2.5. Marquis

2.5.1. Augmentation

2.5.1.1. Mesure quantitative

Ajouts de Marquis [162]

Les « six mille dictions ou Phrases Françoises » se traduisent par l'addition de plus de six mille alinéas nouveaux et l'augmentation de presque mille autres, augmentation totale effectivement « plus ample qu'on ne l'a encor veu » dans le Grand Dictionaire françois-latin ; 96,5% de ces ajouts sont marqués d'une étoile. Ces ajouts sont aussi de nature plus variée que dans les autres éditions du GDFL.

2.5.1.2. Vocabulaire

2.5.1.2.1. Domaines lexicaux

Le vocabulaire ajouté ou commenté par Marquis couvre une grande variété de domaines. Citons :

Les marques de spécialisation en « terme/mot de [...] » comprennent les suivantes :

2.5.1.2.2. Mots régionaux ou dialectaux

Marquis ajoute un nombre considérable de mots régionaux ou dialectaux : bordelais (2), bourguignons (5), dauphinois et savoyards (8), gascon (1), languedocien (1), lorrains (2), lyonnais (12), nîmois (1), normands (2), parisiens (11), picards (4), poitevins (4), tourangeau (1), toulousain (1) ; mais surtout auvergnats (plus de 160) [163] :

Certains des items de Marquis font mention de plusieurs localisations linguistiques : Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Savoie et Nîmes s.v. Consul ; Lyonnais et Paris s.v. Forviere ; Auvergne et Languedoc s.v. Hay ; les Lyonnais, Dauphinois et Savoisiens s.v. Machure ; Lyonnais et Auvergne s.v. Metairie ; Lyonnais, Dauphiné et « quelques endroitz de france » s.v. Tresneau. Pour d'autres items, un régionalisme donné par Marquis vient s'ajouter à un autre contenu dans le texte hérité : picard (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v. Derrain, Eschalas, Escouvillon, Geole, Laignie, Loinseau, Maquereau, Mesle, Tante ; narbonnais (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v. Eaue ; normand (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v. Harol ; picard (hérité) + lorrain (Marquis) s.v. Mechine ; picard (hérité) + parisien (Marquis) s.v. Jardin. Dans un cas Marquis remplace une localisation par une autre : « Narbonenses dicunt Prat » devient « Aruer. dicunt Prat » s.v. Pré.

2.5.1.2.3. Vocabulaire littéraire

Marquis qualifie quelques mots de poétiques :

ou de littéraire :

Ailleurs il oppose un mot littéraire savant à un synonyme littéraire populaire :

Il note un certain nombre d'épithètes littéraires [165] :

2.5.1.2.4. Archaïsmes, néologismes

Quelques mots sont donnés comme vieux ou inusités :

d'autres comme vieux mais employés encore :

d'autres enfin comme vieux mais utilisés par un auteur moderne :

Marquis ajoute des mots ou sens qu'il qualifie de modernes :

ou récents :

La principale source de mots nouveaux est Vigenere ; par exemple :

On peut remarquer que Marquis qualifie le vocabulaire néologique de Vigenere de « osé » ou « hardiment composé » (y-existence), « bien hardy » (flo-reflottant), « dur » (vehicule).

2.5.1.2.5. Fréquence

Marquis fait quelques remarques sur la fréquence :

2.5.1.3. Variantes, synonymes, antonymes

Marquis donne un assez grand nombre de variantes graphiques ou morphologiques. Sous la lettre B, on trouve :

Sous M :

Plusieurs centaines de synonymes sont ajoutés par Marquis. Pour la lettre R, on trouve :

Certains synonymes ou parasynonymes sont présentés dans une citation :

Nous avons trouvé dans les ajouts de Marquis quinze items contenant un ou plusieurs antonymes explicites :

2.5.1.4. Catégorie grammaticale

Sur l'ensemble des mots-adresses ajoutés par Marquis : a) 9 noms sont qualifiés de substantif/substant./substantiue/substantiuum/nomen dont 1 de nomen substant. ; 2 de verbal (dérivés d'un verbe) ; 11 de m./mas./mascul./masculin/masculins  ; 13 de f./fem./feminin/foe./foem.&n bsp;; b) 3 diminutifs de diminutif/diminutiuum ; c) 4 adjectifs de adjectif/adiectiuum ; d) 6 verbes de verbe ; 6 de actif/actiue/active/activement ; 1 de passiue ; 3 de neutre/neutralement ; 2 de frequentatif ; e) 2 participes de participe ; f) 2 adverbes de adverbe ; 3 pronoms/déterminatifs de pronom ; g) une préposition (de) de article ; h) 1 interjection de interiectio. Le terme nom est utilisé dans le syntagme « nom de NOM » : nom de fleur s.v. Amourette, nom de poisson s.v. Chasseur, nom d'oiseau s.v. Drapier, Duc, Piocher, Prestre, Rocherolle, Tadorne, Trachet, nom de machine s.v. Fondelfes, Ribaudiquiers, nom d'arbre s.v. Fustet, Pincé, nom de mesure s.v. Omer. L'opposition masculin/féminin pour un même mot est commenté s.v. Art, Boileau, Dominique (lorrain dimanche), Idole, Image, Levres, Navire, Occulte (ocult/occulte), Ongle, Tige. Le pluriel (plur./pluriel) est traité s.v. Affiquets, Estre, Gestes, Reliquats, Tenebres.

2.5.1.5. Étymologie et dérivation

Marquis propose une étymologie pour plusieurs mots français, mais aussi dans quelques cas pour des mots dialectaux ou étrangers ; en ce qui concerne le français, les langues sources sont :

Les occurrences du mot vient révèlent une vingtaine de dérivations dans lesquelles le mot adresse d'article constitue la forme source :

a) dérivation morphologique :

b) dérivation sémantique ou syntagmatique :

c) dérivation formelle externe :

En ce qui concerne la dérivation formelle en général, on trouve aussi pour les lettres D, M et T les cas suivants où le dérivant et le dérivé sont donnés dans le même alinéa :

2.5.1.6. Prononciation et orthographe

Marquis commente une quarantaine de mots au sujet de la prononciation ou de l'orthographe :

1. Prononciation :

a) u voyelle/consonne :

b) divers :

2. Prononciation et orthographe :

3. Orthographe :

a) syncope :

b) apocope :

c) apherese :

d) divers :

2.5.1.7. Syntaxe

Pour plusieurs mots grammaticaux, Marquis fait un commentaire sur leur fonctionnement syntaxique ou sémantique anormal. Les auteurs objets de ses observations sont principalement Amyot, et secondairement Vigenere.

2.5.1.8. Exemples

Les nombreux contextes ajoutés par Marquis – plusieurs centaines d'items sont concernés – vont du syntagme normalisé fonctionnant en langue, voire en métalangue, à la séquence phraséologique discursive, éventuellement signée. Nous en proposons, pour la lettre Pa, la typologie suivante, basée principalement sur la nature syntagmatique de la séquence et son traitement métalinguistique éventuel, et secondairement sur la catégorie grammaticale du mot-adresse.

A. Nom-adresse + de + nom : le déterminant donne l'hypéronyme référentiel qui fonctionne comme sème de situation ou de fonction ; le nom-adresse et le déterminant sont dans une relation de partie-tout :

B. Traitement + exemple :

1. définition :

2. synonyme :

3. commentaire sur le sens/emploi :

4. dérivation :

5. marque d'usage :

6. équivalent :

C. Exemple + traitement (définition, équivalent, remarque d'usage) :

1. syntagme :

a) syntagme nominal (mot-adresse = déterminé) :

b) syntagme nominal (mot-adresse = (partie du) déterminant) :

c) syntagme verbal (mot-adresse = verbe) :

d) syntagme verbal (mot-adresse = partie du prédicat) :

e) syntagme verbal contenant syntagme adverbial (mot-adresse = nom) :

f) syntagme adverbial (mot-adresse = préposition) :

g) syntagme adverbial (mot-adresse = adverbe) :

2. syntagme + syntagme/segment (le deuxième exemple contient le premier) :

a) syntagme + traitement + syntagme + traitement :

b) syntagme + traitement + segment :

D. Exemple contenant synonyme(s) du mot-adresse qui en constituent un traitement sémantique :

E. Syntagme + syntagme/segment (le deuxième exemple contient le premier ; mot-adresse = nom) :

1. syntagme adverbial + syntagme verbal :

2. syntagme adverbial + syntagme prépositionnel contenu dans segment :

3. syntagme prépositionnel + segment :

F. Syntagme :

1. syntagme nominal :

a) mot-adresse = déterminé :

b) mot-adresse = nom partie du déterminant :

c) mot-adresse = adjectif/participe déterminant :

2. syntagme verbal :

a) mot-adresse = verbe :

b) mot-adresse = nom partie du prédicat :

G. Phrase ou segment de phrase :

1. mot-adresse = nom :

2. mot-adresse = adjectif :

3. mot-adresse = verbe :

H. Épithètes :

1. de Ronsard :

2. anonymes [181] :

2.5.1.9. Emplois métaphoriques, proverbes

Les items suivants, ajoutés par Marquis, contiennent des emplois marqués comme métaphoriques :

Sont qualifiés de proverbes ou de manières de parler proverbiales les items suivants [183] :

2.5.1.10. Noms de lieu

L'appendice « Les noms modernes, des peuples, regions, villes, mers, montaignes, riuieres, & autres lieux » comporte 69 pages. Celui de Stoer 1603 contient 26 items sous la lettre F, 42 sous R, 40 sous V ; chez Marquis les effectifs sont portés respectivement à 95 (+ 265%), 99 (+ 136%) et 159 (+ 297.5%) ; le chiffre annoncé (+ 300%) est presque atteint pour F et V. Dans le dictionnaire de langue, Marquis garde les articles de noms de lieu que Stoer avait laissé subsister vers le début de l'alphabet ; plus loin il réintroduit sous forme de renvois les noms qui se trouvent dans l'appendice hérité de Stoer (type « Daulphiné, voyez aux villes ») ; à l'occasion il ajoute un article à la nomenclature du dictionnaire plutôt qu'à celle de l'appendice, vraisemblablement parce qu'il y est question d'informations autres que simplement géographiques (ex : « Mont d'or, le plus hault de l'Auuergne, prez de N. Dame de Vacciuiere, tres-riche en herbes medicinales, du pied duquel sort la Riuiere, qu'on appelle Dordonne, comme donnée du Mont-dor ») [186].

2.5.2. Sources nommées

2.5.2.1. Identification

Le texte de Marquis contient environ 3700 mentions de sources sur un total d'à peu près 7100 items ajoutés. À ce premier chiffre il conviendrait d'ajouter les items où on aurait oublié d'indiquer la source écrite d'une information. On peut en identifier quelques-uns en en comparant les différentes occurrences. Pour Vigenere :

Pour Amyot :

L'item « Araines, Huom de Nery, vn espece de trompettes » viendrait en fait de Henri Estienne : cf. « «Or en avons-nous exemple en ce mot Araines duquel use Huon de Meri, pour signifier une certaine espece de trompette» H. Estienne, Precellence, p. 192. » [187].

Les listes d'épithètes contenus dans plusieurs alinéas « anonymes » sont à attribuer à Ronsard ; c'est le cas, entre autres, de :

Les 392 occurrences de « H. F. » seraient des références à La Vraie et entiere histoire des troubles de La Popelinière (éd. de 1573) [189]. Nous avons trouvé les correspondances suivantes :

Les occurrences de « Vig. Ch. » sont à attribuer, soit au Chalcondyle de Vigenere, soit à son Traicté des chiffres [191].

2.5.2.2. Typologie

Les « bons autheurs » seraient [192] avant tout Ronsard [40] [193], Vigenere [49], Amyot [4], « H.F. » (La Popelinière) [22] et Du Bartas [8] ; d'autres auteurs cités plus de cinq fois sont Belleau [10], Belon [12], « Amadis » (Herberay) [3] et « l'auteur des serées » (Bouchet) [43].

Sous les lettres D, M et T, sur les 279 mentions du nom de Ronsard, 245 signent des listes d'épithètes du type « Dague d'or, ardente de lumiere guerriere meurtriere, plus que l'astre de Mars espendoit de lumiere poinctuë, Rons. » [194]. La plupart des autres concernent soit des synonymes (type « [Danser] Caroller, baller, Rons. »), soit des exemples (ex. « Marier la voix au luth. Rons. »). Dans tous les cas il s'agit d'usage poétique.

Les items signés du nom de Vigenere – mot avec exemple, parfois avec définition, exemple seul – représentent un vocabulaire largement néologique, souvent technique. Sous les lettres D, M et T, sur un total de 145 alinéas contenant la mention de Vigenere, on trouve les mots et emplois suivants qui sont nouveaux par rapport au texte hérité de Stoer :

Marquis cite également Amyot dans le domaine du vocabulaire néologique et technique, beaucoup aussi pour le vocabulaire général et les emplois syntagmatiques. Sous les lettres D, M et T, sur un total de 122 alinéas contenant la mention du nom d'Amyot, les mots et emplois suivants sont nouveaux par rapport au texte hérité de Stoer :

Le vocabulaire extrait de La Popelinière (« H.F. ») concerne surtout les campagnes militaires. Sous D-M-T (65 mentions de « H.F. » – mots, emplois, définitions, exemples), les unités suivantes sont introduites dans le dictionnaire :

Les 24 alinéas qui citent la langue poétique de Du Bartas sous D-M-T donnent comme unités nouvelles :

Belleau, poète et auteur de La Bergerie, est cité en tout 24 fois ; le vocabulaire nouveau attribué à lui par Marquis est le suivant :

Les dix mentions de Belon, naturaliste, rendent :

2.5.2.3. Bibliographie [195]

Nombre d'auteurs/textes : 51

Nombre de mentions total : 3709

1. /accords/ (1)
« Les Bigarreures du Seigneur des accords » ; [voir Poille, 2.4.2.3]

2. /albenas/ (1)
= conseiller nîmois, XVIe s. ; BN : POLDO d'ALBENAS (Jean)

3. /amadis/amad/ (8)
BN : HERBERAY (Nicolas de), sieur des Essars : Amadis de Gaule, trad. de l'esp. à partir de 1524

4. /amyot/am/ami/amy/amyoto/ (679)
« op./opu./opus./opusc./opuscul./opuscules » (669) ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. amiot] [195a]

5. /aquila/ (1)
= auteur d'une trad. grecque de la Bible, IIe s.

6. /baif/ (5)
« liure premier des passetemps » (1), « ex Caesare » (1) ; BN : BAÏF (Jean-Antoine de) : Euvres en rime [...] Les Passe temps, 1572-3

7. /baill/ (1)
« Alarmeuses trompettes. Baill. » ; = il s'agit vraisemblablement de Du Bartas : cf. Gdf 8, Hug : « alarmeuses trompettes » Du Bartas, 2e Semaine ; [cf. BN : BAILLY (Guillaume de) : Remonstrances faictes et prononcées à bouche devant le Roy, à S. Maur des Fossés, 1573]

8. /bartas/bart/barthas/barthasien/barthassien/ (115)
« Ieusne Bartas » (2), « la Sepmaine de du Bartas » (1), « en son Ionas » (1), « epithete » (7) ; BN : DU BARTAS (Guillaume de Saluste) : Premiere sepmaine [...] Suite des oeuvres [...] l'Histoire de Jonas, 1608 ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2]

9. /bellay/ (4)
« traduit du 4. de l'eneid. » (1) ; BN : DU BELLAY (Joachim) : trad. VIRGILE, Deux livres de l'Eneide, 1561 ; + in Les OEuvres françoises de Joachim Du Bellay, 1569 ; [cf. Poille, 2.4.2.3]

10. /belleau/ (24)
« Berg./Berge./Berger./Bergerie » (11) ; BN : BELLEAU (Remy) : La Bergerie, 1565, 1572 ; [cf. Poille, 2.4.2.3]

11. /belleforest/bellefor/belle forest/ (3)
= littérateur français, XVIe s. ; BN : BELLEFOREST (François de)

12. /belon/bellon/bellonio/belonus/ (10)
« in tractatu de auibus » (1) ; = naturaliste français, XVIe s. ; BN : BELON (Pierre) : L'Histoire de la nature des oyseaux, 1555

13. /bodin/ (1)
« I. Bodin » ; = philosophe politique français, XVIe s. ; BN : BODIN (Jean) : plusieurs écrits dont : Six livres de la Republique, 1576

14. /bud/b/ (4)
« ex Liuio » (1) ; = humaniste français, XVe-XVIe s. ; BN : BUDÉ (Guillaume)

15. /buich/ (1)
« Hymne de la victoire » ; = ? ; [cf. DLF : BRACH (Pierre de), poète bordelais, fin XVIe s. ; Cior : Poemes en 3 livres, 1576, + autres écrits]

16. /caesar/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. cesar]

17. /cic/ (2)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. ciceron]

18. /columel/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. col]

19. /coustumes/ (1)
« coustumes de Paris » ; [Il s'agit en fait d'un emprunt au texte hérité ; l'occurrence de Marquis, s.v. Suserain, renvoie à FEODAL qui cite ce texte depuis ND 1573]

20. /estienne/estiene/ (2)
dont s.v. Precellence (1) ; = érudit français, XVIe s. ; BN : ESTIENNE (Henri) : Project du livre intitulé : « de la Precellence du langage françois », 1579

21. /garnier/ (1)
« Rob. Garnier » ; BN : GARNIER (Robert) ; [cf. Poille, 2.4.2.3]

22. /h f/ « H. F. » (392)
= BN : LA POPELINIÈRE (Henri Lancelot-Voisin, sieur de) : La Vraie et entiere histoire des troubles et choses memorables, avenues tant en France qu'en Flandres, et pays circonvoisins, depuis l'an 1562. Comprins en quatorze livres : les trois premiers, et dernier desquels sont nouveaux : les autres reveus, enrichiz,et augmentez de plusieurs choses notables. Avec les considerations sur les guerres civiles des François, 1573 [195b]

23. /huom/ (1)
« Huom de Nery » s.v. Araines ; Huon de Mery = poète de Champagne, XIIIe s.

24. /ioan/ (1)
« Ioan. 18. 10. » ; = Évangile de S. Jean

25. /jodelle/ (1)
= poète français, XVIe s. ; BN : JODELLE (Étienne)

26. /jonvelle/ (1)
« le Sieur de Ionuelle en son histoire » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. joinville]

27. /joubert/ (1)
= médecin français, XVIe s. ; BN : JOUBERT (Laurent)

28. /kalendrier/ (1)
« Kalendrier des bergers » ; BM : EPHEMERIDES : Le grant Kalendrier et Compost des bergiers

29. /m c/ (1)
« M. C. en son grand Catechisme » s.v. Proësme ; = ? ; [cf. Calvin (Jean), Catéchisme, 1549 ; Cordier (Mathurin), calviniste ; Coyssard (Michel), Petit sommaire de la doctrine chrestienne, 1591, 1595, 1608 ; Coignet (Matthieu), Instruction, 1584]

30. /maison/ (1)
« la maison rustique & le theatre d'agriculture » ; BN : ESTIENNE (Charles) : L'Agriculture et maison rustique, 1564, etc. ; éd. Jean Liébault, 1583, etc.

31. /marot/ (2)
« aux Epigram. », « Rondeaux » ; BN : MAROT (Clément) : L'Enfer de Clement Marot [...] item aulcunes ballades et rondeaux, 1540, 1544 ; Les OEuvres de Clément Marot [...] augmentées de deux livres d'Épigrammes, 1538 + 1539, 1542, 1549, etc. ; [cf. Poille, 2.4.2.3]

32. /martial/mart/ (2)
= poète latin, Ier s. ; BN : MARTIAL (Marcus Valerius Martialis)

33. /montaigne/montagne/ (3)
« essaiz » (1) ; BN : MONTAIGNE (Michel Eyquem de) : Essais, 1580, 2e éd. 1582, 5e 1588, dern. 1593, éd. nouv. 1595, 1598, etc. ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2]

34. /nicot/ (1)
« en son dictionaire » ; = Dictionaire françois-latin, éd. Nicot et Dupuys, 1573

35. /pallad/ (1)
= écrivain agronomique latin, IVe s. ; BN : PALLADIUS (Rutilius Taurus AEmilianus)

36. /plat/ (1)
« Mien & tien ruines des Repub. Plat. » ; = ? ; [cf. Platon ; Vigenere, Platte peincture]

37. /plin/ (2)
= Pline l'Ancien ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2]

38. /plutarque/ (2)
= polygraphe, Ier-IIe s. ; BN : PLUTARQUE

39. /pybrac/ (4)
= magistrat, orateur et poète, XVIe s. ; BN : PIBRAC (Guy Du Faur, seigneur de) : plusieurs écrits, dont : Les Quatrains, 1574, etc.

40. /ronsard/ron/rons/ (1548)
« eglogues » (1), « Fran./Franc./Franciade » (7), « Hymne de l'or » (1), « Miseres de son temps » (1), « Odes/od. » (4), « Poëmes/poemes » (2), « tragiques » (1) ; [voir Baudoin, 2.2.1.6, et Poille, 2.4.2.3] [195c]

41. /scalig/ (1)
« Scalig. In append. Virg. » ; = humaniste italien, XVIe s. ; BN : SCALIGER (Joseph Juste) : Éd. Virgile, Appendix, 1572, augm. 1595

42. /72/ (1)
« les 72. » ; = la Septante, trad. grecque de l'Ancien Testament, IIIe s. av. J.-C.

43. /serées/serees/ (8)
« auteur des – » (8) ; = XVIe s. ; Les Serees = recueil de contes de veillées, d'anecdotes, de bons mots ; BN : BOUCHET (Guillaume) : Serées de Guillaume Bouchet [...] livre premier, 1584 + 1585, 1608, etc.

44. /tacitus/ (1)
[voir Poille, 2.4.2.3]

45. /terent/teren/ (2)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2]

46. /thevet/ (1)
« Cosm. » ; = historiographe et cosmographe, XVIe s. ; BN : THEVET (André) : Cosmographie de Levant, 1554, 1556 ; La Cosmographie universelle, 1575

47. /vascosan/ (1)
« ez opuscules d'Amyot » ; = Michel VASCOSAN, imprimeur, XVIe s. ; il est l'imprimeur d'Amyot (trad. de Plutarque, v. supra) ; l'éd. de 1574 (et ss.) comprend une « Table tres ample des noms et choses notables contenues en tous les opusculues de Plutarque »

48. /veget/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. vegece]

49. /vigenere/vi/vig/vigen/ (850)
« Ch. » (98), « cha./Chal./Chalc./chalch./Chalcon./chalcond./chalcondyle » (212), « Chif./Chiff./Chiffres » (214), « Im./Ima./Imag. » (317), « Philost./Philostrate » (2) ; BN : VIGENERE (Blaise de) : trad. et annot. de Laonicus Chalcondyle, L'Histoire de la decadence de l'empire grec, 1577 + 1584 ; Traicté des chiffres, ou secrettes manieres d'escrire, 1586 + 1587 ; trad. et comment. Flavius Philostrate, Les Images, ou tableaux de platte peinture, 1578 ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2] [195d]

50. /virgil/virg/ (7)
« AEn. » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. virg]

51. /vitruu/vitru/ (4)
= architecte latin, Ier s. av. J.-C. ; BN : VITRUVE (Marcus Vitruvius Pollio)

2.5.3. Méthodologie et typologie

Les méthodes utilisées dans les ajouts de Marquis 1609, ainsi que les types d'informations que ceux-ci renferment, sont les plus variés des différentes éditions du GDFL. Ceci est la conséquence de la provenance des matériaux : Pierre Marquis copie les notes de son père, Jean Marquis, et celles de Claude Guichard – donc trois contributeurs nommés, plus la participation active de l'éditeur, Jean Pillehotte. C'est une lexicographie marquée aussi par la personnalité subjective des auteurs.

2.5.3.1. Items et articles

La plupart des ajouts de Marquis sont de courts items semblables à ceux que l'on trouve dans les autres éditions du GDFL. Ils sont moins souvent groupés que chez Poille ; par exemple, les douze items concernant cheval sont placés à différents endroits des quatre colonnes de l'article CHEVAL. Regroupés, ils sont presque toujours mis en alinéas autonomes sans articulation ; nous citerons en exemple l'article PAIR, ajouté intégralement par Marquis :

Un autre procédé, caractéristique de Marquis et qui s'expliquerait par la transcription fidèle des annotations marginales faisant partie de sa documentation, est l'ellipse, ou articulation implicite : l'alinéa-ajout ne contient pas le mot-adresse qui est à chercher dans l'alinéa précédent (ou parfois suivant). Par exemple, sous la lettre D, on trouve, parmi beaucoup d'autres :

Comme Robert Estienne en 1539 dans son Dictionaire francoislatin, Marquis peut répéter un item sous plusieurs adresses : « Gaigner au pied », cité ci-dessus parmi les exemples d'ellipses, est donné s.v. Dos, Fuir et Gaigner ; « Esrachant sa barbe chenue » s.v. Esracher et Hure (plus « Barbe chenue » s.v. Chenu ; « à tout son rayon & ses goffres » s.v. Rayon (« Rayons de miel. A tout son rayon & ses goffres. Vig. chif. ») et Tout (« Miel à tout son rayon, & ses goffres, Vig. im. ») ; « le deu de Mariage » s.v. Debvoir et Deu.

Dans un autre style, concordant mieux avec une documentation faite de notes élaborées qu'à des annotations marginales, Marquis donne pour environ 1200 substantifs des alinéas construits, allant d'une ou plusieurs lignes jusqu'à presque une colonne entière, dans lesquels sont énumérés des épithètes relevées chez Ronsard [197]. L'article HOMME renferme un alinéa contenant 106 épithètes ; HONNEUR 43 ; FEMME 19 ; LAICT 6. L'item laict est le suivant :

Chez Ronsard, on peut lire, selon les éditions [198] :

Exceptionnellement, les épithètes ronsardiennes sont partagées entre plusieurs alinéas ; par exemple :

Un critère de la séparation en plusieurs alinéas peut être, de façon sporadique, le nombre – singulier ou pluriel – de l'occurrence chez Ronsard :

Le nom de Ronsard sert surtout à signer des listes d'épithètes ou des exemples assez courts [199] ; exceptionnellement Marquis donne une citation-exemple étendue, soit en respectant la mise en ligne des vers [200], soit en continu :

En dehors des listes d'épithètes ronsardiennes, l'alinéa le plus long est un commentaire technique sur chassis signé du nom de Vigenere :

Les ajouts de Marquis, lorsqu'ils viennent compléter un article existant, sont assez souvent reliés à celui-ci par un connecteur, soit implicite, soit explicite. L'articulation implicite est utilisée dans le cas du synonyme ou définition, du syntagme, voire de la dénomination (voir la discussion et les exemples donnés ci-dessus). L'articulation explicite concerne, soit l'acception, soit la variante formelle, soit le dérivé morphologique, sémantique ou syntagmatique ; dans les exemples suivants, le premier des deux termes reliés, soit se trouve dans le texte hérité, soit est donné par Marquis :

a) acception (copules aussi (surtout), alio sensu, ou par domaine d'emploi) :

b) variante formelle (aussi, ou, idem) :

c) dérivations morphologique, sémantique, syntagmatique (copules de là, de là vient, de A vient B, B vient de A) : voir 2.5.1.5.

Les alinéas (modestement) construits connaissent plusieurs formes : la simple addition d'une information à un alinéa existant [202] ; l'énumération d'épithètes (voir ci-dessus) ; un traitement de polysémie ou de variation formelle (v. ci-dessus) ; un item suivi de diverses sortes de dérivations (v. 2.5.1.5). Ajoutons à cela deux autres procédés occasionnels : le cumul de citations et de mentions de source, ainsi que les alinéas qui contiennent plus d'un astérisque (marque d'ajout) :

2.5.3.2. Types d'information

2.5.3.2.1. Selon la catégorie grammaticale

On peut remarquer chez Marquis des tendances générales concernant le type d'information qu'il donne pour les différentes classes de mots ; tendances qui se conforment à la nature de ces classes :

ou qui sont caractéristiques de la lexicographie du temps :

2.5.3.2.2. Définitions, dénominations, analogues

Marquis donne plusieurs centaines de définitions pour des mots ou syntagmes, soit hérités, soit ajoutés par lui. Nous proposons une typologie des définitions contenues dans les lettres D, M et T :

a) genre prochain et différence(s) spécifique(s) ; une soixantaine, dont :

b) genre prochain ; 6, dont :

c) différence spécifique :

d) définition morphologique ; une vingtaine, dont :

e) synonymie ; une quarantaine, dont :

f) genre prochain et différences spécifiques + définition morphologique :

g) genre prochain et différences spécifiques + synonymie ; une douzaine, dont :

h) genre prochain + synonymie :

i) définition d'un préfixe :

j) définition réfutée + définition juste :

Sous les mêmes lettres, on trouve les occurrences suivantes de la dénomination d'un syntagme :

À l'occasion, Marquis traite la distribution de mots analogues :

2.5.3.2.3. Le français fonction du latin

Le poids du latin se fait sentir encore à l'occasion chez Marquis. Écho des procédés de la première édition du Dictionaire francoislatin (1539) de Robert Estienne, un syntagme ou définition français est dénommé en latin ; sous les lettres D, M et T, on rencontre :

Plus frappants sont les items latin-français ; sous les mêmes lettres :

à d'autres endroits de la nomenclature :

On peut noter aussi un item dans lequel le français est manifestement une traduction du latin signé :

Dans les items cités ci-dessus tirés des articles MOL et DEBELLER, le mot français est en fait porté par le latin (mollis, debellare).

2.5.3.3. Langue, métalangue et métalangage

Au niveau du vocabulaire utilisé dans les extraits de langue compris dans le texte ajouté par Marquis, on remarque la haute fréquence de certains mots qui reviennent sous la plume de Ronsard, de loin l'auteur le plus cité. Les différentes formes de l'adjectif grand ont une fréquence totale de 315, celles de beau 225, de doux 183 dont 160 portent le nom de Ronsard et 13 autres anonymes seraient en fait de lui [203].

La métalangue est le plus souvent exprimée en français, mais à l'occasion en latin ; pour les lettres D, M et T :

ou latin et français (même lettres) :

Le métalangage de la métalangue de base est plus riche en termes que celui des autres éditions du GDFL. La copule reliant le défini au définissant peut se réaliser, entre autres, par pour, se prend pour, signifie, est, c'est, i., id est :

Idem, idem que et idem quod joignent parfois la variante ou le synonyme au mot-adresse :

L'exemple est parfois introduit par comme :

le domaine d'emploi par mot, terme, en, en terme(s) de :

une restriction d'usage plus générale par aucuns, autres, alij :

Le mot voyez signale un renvoi (réel ou virtuel) à :

a) une variante :

b) un synonyme :

c) un dérivé ou un dérivant :

d) un cooccurrent :

e) une source :

2.5.3.4. Terminologie

Les termes linguistiques ou lexicographiques utilisés par Marquis sont aussi nombreux que chez Stoer et Poille :

2.5.3.5. Lexicographie marquée

La personnalité du lexicographe et celle du dictionnaire transparaissent dans plusieurs types de contextes : l'opinion du lexicographe concernant une analyse linguistique, son attitude à l'égard du calvinisme, les référents de temps et de lieu.

Les expressions clés des interprétations linguistiques sont semble, j'estime, je pense, je lirois volontiers, je nommeray volontiers, je le trouve, obseruaui, s'il n'y a erreur ; par exemple :

Le texte du dictionnaire dédié à l'ancien archévêque de Vienne, Pierre de Villars, semble prendre un plaisir particulier à citer les invectives de Ronsard contre la religion de la ville voisine de Genève [204]. La théologie hérétique de Calvin, « toute rance & moisie », y est rappelée à plusieurs reprises :

Le texte de Lyon contraste ironiquement avec celui de Genève qui lui a servi de base. Sous l'article EVANGILE, Stoer avait mis en 1599 : « mot propre à la doctrine du salut » ; l'édition de Marquis ajoute dans un alinéa qui suit immédiatement le précédent : « Euangile armee des pretendus reformez, Rons. »

En ce qui concerne les référents de temps et de lieu, citons l'article ORDRE qui mentionne Henri IV « à present regnant » ; ou encore les articles LAME, MARRON et MARTINET, qui parlent respectivement de « Lame, Alumelle, bonne de Vienne en Dauphiné », « Marron de Lyon, grosses chastaignes du Dauphiné qui se debitent plus à Vienne, qu'à Lyon », « [où l'on fait les espées & barres de fer] comme à Vienne en Dauphiné ».

Est-ce que ce fut le « petit & malostru escholier » [207] du Collège du Dauphin à Vienne, Pierre Marquis, ou son père l'auteur de l'item « l'Escholier faict des eclipses en sa classe s'absentant des leçons » [208] ?

2.5.3.6. Attribution des ajouts

Selon ses propres dires, le rôle de Pierre Marquis se serait limité à l'insertion dans le texte d'un exemplaire du « grand Dictionaire » (Stoer 1603) des matériaux de son père, Jean Marquis, et de ceux trouvés dans un « vieux Nicot » annoté par Claude Guichard [210]. Sans vouloir entreprendre la tâche ingrate et largement oiseuse et aléatoire de faire un partage des plusieurs milliers d'ajouts, on peut indiquer quelques lignes directrices générales. Les contraintes spatiales des annotations marginales suggéreraient plutôt Jean Marquis comme compilateur des listes d'épithètes ronsardiennes ; l'amitié de celui-ci avec l'archévêque de Vienne, Pierre de Villars, l'aurait peut-être incité à noter les fulminations de Ronsard contre la doctrine de Calvin [211]. Les items elliptiques [212] ont un caractère d'annotations marginales (Guichard), mais pourraient résulter tout aussi bien de méthodes réductionnelles employées par Pierre Marquis (Jean Marquis). Les items signés du nom d'un « bon auteur » ne sauraient être le fait du seul Guichard, mais pourraient être celui du seul Jean Marquis. Jean Marquis, médecin de Lyon, serait-il l'auteur des ajouts concernant la médecine ? ; Guichard, docteur en droit civil et en droit canon, celui des ajouts ayant trait à la justice et à la pratique [213] ? Ce dernier encore, grand référendaire et historiographe de Savoie, aurait-il noté « Consuls, appellez à Paris, & à Lyon Escheuins, Scabini, Iurats, à Bourdeaux : Capitoux à Tolose. Syndics en Sauoye. Les Regents en Albenas. &c. » s.v. Consul ? Les écrits de chacun livreraient peut-être d'autres éléments de répartition [214]. Ce que Pierre Marquis releva dans le « vieux Nicot » n'était pas seulement les annotations de Guichard, mais aussi un certain nombre d'éléments supprimés ensuite par Stoer, en 1599 ou 1603 [215]. Par exemple, les articles ARTIS « en langage de iargon » et CONCHIER omis en 1599, ANGOISSEUX (supprimé en 1603) avec sa référence à Berinus (omis en 1599) ; la variante bouticle s.v. Boutique (enlevée en 1599) ; le sens « bourreau » s.v. Appariteur (suppression de 1603). Le « vieux Nicot » en question serait donc, soit le DFL de 1573, soit S 1593 [216].

Il y aurait eu encore un autre collaborateur de l'édition de Marquis. Dans sa Bibliotheca scriptorum, le père N. Southwell nous apprend que « MICHAEL COYSSARDUS [...] Nicotii Dictionarium Gallico-Latinum infinitis propè Dictionibus locupletavit. Lugduni apud Joannem Philehotte [sic] 1609 » [217]. Le jésuite Coyssard (1547-1623), natif de Besse en Auvergne, fut recteur de plusieurs collèges, dont le Collège du Dauphin à Vienne et le Collège de la Trinité à Lyon [218]. Il n'est nulle part nommé dans le dictionnaire que publie Pillehotte et n'est connu comme lexicographe que par une certaine tradition bibliographique. Cependant, J.-P. Chambon démontre de façon convaincante que les nombreux ajouts de mots auvergnats [219] que recèle l'édition de Marquis viendraient de la plume de Coyssard [220]. Son nom aurait-il été tu parce qu'il n'était pas bien vu du dédicataire de l'ouvrage ou Pierre Marquis ignorait-il tout simplement la provenance de cette partie des matériaux que lui confièrent Pillehotte ou son père ?

2.5.4. Correction et révision

Formule purement publicitaire. Les fautes d'imprimerie sont très nombreuses ; parmi celles des lettres L et M, mentionnons :

Il n'est pas sans intérêt de suivre les étapes d'un texte cité passant des mains de l'auteur entre celles de Marquis jusqu'à de Brosses ; par exemple : « qui m'ardoit le coeur » (Ronsard) -> « qui m'ord le coeur » (Marquis s.v. Despit) -> « qui mord le coeur » (de Brosses) ; « sans qu'il s'essuie » (Ronsard) -> « sans qu'on l'estuye » (Marquis s.v. Jour) -> « sans qu'on l'estime » (de Brosses).

Nombre d'ajouts sont mal placés dans la macrostructure : par exemple, l'item « Porte bledz, fertil, planteureux, herbeux tapissez de pampre, ou d'espics herissez, Rons. », qui concerne implicitement le mot champ, apparaît entre CHAMBEUX et CHAMBRE ; « Cler-net. Vig. im. » et « Cler-pure [...] Vig. Im. » sont donnés entre CLEF et CLEMENT ; « Conualescent qui reguerit » se trouve s.v. Convenir. L'implicitation du mot-adresse peut rendre incertaine l'appartenance d'un ajout ; mentionnons, après le premier exemple ci-dessus, l'alinéa « Aruer. vn chasal », placé entre MASURE et MAT [221].

Le manque d'intégration se fait sentir également dans les répétitions : par ex. « * Homme determiné resoulu // * Determiné, c'est vn homme determiné, i. resolu, hardy, saepius in malam partem accipitur » s.v. Determiné ; « * Dresser la table, ou seruir la viande. Mensam apponere, Sternere mensam » s.v. Dresser, « * Dresser la table, ou seruir la viande » s.v. Droict ; « * Exacte, Regent exacte, qui ne laisse rien à expliquer // * Exacte, vigilant, soigneux & exacte iusques aux moindres choses, Vig. ch. » s.v. Exacte ; « * Lanternier, faiseur de lanternes, & vn qui se mesle de tout. Ardelio, M. Aliborum // * Lanternier, faiseur de lanternes. Au lieu des lanterniers, qui sans adueu & tout fangeux sortis du plus ord de la boue se sont aduancez H. F. » s.v. Lanternier.

Comme révision du texte hérité, on ne voit guère que la suppression de quelques mentions de sources d'équivalents latins : Virgile s.v. Descharger, Vaisseau ; Cicéron s.v. Entelechie.

[Table des matières]