chances d'accès, ce qui prendra probablement un peu plus de temps.
Interview 14/01/1999
Interview 25/01/2000
(original interview in French)
To work without the Internet is simply impossible now. Apart from all the tools used (e-mail, the electronic press, services for translators), the Internet is for us a vital and endless source of information in what I'd call the "non-structured sector" of the Web. For example, when the answer to a translation problem can't be found on websites presenting information in an organized way, in most cases search engines allow us to find the missing link somewhere on the network.
We can see multilingualism on the Internet as a happy and irreversible inevitability. So we have to laugh at the doomsayers who only complain about the supremacy of English. Such supremacy isn't wrong in itself, because it's mainly based on statistics (more PCs per inhabitant, more people speaking English, etc.). The answer isn't to "fight English," much less whine about it, but to build more sites in other languages. As a translation service, we also recommend that websites be multilingual.
The increasing number of languages on the Internet is inevitable and can only boost multicultural exchanges. For this to happen in the best possible circumstances, we still need to develop tools to improve compatibility. Fully coping with accents and other characters is only one example of what can be done.
(original interview in French)
Our website was first conceived as an Intranet service for translators in Switzerland, who often deal with the same kind of material as the federal government's translators. Some parts of it are useful to any translators, wherever they are. The electronic dictionaries (Dictionnaires électroniques) are only one section of the website. Other sections deal with administration, law, the French language and general information. The site also hosts the pages of the Conference of Translation Services of European States (COTSOES).
I'm head of the French Section of the Swiss Federal Government's Central Linguistic Services, which means I'm in charge of organising translation matters for all the linguistic services of the Swiss government.
There's a problem here and the solution isn't obvious. It's a pity the battle against this kind of fraud will eventually justify, along with other abuses, a "Web police," which sadly is very far from the spirit in which the Web was created.
We now have a multilingual Internet. We have to build it up and ensure it's easy to access, which'll probably take a bit longer.
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