NEF - Le Livre 010101 de Marie Lebert - Entretiens 1998-2001 - François Vadrot
Entretiens en français
Interview in English
Entrevista en español
Entretien 20/05/2000
Entretien 25/11/2000
FTPress (French Touch Press) est une société française de cyberpresse. Elle
a donné naissance aux sites suivants:
- www.ftpress.com, le site de la société
de presse "maîtresse", qui présente le concept, les produits, l'organisation...
et les membres de l'équipe, sous forme de portraits très personnels;
- www.internetactu.com, le site
d'Internet Actu, consacré à l'actualité d'internet et des nouvelles
technologies, créé le 9 septembre 1999 sous cette forme-là (mais successeur de
LMB Actu (Le Micro Bulletin Actu), qui se trouvait au sein de la
Délégation aux systèmes d'information (DSI) du CNRS (Centre national de la
recherche scientifique));
- www.pixelactu.com, le site de Pixel
Actu, consacré à l'actualité de l'image numérique, créé le 31 janvier
2000;
- www.esanteactu.com, le site de
eSanté Actu, consacré à l'actualité de la eSanté, à savoir le croisement
de la santé (vue par les professionnels du secteur) et d'internet, lancé le 16
mai 2000;
- www.lafontaine.net, le site de Jean
de la Fontaine, qui présente l'intégralité de son oeuvre, ainsi que plein de
dessins, pastiches, enregistrements, et publie quotidiennement "La fable du
jour";
- www.commissairetristan.com,
le site des Aventures du Commissaire Tristan, le premier cyberpolar
online (gratuit), coproduit par FTPress et AlloCiné, lancé à mi-juin 2000.
Les projets sont nombreux pour les prochains mois.
En (très) résumé, cela consiste à développer une société, FTPress, spécialisée dans la presse online (enfin pour l'instant, car tout bouge tellement vite que ce pourrait bien ne plus être le cas dans quelques mois). Le concept de FTPress est de réaliser des médias professionnels spécialisés chacun dans un secteur économique: la santé, l'automobile, l'image numérique, les ressources humaines, la logistique, etc. Chaque média traite de l'économie, de la technologie, des aspects politiques et sociaux, d'un secteur modifié par l'arrivée des nouvelles technologies et d'internet. Le premier a été Internet Actu, créé au CNRS en février 1996, suivi de Pixel Actu (février 2000), puis de eSanté Actu (mai 2000). Nous sommes partis de l'écrit, mais nous allons maintenant vers le multimédia, avec prochainement des émissions de télévision. FTPress réalise aussi des médias pour des tiers.
Mon avenir professionnel, je le vois comme un présent professionnel. Si vous m'aviez posé cette question il y a deux ans, je vous aurais répondu qu'à force de travailler avec internet (en tant que directeur aux systèmes d'information du CNRS) et à propos d'internet (en tant que directeur de la publication LMB Actu), je rêvais de créer une entreprise internet. Mais je me demandais alors comment m'y prendre. Si vous me l'aviez posée il y a un an, je vous aurais répondu que j'avais fait le saut, que les dés étaient jetés, et que j'avais annoncé mon départ de l'administration... pour créer FTPress. Je ne pouvais plus supporter de rester où j'étais. Je devenais aigre. C'était créer mon entreprise ou bien... prendre une année sabbatique à ne rien faire. Et aujourd'hui je suis en plein dedans. J'ai l'impression de vivre les histoires que l'on lit dans la presse sur les start-ups. C'est dur à supporter physiquement, tant le développement est rapide. Alors, mon avenir, je le vois à la plage, sans internet, pour me reposer avec ma femme ;-)
Ces débats sont fondés. Certaines personnes, souvent d'ailleurs celles qui ont le pouvoir donné par une institution d'appartenance, s'assoient sur le droit d'auteur, n'hésitant pas à apposer leur nom sur un texte écrit par un autre. Chez FTPress, nous appliquons grosso modo le principe de la GPL (general public licence, licence publique qui sert de fondement à Linux, ndlr) pour les logiciels libres. Nos textes sont reproductibles gratuitement dans la mesure où ce n'est pas fait dans des fins commerciales, et bien sûr sous réserve que la source soit mentionnée. Quant aux auteurs des dits textes, ils sont rémunérés normalement, avec un statut de journalistes, et également intéressés dans l'entreprise, par le jeu de bons de souscription (alias stock options). Cet intéressement aux résultats et à la valeur de l'entreprise complète la rémunération traditionnelle du journaliste pour un texte destiné à une publication déterminée. En contrepartie, FTPress ne paie plus les auteurs si le texte est revendu à un tiers (qui en fait un usage commercial). Je pense que c'est une solution à cette question dans le domaine de la presse. Mais c'est un problème complexe et varié, qui ne peut trouver une seule réponse.
Je ne sais pas répondre, sinon une banalité, comme: "chacun gardera son langage privilégié, avec l'anglais comme langue d'échange". Mais peut-on réellement penser que toute la population du monde va communiquer dans tous les sens? Peut-être? Via des systèmes de traduction instantanée, par écrit ou par oral? J'ai du mal à imaginer qu'on verra de sitôt des outils capables de translater les subtilités des modes de pensée propres à un pays: il faudrait pour lors traduire, non plus du langage, mais établir des passerelles de sensibilité. A moins que la mondialisation n'uniformise tout cela? En résumé, je pense que la bonne question est celle d'un internet multiculturel.
Quand nous avons franchi la barre des 10.000 abonnés à LMB Actu, début 1998.
Une fois, quand nous avons écrit une bêtise dans Internet Actu, et que les messages incendiaires des abonnés ont commencé à arriver en trombe, dans les dix minutes suivant l'envoi. On a tous commencé à paniquer, car on venait de basculer LMB Actu dans le privé et la société FTPress ne reposait que sur le successeur, Internet Actu. Un désabonnement massif et c'en était fini de nous. Mais finalement, toutes ces réactions nous ont permis de démarrer la tribune des lecteurs, qui a été bien appréciée! Souvent, les erreurs ont du bon, du moment qu'on les avoue, et qu'on l'affiche ouvertement: ces échanges créent des liens entre les lecteurs et les auteurs.
Plein de choses! De nouveaux magazines (DRH Actu, NetLocal Actu, Automates intelligents dans quelques jours, Correspond@nces avec la Fondation la Poste, etc.), de la TV (avec un studio propre), un nouveau système d'information (ou de production) très puissant (Reef.com), le kiosque de presse (avec des partenaires presse externe, à commencer par Diora), etc.
Ça n'a pas changé: j'imprime souvent nos propres publications pour les lire dans les transports en commun. Je n'ai pas beaucoup le temps de lire, hormis des romans.
Oui, il a encore de l'avenir, il y aura toujours du papier, ou si ce n'est pas le papier (matériau) que l'on connaît, ce sera un support souple, léger et fin comme lui (pour dans dix ans en principe).
Ce n'est rien d'autre qu'un ordinateur portable dédié. Je ne vois pas bien pourquoi on se priverait des autres fonctions de l'ordinateur, quitte à transporter un écran.
Ne pas abuser des interfaces purement graphiques, et conserver une distribution en texte simple (il n'y a d'ailleurs pas que les aveugles qui apprécient).
Rien d'original... Je ne vois pas très bien quoi rajouter au sens des deux mots qui composent ce terme.
Une société dont l'information est le moteur, dans tous les sens du terme.
(original interview in French)
FTPress (French Touch Press) is a French cyberpress company. It has created
the following websites:
-- www.ftpress.com, which describes the
concept, products and structure of the media company, and gives very informal
portraits of the team
members.
-- www.internetactu.com, Internet
Actu's website, which carries news about the Internet and new technology. It
was launched on 9 September 1999 in its present form. It replaced LMB Actu (Le
Micro Bulletin Actu - The Micro News Bulletin), published by the Information
Systems Department (Délégation aux systèmes d'information (DSI)) at France's
National Centre for Scientific Research (Centre national de la recherche
scientifique (CNRS)).
-- www.pixelactu.com, Pixel Actu's
website, giving news about digital pictures, set up on 31 January 2000.
-- www.esanteactu.com, eSanté Actu's
website, with news about eHealth -- the interface between health (as seen by
professionals) and the Internet -- launched on 16 May 2000.
- www.lafontaine.net, the website of
Jean de la Fontaine (a 17th century French poet and writer, renowned for his
Fables), containing all his works, as well as many drawings, pastiches and
recordings. It also features a "Daily Fable".
- www.commissairetristan.com,
the website of Superintendant Tristan's adventures (Les aventures du
Commissaire Tristan), the first (free) online crime novel, co-produced by
FTPress and AlloCiné and launched in mid-June 2000.
Many projects are planned in the next months.
Very briefly, developing a company, FTPress, that specializes in the online press -- for the moment, that is, because things are moving so fast that it might not be doing that any more in a few months time. The idea of FTPress is to create professional media, each specialized in an economic area, such as health, cars, digital pictures, human resources and logistics. Each medium deals with the economic, technological, political and social aspects of a sector being changed by the arrival of new technology and the Internet. The first one was Internet Actu, set up at France's National Centre for Scientific Research in February 1996, followed by Pixel Actu (February 2000) and eSanté Actu (May 2000). We began with written products, but we're now focusing on multimedia, including TV programmes in the near future. FTPress also sets up media for outside customers.
I see my professional future as a professional "here and now." If you'd asked me that two years ago, I would have said that through working with the Internet (as head of information systems at the CNRS) and writing things about the Internet (as editor of LMB Actu), I was dreaming of creating an Internet start-up. But I was wondering how to do that. If you'd asked me the question a year ago, I would have answered that I'd made the jump, was all set and had told my bosses I was leaving, to go off and create FTPress. I just didn't want to stay where I was any more. I was becoming bitter. I wanted to start my own company or else take a year's sabbatical to do nothing. Today, I'm fully involved in the firm. I feel I'm living some of the stories we read in the press about start-ups. It's hard to do physically because it's all growing so fast. So I see my future on the beach, without the Internet, relaxing with my wife ;-)
It's a valid debate. Some people, often those hiding behind the authority of an institution that ought to respect copyright, don't respect it and have no qualms about putting their names to articles written by somebody else. At FTPress, we more or less follow the guidelines of the GPL (a public licence used as a basis by Linux for free software). Our material can be freely reproduced for non-commercial purposes, with the source mentioned of course. The authors of these articles are paid at a standard rate, have journalist status and are also given stock options in the company. This stake in the firm's activity and its value brings the journalist's pay up to the level for an article written for a given publication. But FTPress no longer pays authors extra if the article is sold to a third party for their own use. I think this is a solution to the problem as far as the press is concerned. But it's a complex issue with many aspects and no single answer.
I don't know how to answer that, except with a truism like "Everyone will keep their own language, with English as a language of exchange." But do we really believe all the world's people are going to communicate in every senses? Maybe. Through written or oral machine translation systems? It's hard to imagine having in the near future the means to translate nuances of thought unique to a given country. We'd have to translate more than the language, and set up bridges to convey feelings. Unless everthing is standardized by globalisation. So I think the real issue is a multicultural Internet.
When we passed the 10.000 subscribers' mark for LMB Actu, at the beginning of 1998.
The time when we made a mistake in Internet Actu and angry messages from subscribers began pouring in just 10 minutes later. We all started panicking because LMB Actu had just gone private and FTPress, the new company, relied solely on its successor, Internet Actu. If we'd lost a lot of subscribers, we'd've been finished. But in the end, all the reaction allowed us to start a column for readers which was very popular. Mistakes often turn out to be beneficial, as soon as you admit them openly. These exchanges establish links between readers and authors.
(entrevista original en francés)
FTPress (French Touch Press) es una firma francesa de ciberprensa. Creó los
sitios siguientes:
- www.ftpress.com, el sitio de la sociedad
de prensa principal, que presenta el concepto, los productos, la organización...
y los miembros del equipo,
en forma de retratos muy personales.
- www.internetactu.com, el sitio de
Internet Actu, que presenta las noticias de Internet et de las nuevas
tecnologías. Su forma actual fue creada el 9 de septiembre de 1999 y es el
sucesor de LMB Actu (Le Micro Bulletin Actu) publicado por la Delegación para
los Sistemas de Información (Délégation aux systèmes d'information (DSI)) del
Centro Nacional de la Investigación Científica (Centre national de la recherche
scientifique (CNRS)).
- www.pixelactu.com, el sitio de Pixel
Actu, creado el 31 de enero de 2000, que presenta las noticias de la imagen
digital.
- www.esanteactu.com, el sitio de
eSanté Actu, creado el 16 de mayo de 2000, que presenta las noticias de la
"eSalud", para saber el cruce de la salud (vista por los profesionales del
sector) y del Internet.
- www.lafontaine.net, el sitio de Jean
de la Fontaine (poeta y escritor francés del siglo 17, conocido por sus fábulas),
que presenta su obra completa, con muchos dibujos, imitaciones, grabaciones, y
publica cotidianamente "La fábula del día".
- www.commissairetristan.com,
el sitio de las aventuras del Comisario Tristan (Les aventures du Commissaire
Tristan), creado a mediados de junio de 2000. Coproducida por FTPress y
AlloCiné, es la primera cibernovela policiaca (gratuita) en línea.
Los proyectos son numerosos para los próximos meses.
En (muy) resumido, consiste en desarrollar una societad, FTPress, especializada en la prensa en línea (al menos por el momento, porque todo se mueve tan rápidamente que ya no podría ser el mismo en algunos meses). El concepto de FTPress es realizar medios profesionales especializados cada en un sector económico: la salud, el coche, la imagen digital, los recursos humanos, la logística, etc. Cada medio trata de la economía, de la tecnología, de los aspectos políticos y sociales de un sector modificado por la llegada de las nuevas tecnologías y de Internet. El primer medio fue Internet Actu, creado en el Centro Nacional de la Investigación Científica en febrero de 1996, seguido por Pixel Actu (febrero de 2000) y después eSanté Actu (eSalud Actu, mayo de 2000). Comenzamos por el escrito, pero ahora vamos hacia el multimedia, con emisiones de televisión próximamente. FTPress realiza también medios para terceros.
Mi futuro profesional, yo lo veo como un presente profesional. Si Ud. me hubiera hecho esta pregunta hace dos años, le hubiera contestado que, a fuerza de trabajar con Internet (como director de sistemas de información del CNRS) y en lo que concierne el Internet (como director de la publicación LMB Actu), soñaba con crear una empresa Internet. Entonces me pregunté cómo hacerlo. Si Ud. me la hubiera preguntado hace un año, le hubiera contestado que había dado el salto, que los dados estaban lanzados, y que había anunciado mi renuncia de la administración... para crear FTPress. No podía soportar quedarme donde estaba. Me volvía un amargado. Estaba entre crear mi empresa o... tomar un año sabático sin hacer nada. Y hoy estoy de lleno en el asunto. Tengo la impresión de vivir las historias que se leen en la prensa sobre los start-up. El desarollo va tan rápido, que es difícil soportarlo físicamente. Entonces, mi futuro, lo veo en la playa, sin Internet, para descansar con mi mujer ;-)
Estos debates estan fundados. Algunas personas, a menudo ésas que tienen el poder dado por una institución que debería respectar precisamente el derecho de autor, no lo respetan, no dudan en poner su nombre sobre un texto escrito por otro. En FTPress, aplicamos en general el principio de la GPL (licencia pública utilizada como base por Linux) para los programas libres. Nuestros textos son reproducidos gratuitamente en la medida en que no sean hechos con fines comerciales, y desde luego, que el origen sea mencionado. En cuanto a los autores de estos textos, tienen una remuneración normal, con un estatuto de periodístas, y también intereses en la empresa por el juego de bonos de suscripción (stock options). Este interés en los resultados y en el valor de la empresa completa la remuneración tradicional del periodísta para un texto destinado a una publicación determinada. Como contrapartida, FTPress ya no paga más a los autores si el texto es vendido a un tercero (para un uso comercial). Pienso que, en la prensa, es una solución a esta cuestión. Pero es un problema complejo y variado, que no puede encontrar una respuesta única.
No sé cómo contestar, salvo una trivialidad, como "Cada uno se quedará con su lenguaje privilegiado, con el inglés como lengua de intercambio". ¿Pero, podemos realmente pensar que toda la población del mundo va a comunicar en todos los sentidos? ¿Quizás? ¿Via sistemas de traducción instantánea, para escrito o al oral? Me cuesta trabajo imaginar que veremos muy pronto instrumentos capaces de traducir las subtilezas del modo de pensar propias de un país: en este caso se debería, no sólo traducir el lenguaje sino de establecer pasarelas de sensibilidad. ¿A menos que la "mundialisación" no nos uniformice todo eso? En resumen, pienso que la buena pregunta es la de un Internet multicultural.
Cuando sobrepasamos la barra de 10.000 suscritos a LMB Actu, a principios de 1998.
Una vez, cuando escribimos una tontería en Internet Actu, y que los mensajes incendiarios de los suscriptores empezaron a llegar en tromba, a menos de diez minutos de haber hecho el envío. Empezamos todos a panicar, porque acabábamos de pasar LMB Actu al privado, y la sociedad FTPress se apoyaba solamente sobre su sucesor, Internet Actu. Una cancelación masiva de los suscriptores, y estaba terminado para nosotros. Pero finalmente, todas estas reacciones nos permitieron empezar la tribuna de los lectores, que fue muy apreciada! A menudo los errores son buenos, a partir del momento en que los reconocemos, y que los anunciamos abiertamente: estos intercambios crean lazos entre los lectores y los autores.
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