NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Entretiens 1998-2001 - Tim McKenna
Interview in English
Entretien en français
I am a mathematics teacher and currently I am taking time off to earn a master's degree in telecommunications management.
I use the Internet primarily for research.
I hope to see the Internet become more of a tool for accessing news and media that is not controlled by large corporate accounts.
Copyright is a difficult issue. The owner of the intellectual property thinks that she owns what she has created. I believe that the consumer purchases the piece of plastic (in the case of a CD) or the bounded pages (in the case of book). The business community has not found a new way to add value to intellectual property. Consumers don't think very abstractly. When they download songs for example they are simply listening to them, they are not possessing them. The music and publishing industry need to find ways to give consumers tactile vehicles for selling the intellectual property.
When software gets good enough for people to chat or talk on the Web in real time in different languages, then we will see whole a new world appear before us. Scientists, political activists, businesses and many more groups will be able to communicate immediately without having to go through mediators or translators.
Paper still plays a vital role in my life. Reading is a matter of cultural pride for me. My background is Irish (Tim is a US citizen). To paraphrase Thomas Cahil, spirituality has always been closely connected with literacy in Ireland. I would miss reading and reading from a screen is too burdensome to the eyes.
I don't think that they have the right appeal for lovers of books. The Internet is great for information. Books are not information. People that love books have a relationship with their books. They reread them, write in them, confer with them. Just as cyber sex will never replace the love of a woman, e-books will never be a vehicle for beautiful prose.
Software companies need to develop voice activated software with the blind in mind when it comes to quality and the broad consumer market when it comes to profitabilty. It will never be profitable and affordable for the blind to have technology catered to them. However, there are countless examples of technologies that are developed with the less abled in mind and that have wide appeal with the masses.
Cyberspace to me is the distance that is bridged when individuals use technology to connect, either by sharing information or chatting. To say that one exists in cyberspace is really to say that he has eliminated distance as a barrier to connecting with people and ideas.
The information society to me is the tangible form of Jung's collective consciousness. Most of the information resides in the subconsciousness but browsing technology has made the information more retrievable which in turn allows us greater self knowledge both as individuals and as human beings.
My best experience with the Internet is using e-mail to stay in touch with friends.
My worst experience was learning how to use it before technology surpassed my ineptitude.
(entretien original en anglais)
J'enseigne les mathématiques. En ce moment, je suis en disponibilité pour préparer une maîtrise en gestion des télécommunications.
J'utilise l'internet principalement comme outil de recherche.
J'aimerais que l'internet devienne davantage un outil d'accès à l'information et aux médias non contrôlé par les multinationales.
Le droit d'auteur est une question difficile. Le détenteur de la propriété intellectuelle pense que ce qu'il a créé lui appartient. Quant au client, il achète un morceau de plastique (dans le cas d'un CD) ou un ensemble de pages brochées (dans le cas d'un livre). Les commerçants n'ont pas encore réussi à faire comprendre au client la notion de propriété intellectuelle. Le consommateur ne pense pas de manière très abstraite. Quand il télécharge des chansons par exemple, c'est simplement pour les écouter, non pour les posséder. L'industrie musicale et le monde de l'édition doivent trouver des solutions pour que le consommateur prenne en considération la question du copyright lors de ces téléchargements.
Quand la qualité des logiciels sera suffisante pour que les gens puissent discuter sur le web en temps réel dans différentes langues, nous verrons tout un monde s'ouvrir à nous. Les scientifiques, les hommes politiques, les hommes d'affaires et bien d'autres groupes seront à même de communiquer immédiatement entre eux sans l'intermédiaire de médiateurs ou traducteurs.
Le papier joue encore un rôle vital dans ma vie. Pour moi, la lecture est une question de fierté culturelle. J'ai des origines irlandaises (Tim est américain, ndlr). Pour paraphraser Thomas Cahil, en Irlande la spiritualité a toujours été étroitement liée à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Ne pas pouvoir lire sur le papier me manquerait, et la lecture à l'écran est trop fatigante pour les yeux.
Je ne pense pas que le livre numérique séduise vraiment les amoureux des livres. Si l'internet est un excellent moyen d'information, les livres ne se bornent pas à cela. Ceux qui aiment les livres ont une relation personnelle avec eux. Ils les relisent, notent leurs commentaires sur les pages, s'entretiennent avec eux. Tout comme le cybersexe ne remplacera jamais le fait d'aimer une femme, le livre numérique ne remplacera jamais la lecture d'un beau texte en version imprimée.
Les concepteurs de logiciels doivent développer des logiciels activés par la voix, en ayant à l'esprit les aveugles en ce qui concerne la qualité, et l'ensemble des utilisateurs en ce qui concerne la rentabilité. Ceci est bien préférable que de limiter l'utilisation d'une technologie à la communauté des aveugles. Il existe d'innombrables exemples de technologies développées à l'origine pour des personnes ayant une déficience donnée et qui ont été profitables à tous.
Pour moi, le cyberespace est l'ensemble des liens existant entre les individus utilisant la technologie pour communiquer entre eux, soit pour partager des informations, soit pour discuter. Dire qu'une personne existe dans le cyberespace revient à dire qu'elle a éliminé la distance en tant que barrière empêchant de relier personnes et idées.
Je considère la société de l'information comme la forme tangible de la conscience collective de Jung. L'information réside essentiellement dans notre subconscient mais, grâce à l'existence de navigateurs, l'information est désormais plus facile à récupérer. Cette information favorise une meilleure connaissance de nous-mêmes en tant qu'individus et en tant qu'êtres humains.
L'utilisation du courrier électronique pour rester en contact avec mes amis.
Apprendre à utiliser l'internet, avant que la technologie n'apporte les améliorations me permettant de ne plus me préoccuper de mon inaptitude dans ce domaine.
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