Notre examen portera sur un choix de mots enregistrés par le GDFL illustrant
différentes propriétés linguistique ou représentatifs de quelques
champs conceptuels et il étudiera ce qui est dit, et ce qui n'est pas dit, sur les unités
lexicales prises individuellement et dans leurs relations avec d'autres unités.[3] Les données citées dans le corps de notre étude sont
reprises en détail dans l'annexe. Nous commencerons par une brève discussion des
options méthodologiques des dictionnaires du corpus.
1. Les méthodes de description
Le GDFL, continuateur du Dictionaire françois-latin d'Estienne, travaille sur
une nomenclature d'unités françaises dans laquelle les mots sont rangés,
avec quelques imperfections, par familles dérivationnelles à l'intérieur d'une
organisation alphabétique des mots chefs de famille. Sont ainsi facilités les
regroupements morpho-sémantiques et, puisque le dictionnaire pratique à l'occasion
une approche onomasiologique, la réunion des synonymes et parasynonymes. Dans le
FEW, en revanche, les unités du lexique français se trouvent
dispersées, d'abord par la nomenclature, fondée sur les étymons, ensuite par
la microstructure, qui procède par regroupement de formes dialectales dont le
français; dans les volumes onomasiologiques, la rencontre d'unités du lexique
français d'une synchronie donnée n'est que fortuite. Dans ces conditions, le
FEW peut difficilement rendre compte de familles lexicales fonctionnelles ou de
microsystèmes morphologiques ou sémantiques.[4]
Dès le départ donc, nous sommes amené à parler du traitement
accordé par le FEW au vocabulaire du XVIe siècle plutôt qu'au
lexique.
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Notes
1. Sur le GDFL, voir T.R. Wooldridge, Le Grand dictionaire françois-latin (1593-1628): histoire, types et méthodes, Toronto, Éditions Paratexte, 1992.
2. T.R. Wooldridge, « Le FEW et les lexique/lexicographie français du
XVIe siècle », Stage de formation permanente sur le FEW, Nancy, 5
octobre 1994.
3. Voir aussi T.R. Wooldridge, « Le lexique français de la Renaissance dans
les textes et dans les dictionnaires » (in Actes du XXIe Congrès de
linguistique et philologie romanes, Palerme, 1995, à paraître), où il est
question de Vitruve (trad. Martin, 1547), Du Fouilloux (1561), Ronsard, Vigenere, Amyot et des
termes de marine, tels qu'ils sont traités par Estienne, Thierry, Nicot et le GDFL.