(Extrait de Leroy-Turcan & Wooldridge 1994: 324-5)

Les remarques de Nicot, « autheur de ces Commentaires & thresor de la langue Françoise » [40], permettent de dresser une typologie que l'on retrouvera à plusieurs reprises par la suite, dès Ménage. Le lexicographe se nommant peut: a) cautionner une information extralinguistique (23), b) avancer une opinion personnelle (24), c) renvoyer à sa propre autorité intratextuelle (25) ou intertextuelle (26), d) qualifier une information qu'il vient de donner (27), e) se référer à sa propre compétence linguistique (28).


Notes

40. Nicot 1606 s.v. NIMES.

41. Cf. s.v. ESSAY, GEOLIER, RUM.

42. Le je d'opinion s'emploie surtout dans le champ le plus subjectif du discours lexicographique, celui de l'étymologie (cf. section 1). Cf. aussi chez Nicot s.v. BARON, CLAIRON, HAQUENÉE, MORALITÉ, O, PHIOLE, PORTE, RUSTAULT, TAILLE, TOURNOY; et, depuis Thierry 1564, s.v. COURGE, FLECHE, MOISON.

43. Cf. aussi s.v. GALOCHES. Les renvois que le lexicographe fait à ses propres oeuvres déjà parues ou à paraître sont extrêmement fréquents chez Ménage 1694: il renvoie notamment le lecteur à ses Observations sur la langue françoise (1675-6) et à ses Origini della lingua italiana (1685), comme à son Historia botanica et à ses Racines grecques qui n'ont jamais vu le jour. Exemple: « [...] ce que j'ay démontré dans mes Origines de la Langue Italienne au mot : où je prends la liberté de renvoyer mes lecteurs. » (Ménage 1694 s.v. BOUT).

44. Cf. s.v. DU, ESCOULABLE, IMPORTABLE, LAMBEAU, LIGNE, MANCHEREAU, MANGER, PARLEMENT, TABLE, TRAVÉE; et, depuis Thierry 1564, s.v. HEURE, MARROQUIN, SCROFULAIRE.