1. Exposé

1.1. Introduction

De janvier 1925 jusqu'en juillet 1939 parut, aux Nouvelles littéraires à Paris, une revue bi-mensuelle, puis mensuelle, consacrée à l'actualité artistique, L'Art vivant. [
1] Y figurèrent rubriques régulières et articles ponctuels, où furent examinés oeuvres, artistes, tendances et expériences, concernant à peu près tous les domaines de l'art: théâtre, peinture, architecture, art urbain, arts décoratifs, mode vestimentaire, photographie, cinéma, musique, etc. La revue, pour citer la préface publiée en tête du premier numéro, voulait être "le trait d'union entre les artisans discrets et authentiques du plaisir de vivre [...] et le public toujours trop enclin à préférer les exemples du passé et à se détourner des oeuvres pourtant capitales qui renouvellent l'époque et lui imposent son style propre". [2] À des domaines évoluants ou naissants correspondait un vocabulaire néologique; c'est le cas, par exemple, du cinéma comparé au théâtre, du jazz important rythmes et vocables d'Amérique. Dans les années 1920, on assiste à la naissance du cinéma parlant; le phonographe et la radiodiffusion font leur apparition auprès du grand public; la mode vestimentaire se libère de l'austérité de la guerre.

Dans la présente étude, seront illustrés un certain nombre de phénomènes néologiques à partir des vocabulaires de la mode vestimentaire, de l'habitation, de la radiodiffusion et, surtout, du phonographe. Seul un petit nombre de termes a été retenu pour la discussion des deux premiers domaines; les deux derniers sont examinés en détail. La très grande majorité des néologismes cités sont, dans les dictionnaires généraux, ou bien attestés à une date postérieure, ou bien absents. [**]

1.2. Mode vestimentaire et habitation

Le Trésor de la langue française indique que le mot kasha, [3] sorte d'étoffe, qu'il date de 1916, est un nom déposé. La première occurrence du mot dans AV, dans le premier numéro, du 1er janvier 1925, est donnée avec K majuscule, mais dès le fascicule suivant le mot apparaît systématiquement tout en minuscules. Le sort des mots dérivés de kasha est un peu différent. En décembre de la même année, on annonce que:

Les trois mots Ziblikasha, Kashadrap et Kashanatté sont écrits avec une majuscule à l'initiale; pourtant les deux premiers avaient déjà fait leur apparition – tout en lettres minuscules – dans le numéro du 15 octobre; kashatoilek minuscule – viendra s'y ajouter au printemps suivant. Tous ces mots, dont seul kasha figure dans les dictionnaires généraux, sont sentis plutôt comme noms communs que comme noms déposés.

Les chroniques de la mode et de l'habitation, entre autres, contiennent des vocables empruntés à l'anglais, dont certains ont du mal à s'adapter au français. Il peut arriver que le problème soit commenté et résolu; par exemple:

Par la suite, l'auteur, Ariste, utilise systématiquement la forme smoquin. En cela, il est suivi, dans la même année 1925, par un collègue, Eugène Marsan, écrivant sur "Les élégances masculines", mais non pas par une autre collègue, Clarisse, qui, toujours en 1925, maintient la forme smoking pour parler de vêtements féminins analogues.

Le vanity, accessoire de femme, après avoir fait une première apparition en janvier 1926, se trouve concurrencé, à la fin de l'année suivante, par la forme française vanité:

Les deux vocables manquent aux dictionnaires généraux.

Le mot living-room pose au français des problèmes de genre et de sens. Tous les dictionnaires le donnent uniquement comme nom masculin, sauf le TLF qui trouve un hapax au féminin en 1926. AV ne l'emploie qu'au féminin. Le sens fait l'objet d'un commentaire étendu en 1926 dans la "Chronique de l'art décoratif"; Ernest Tisserand, auteur de l'article, dit:

En 1926 le mot apparaît toujours en italique; l'année suivante, il sera assimilé, s'imprimant en romain.

1.3. Le phonographe

La rubrique "L'art du phonographe" – qui deviendra plus tard "L'art du phono", puis simplement "Le phonographe" – fait son apparition en avril 1927. Elle paraîtra dans 56 numéros de la revue, jusqu'en mai 1931. [8] Comme le dit son premier auteur, André Coeuroy: [9]

Le phonographe n'était connu du public français que depuis une dizaine d'années. Florent Fels, [11] successeur de Coeuroy (à partir de la quatrième édition de la chronique), le rappelle en juillet 1928: Machine parlante est utilisé plusieurs fois dans AV comme synonyme objectif; en 1931, le Larousse du XXe siècle le donne comme terme générique: Le même dictionnaire répertorie un autre terme analogue, musique mécanique, qu'il définit: "Celle qui s'exécute automatiquement au moyen d'un mécanisme renfermé dans un instrument ou un meuble." Le dictionnaire étymologique de Walter von Wartburg, le FEW, confine l'usage de musique mécanique au XIXe siècle. C'est le phonographe qui donne au terme une nouvelle vie. André Coeuroy s'en fait le commentateur dans sa chronique: Florent Fels emploie deux fois l'expression musique mécanique, en 1928 et 1930; en 1934 Armand Pierhal y comprend musique phonographique et radiophonique, comme aussi l'éditeur d'AV, en 1933, sous le terme musique reproduite.

La nouveauté de la chose se reflète dans les nombreuses références à des domaines voisins: Coeuroy parle de ressemblance photographique, ressemblance de stéréoscope, et relief sonore; [14] Fels de perspective acoustique, optique acoustique et optique du son. [15] Ce dernier établit une analogie complexe entre d'une part, la salle de concert et le phonographe, et d'autre part, le théâtre et le cinéma:

La fascination exercée par la nouveauté du phonographe trouve un écho aussi dans les appellations stylistiques. Outre moulin à musique, déjà cité, on rencontre: moulin à chansons, boîte cubique, boîte noire, boîte à son, instrument à émouvoir, l'instrument de Cros et d'Edison, la voix de son maître; [17] et, dans un contexte péjorant où il est question des premières machines, phono-liseron. [18] La forme abrégée, phono, que les dictionnaires n'attestent qu'en 1935, est, dans AV, contemporain de phonographe. Ariste, chroniqueur de la mode masculine, l'emploie dès 1926. Coeuroy et Fels le suivront dans leur rubrique consacrée au phonographe. Le dernier rapporte une conversation qui remonterait à environ 1918: Les différents types de phonographe ne tardent pas à être nommés. Le modèle "Portatif 101" fabriqué par Gramophone sort en 1927; [20] à partir de 1928, AV parle du phonographe portatif, immédiatement abrégé par ellipse en portatif. Le premier phonographe électrique, le Panatrope, sortit vers la fin de 1925; l'AV signale les qualités du Panatrope en octobre 1927. Il faudra pourtant attendre 1930 pour y rencontrer les appellations phonographe électrique, phono électrique et phono à pick-up (tous trois en décembre) et électrophone (en mars). Le Robert atteste ce dernier en 1929. Les éditeurs de disques avaient commencé par proposer au public des enregistrements de musique; ils n'ont pas tardé à lui offrir des cours de langues. Florent Fels, ayant noté en juillet 1928 que "les Américains attribuent désormais au phono des fonctions éducatives", [21] consacre sa chronique deux mois plus tard au phonographe éducatif: La famille lexicale phono- se développe. Avec le changement, en mars 1929, de l'intitulé de la rubrique, de "L'art du phonographe" en "Le phonographe", phonographe acquiert définitivement un sens supplémentaire, celui de "art du phonographe". Déjà dans son premier article, écrit en avril 1927, Coeuroy avait soutenu que: Si phonographique et phonographie existent déjà depuis quelque temps, le premier connaît dans les colonnes d'AV une extension d'emploi – sont qualifiés de phonographique: enregistrement, production, audition, sonorité, qualité, compagnies, firmes, saison, art, littérature; [24] le second – phonographie – est utilisé une fois au sens de "répertoire de disques". Phonothèque "collection de disques" et phonogénique "apte à donner une bonne reproduction (au phonographe, au microphone)" sont formés par analogie. Le premier est calqué sur bibliothèque; bibliothèque et phonothèque sont employés concurremment dans AV en 1927 et 1928; au printemps de 1928, phonothèque cède la place à discothèque. Il s'agit, pour les trois mots, de collection de disques de qualité. Armand Pierhal utilise littérature enregistrée dans un sens analogue. [25]

Le cinéma et le théâtre, fort présents dans les pages d'AV, sont constamment utilisés comme point de référence dans la chronique du phonographe; aussi n'est-il pas surprenant que le mot photogénique favorise la création de phonogénique:

Phonogénique – appliqué aux chefs d'orchestres, aux solistes, aux orchestres, aux compositeurs, au jeu instrumental ou aux instruments – est un des mots phares des chroniqueurs du phonographe; Coeuroy l'emploie deux fois en 1927, Fels six de 1927 à 1929, Armand Pierhal deux fois en 1934. Fels paraphrase ainsi le concept: L' expression métonymique sous l'aiguille, pour "au phonographe", est employée plusieurs fois en association avec les qualités phonogéniques de la musique; par exemple: Disque est un autre mot à signifiant et signifié productifs. Terme générique, il alterne à l'occasion, sous la plume de Coeuroy, Fels, André Lhote, Pierre Mac Orlan ou Armand Pierhal, avec les synonymes métaphoriques pastille, médaille d'ébonite, cire, cire miroitante, galette de cire ou galette de sons. [29] Les éditeurs de disques sont des metteurs en disques, [30] voire des maîtres de cérémonies d'enregistrement [31] ou des embaumeurs de sons; [32] les détaillants, des marchands de sons. [33] L'amateur de phono est discophile. À travers les articles, une typologie du disque se dessine: disque d'orchestre, disque de danse, disque de jazz, disque de chant, disque de musique classique, disque de musique pure, disque de musique de soldat, disque de poésie, disque humoristique, disque comique, disque d'enseignement, [34] disque d'accompagnement, disque d'été, disque suggestif et disque de fond. Ce dernier, employé dans plusieurs numéros d'AV, fonde – avec phonothèque et phonogénique – un concept capital pour la philosophie artistique de la revue: ou encore: Parmi les procédés utilisés pour former de nouvelles unités lexicales, nous avons déjà vu, au sujet du phonographe, des exemples d'analogie, métaphore, métonymie, dérivation, composition, abréviation et ellipse. Pour ce dernier procédé (voir portatif ci-dessus), notons encore, dans un même article d'octobre 1927: "le Panatrope", pour parler d'une marque de phonographe électrique, et "ces quelques Columbia [...] des Gramophones", à propos de marques de disques. [37] De même, au sujet de types d'appareils de T.S.F. (voir ci-dessous), on lit "son 4-lampes" et "mon petit trois lampes". [38]

1.4. La radiodiffusion

Dans le dernier numéro de 1929, AV publie un article de deux colonnes consacré à "L'année radiophonique: la Tour et ses voix". Les émissions quotidiennes de radiodiffusion depuis la Tour Eiffel avaient commencé en 1922; les bases d'un réseau national avaient été établies en 1926. L'auteur de l'article, Pierre Descaves, utilise plusieurs mots formés sur le radical radio-: radiodiffusion et la forme abrégée radio; le verbe radiodiffuser et – peut-être le plus intéressant, favorisé dans AV par son voisinage avec photogénique et phonogéniqueradiogénique:

1.5. Marques métalinguistques et intertextualité

Nous terminerons sur quelques remarques au sujet des marques métalinguistques et de l'intertextualité. L'italique et les guillemets servent à marquer des mots qui présentent pour le lecteur un aspect de nouveauté: mot récent, mot inventé par l'auteur, sens inhabituel, mot cité n'appartenant pas à la compétence normale de l'auteur, etc. Le mot living-room est systématiquement imprimé en italique dans le premier article de Tisserand; il est donné en romain dans le deuxième article. À leurs débuts dans AV, phonothéque (deux fois), phonogénique (trois fois) et disque de fond (première occurrence) apparaissent entre guillemets. Une autre marque attirant l'attention du lecteur sur le mot est le commentaire métalinguistique. La première fois qu'André Coeuroy se sert du mot phonogénique, il ajoute: "voilà le mot lâché; il n'y en a pas d'autre"; et deux lignes plus loin: "ce vocable monstrueux". [40] C'est aussi le cas de living-room, smoquin, phonothèque et disque de fond, déjà cités.

L'intertextualité se trouve représentée, par exemple, dans les nombreuses références faites par Fels à des amis amateurs du phonographe: Émile Vuillermoz, auteur de rubriques musicales; [41] Pierre Scize et Pierre Mac Orlan, auteurs de brochures musicales publiées par Columbia; [42] tous trois avec André Coeuroy, Henri Matisse, Maurice de Vlaminck, Marcel Gromaire, André Favory, André Lhote, Simon Lévy, René Bizet, Jean Monest ou Ariste, mentionnés simplement comme amateurs du phonographe. [43] Dans la première rubrique consacrée au phonographe, Coeuroy cite le Dictionnaire pratique et historique de la musique (1926) de Michel Brenet. [44] Le même Coeuroy, qui avait commenté phonogénique en avril 1927 (voir ci-dessus), répète ses propos d'AV dans un ouvrage, Le Phonographe, qu'il publie en 1929:

Pour ce qui est de l'intertextualité purement lexicale, nous en citerons deux exemples qui peuvent s'observer à l'intérieur d'AV. La première fois que Florent Fels utilise le mot phonogénique, il reconnaît sa dette envers son prédecesseur à la rédaction de la chronique sur le phonographe: "Monsieur André Coeuroy l'a fort bien dit ici même: il est des chefs d'orchestre, des solistes: « phonogéniques »." [46] Si Pierre Descaves, en décembre 1929, a pu utiliser, sans marque métalinguistique aucune, le mot radiogénique, c'est parce qu'il savait que ses lecteurs connaissaient déjà, pour les avoir lus plusieurs fois dans les colonnes d'AV, photogénique et, surtout, phonogénique. [47]

[Suite] – [Table]


Notes

1. Dans la suite de l'article: AV.

2. AV, 1er janv. 1925, p. 3.

3. En règle générale, les références textuelles des vocables cités dans la première partie sont données, soit dans la deuxième partie ("Documents et datations") dans le cas des unités lexicales néologiques, soit en note dans celui des unités discursives.

4. AV, 1er déc. 1925, 34a.

5. AV, 1er févr. 1925, 29a.

6. AV, 15 déc. 1927, 1023c.

7. AV, 15 mars 1926, 228a-b.

8. La chronique du phonographe fut publiée dans les numéros suivants:

  • 1927: 15 avril, p. 312; 15 mai, 370; 1er juillet, 541; 15 oct., 829; 1er nov., 903-904; 15 nov., 943; 1er déc., 981; 15 déc., 1021;
  • 1928: 1er janv., 29; 15 janv., 69; 1er févr., 115; 15 févr., 155; 1er avril, 283; 15 avril, 328; 4 mai, 360; 1er juin, 455; 15 juin, 481; 1er juillet, 529; 15 juillet, 565; 1er août, 609; 1er sept., 672; 15 sept., 730; 1er oct., 769; 15 nov., 1928; 1er déc., 929; 15 déc., 981;
  • 1929: 1er janv., 27; 1er févr., 135; 15 févr., 179; 1er mars, 219; 15 mars, 263; 1er avril, 296; 15 avril, 333; 1er juin, 465; 15 juin, 501; 1er juillet, 547; 1er août, 604; 15 août, 653; 1er sept., 698; 1er oct., 781; 15 oct., 821; 1er nov., 851; 15 déc., 1011;
  • 1930: 15 janv., 95; 1er févr., 129; 15 févr., 161; 1er mars, 209; 15 mars, 249; 15 avril, 341; 1er mai, 370; 1er juillet, 548; 1er sept., 696; 1er déc., 962;
  • 1931: mars, 127; avril, 178; mai, 230. La rubrique fut tenue par André Coeuroy (jusqu'en juillet 1927) et Florent Fels (à partir d'octobre 1927). Y contribuèrent, en 1928: Kees Van Dongen et Simon Lévy (1er févr.), André Favory et Bosshard (15 févr.), André Lhote (1er août).

    Le phonographe ayant perdu son caractère de nouveauté et ayant acquis un degré de perfectionnement technique plus ou moins stable, ce seront, à partir de 1931, les disques phonographiques qui retiendront l'attention des chroniqueurs d'AV. Fels y consacre un article, intitulé "Les disques", en novembre 1931. Ensuite il faudra attendre Stéphane Berr de Turique, qui accorde quelques lignes aux disques dans trois des chroniques (janv., mars et sept.) qu'il écrit sur "Musiques" entre janvier et septembre 1933; de décembre 1933 jusqu'en décembre 1934, Armand Pierhal fait une place régulière aux disques dans sa chronique mensuelle sur "La vie musicale". Après, il n'y a plus rien.

    9. Musicologue et critique musical, fondateur en 1919 avec Henry Prunières de la Revue musicale, auteur avec G. Clarence de Le Phonographe (Kra, 1929), Panorama de la radio (Kra, 1930).

    10. AV, 15 avril 1927, 312a.

    11. Rédacteur en chef de l'Art vivant pendant plusieurs années depuis le premier numéro, critique d'art, auteur de Van Gogh (1924), L'Art vivant de 1900 à nos jours [1956].

    12. AV, 1er juillet 1928, 529a.

    13. AV, 1er juillet 1927, 541a.

    14. AV, 15 avril, 312a.

    15. AV, respectivement: 1er nov. 1927, 904a; 15 nov. 1928, 898b; 15 févr. 1930, 161a.

    16. AV, 15 nov. 1927, 943a.

    17. AV, respectivement: 15 avril 1928, 328b; 15 avril 1927, 312a; 15 févr. 1928, 155c; 1er juillet 1928, 529a; 1er sept. 1928, 672a; 15 janv. 1928, 69a; 15 oct. 1927, 829c.

    18. AV, 15 mars 1930, 249a.

    19. AV, 15 nov. 1927, 943b.

    20. Cf. AV, 15 déc. 1927, 1021b.

    21. AV, 1er juillet 1928, 529a.

    22. AV, 1er sept. 1928, 672a.

    23. AV, 15 avril 1927, 312b. Cf. aussi cit. 6.

    24. AV, respectivement: 15 avril 1928, 328a (plus 1er oct. 1928, 769a et 1er mars 1930, 209a); 1er févr. 1928, 115a (plus 15 avril 1928, 328a, 1er mars 1930, 209a et mai 1931, 230c); 1er juillet 1927, 541a (et 15 avril 1928, 328b); 15 févr. 1930, 161b; 15 avril 1930, 341a; 15 déc. 1927, 1021a; 15 déc. 1927, 1021b; 15 oct. 1927, 829c; 4 mai 1928, 360b; 1er janv. 1929, 27b.

    25. "Sachons néanmoins gré à la Compagnie du Gramophone d'avoir enrichi la littérature enregistrée de ces cires parfaites, d'un coloris éclatant" AV, nov. 1934, 469b.

    26. AV, 15 avril 1928, 328a. À noter que le mot photogénique est utilisé dans le paragraphe précédant cet extrait.

    27. AV, 15 févr. 1930, 161b.

    28. AV, mars 1931, 127b

    29. AV, respectivement: 15 avril 1929, 333a; 1er févr. 1929, 135c; nov. 1934, 469b; 1er juillet 1927, 541a; 15 oct. 1927, 829a; 1er août 1928, 609c.

    30. AV, 15 avril 1928, 328a et b.

    31. AV, 1er oct. 1928, 769a.

    32. AV, 1er juillet 1927, 541a.

    33. AV, 15 oct. 1927, 829a.

    34. AV, respectivement: 15 avril 1927, 312b; 15 oct. 1927, 829c (plus 1er juillet 1928, 529a et mai 1934, 216b); 15 avril 1927, 312b (plus 15 mai 1927, 370a et 15 déc. 1928, 981a); 1er févr. 1930, 129b; 15 juin 1929, 501a; ibid.; 15 juin 1928, 481a; 1er sept. 1930, 696b; 1er févr. 1928, 115b; juin 1934, 268b; 1er sept. 1928, 672a.

    35. AV, 1er déc. 1927, 981a.

    36. AV, 15 févr. 1928, 155a.

    37. AV, 15 oct. 1927, 829a et c.

    38. AV, 15 déc. 1929, 1012b.

    39. AV, 15 déc. 1929, 1012b.

    40. AV, 15 avril 1927, 312b.

    41. AV, 1er févr. 1928, 115b.

    42. AV, 1er déc. 1927, 981b. La même année, Mac Orlan, dont le nom revient plusieurs fois sous la plume de Fels, publie Le Quai des brumes, dans une scène duquel le phonographe joue un rôle important: "Soudain Michel Kraus sentit que les larmes lui montaient aux yeux. Il prit alors son phonographe, le remonta, choisit un disque, le mit sur le plateau de l'appareil à portée de sa main sur le haut de l'armoire, à côté de Juni. Il monta ensuite sur une chaise, attacha une extrémité de sa corde à un anneau scellé dans le plafond et se passa l'autre bout, terminé en noeud coulant, autour du cou. D'une main, il poussa le déclic du phonographe et le disque se mit à tourner. Michel Kraus entendit le grincement caractéristique de l'aiguille sur le plateau de cire. Alors il donna un grand coup de pied dans la chaise et se pendit. Devant la fenêtre, une douzaine d'enfants qui se regardaient d'un air ravi, écoutaient le phonographe qui, conscieusement, débitait une marche tzigane avec toute l'imperfection d'un appareil encore à ses débuts." (Cité d'après l'éd. Le Livre de Poche, 1963, pp. 141-2.)

    43. AV: 15 oct. 1927, 829; 1er nov. 1927, 904a; 1er déc. 1927, 981a; 15 janv. 1928, p. 69a; 1er juillet 1928, 529b; 15 sept. 1928, 730a; 15 févr. 1929, 179b; 15 févr. 1930, 161a; 15 mars 1930, 249a.

    44. AV, 15 avril 1927, p. 312a.

    45. A. Coeuroy & G. Clarence, Le Phonographe, Paris, Éditions Kra, 1929, p. 104. Voici le contexte plus étendu de 1929 qui répète presque mot à mot celui d'avril 1927 dans AV (voir 2e partie, s.v. phonogénique): "C'est ici que doit intervenir le chef d'orchestre pour régler en conséquence le dosage des cordes et des basses; et déjà, l'on peut discerner quels chefs sont « phonogéniques », – l'affreux mot, mais si commode – et quels ne le sont pas. Mengelberg, le célèbre chef du Concertgebouw d'Amsterdam, l'est sans conteste". (Les DDL, fasc. 15, s.v. Phonogénique, citent l'occurrence de 1929.)

    46. AV, 15 nov. 1927, 943a.

    47. L'étude du vocabulaire néologique du phonographe serait à compléter. Pour ce faire, l'ouvrage d'André Coeuroy et G. Clarence, Le Phonographe (Paris, Éds Kra, 1929, 194 pp.) constitue un bon point de départ; les auteurs consacrent un chapitre à chacun des sujets suivants: les ancêtres du phonographe; la technique actuelle du phonographe; la vie phonographique; les problèmes du phonographe; le phonographe au service de la science et de l'éducation; horizons. Les renseignements bibliographiques n'y manquent pas (section sur "La presse phonographique" et Bibliographie à la fin):

  • 1) Historique et technique: Émile Gautier, Le Phonographe, son passé, son présent, son avenir, Paris Flammarion, 1905; F. Choisy, Le Gramophone, Genève, chez l'auteur, 1925.
  • 2) Revues: La Revue des machines parlantes (A. Bosc), Paris, dp. 1919; L'Édition musicale vivante (É. Vuillermoz), Paris, dp. 1927; Arts phoniques (J. Nels et G. de Sarnez), Paris, dp. 1928; Phono, hebdomadaire, 12 numéros en 1928 et 1929; Courrier musical, Paris; Guide du concert, Paris; Le Monde musical, Paris; Musique, Paris; Phono-Revue, Paris; Phono-Radio-Magazine, Paris; Revue musicale (H. Prunières).
  • 3) Chroniques: a) grande presse: Action française (D. Sordet); Ciné-monde (A. Coeuroy); Comoedia (P. Maudru); L'Ere nouvelle (H. Jacques); Excelsior (É. Vuillermoz); Gringoire (L. Latzarus); L'Intransigeant (R. Bizet, R. Dumesnil & É. Beaudu); Le Journal (G. Hilaire); Paris-Midi (A. Coeuroy); Paris-Soir (R. Brisacq); La Victoire (P. Landormy); b) revues d'art (outre L'Art vivant): Art et industrie (P. Locart); Ce temps-ci (Auric); Le Crapouillot (P. Mac Orlan); Rythmes (Delannoy); c) revues littéraires: Adam (R. Bizet); Aujourd'hui (J.-L. Gros); L'Européen (P. Mac Orlan); L'Illustration (É. Vuillermoz); Notre temps (J. Luchaire); Nouvelle revue française (B. de Schloezer); Nouvelles littéraires (F. Fels); Revue des vivants (A. Coeuroy); Revue nouvelle (G. Petit); Revue européenne (D. Milhaud); Revue hebdomadaire (Hilaire); Variétés (F. Hellens).

    P. Enckell a fait un dépouillement partiel de l'ouvrage de Coeuroy et Clarence; dans DDL, fasc. 15, il note discophile (adj. et n.m.), disquer (v. tr.), phonogénie, phonogénique et phonothèque. Il n'y consigne pas, entre autres: phono-club (Ø t.lex.; "PHONO-CLUBS. Et l'on voit donc se multiplier, à côté des concerts symphoniques, des associations de discophiles." A.C. et G.C., p. 89); phonomane et phonophile (Ø t.lex.; "Des « piqués » du phono, ajoute-t-il, je pourrais vous en citer jusqu'à demain. [...] Deuxième groupe: groupe conscient et organisé des phonophiles. [...] Enfin, troisième groupe: groupe des dégénérés, groupe des phonomanes." Odette Marjorie, L'Intransigeant, 4 avril 1929, cité dans A.C. et G.C., pp. 64-65).

    ** [Note ajoutée dans la version 1999]. Voir aussi Wooldridge 1997 au sujet du vocabulaire des boissons dans L'Art vivant.