« [...] augmenté de plus de six mille dictions ou Phrases Françoises [...] »
« [...] plus ample qu'on ne l'a encor veu [...] »
« I'ay aduisé de marquer à la marge toutes les dictions, ou phrases qu'on y a adiousté de ceste estoille * »
Ajouts de Marquis [162]
Nombre de lignes | 13680 |
Mots de texte | 70637 |
Mots de texte français | 68313 |
Alinéas nouveaux | 6160 |
Alinéas augmentés | 960 |
Alinéas marqués | 6872 |
Les « six mille dictions ou Phrases Françoises » se traduisent par l'addition de plus de six mille alinéas nouveaux et l'augmentation de presque mille autres, augmentation totale effectivement « plus ample qu'on ne l'a encor veu » dans le Grand Dictionaire françois-latin ; 96,5% de ces ajouts sont marqués d'une étoile. Ces ajouts sont aussi de nature plus variée que dans les autres éditions du GDFL.
2.5.1.2. Vocabulaire
2.5.1.2.1. Domaines lexicaux
Le vocabulaire ajouté ou commenté par Marquis couvre une grande
variété de
domaines. Citons : a) architecture, charpenterie, fortification, maçonnerie, menuiserie :
cartoches, cindre,
confortateur, guillochis, jambage, imagerie,
lanterne, rudenter ; corniere,
traisne ;
allee, casemate, contrescarpe, corridor,
esperon, garites, moineaux, parapet,
ravelin ;
amortissements, cul de lampe ; pieces
rapportées, raspe, rudenter,
tiroir ; b) marine : accoursie, affuster, amarer,
apostis, asnes, baisser, bande,
bastard,
cabestan, calle, celeusme, chaluppe,
cheurme, couler, doubler, enchainé,
estage, fanon,
fermeuse, foiniers, fonsets, forçats,
fougon, garrot, godranner, goudran,
guarides,
habaire, hauts-bancs, hurque, isser,
lest, grande marée s.v. Mer, misane,
mouliers,
navire, palamente, pens s.v. Pand, passe
chevaux, piloter, plattis, quille, rabbe,
rambade, ranger, raque, relascher,
scier, tirer au large, toue, et tout s.v. Tout,
varer,
vergues, voile ; c) guerre : barrer, camisade, charge,
chatschateils, desbander, descouverte,
dondaine,
dragée, fondelfes, hurque, langue,
levée, mouton, piece,
recogneüe, rencontre, rendez-vous,
repartir, ribaudiquiers, satrapes, tirer,
volontaire ; d) justice, pratique : congres, parraffe et
parraffer « terme de chiquanoux » s.v. Paraffe,
plus valeur, supplicier ; e) monnaie : blanchir, bouer, brassage,
breve, cippeau, croiseurs, deneral,
descry,
differeur, double, ducaton, elizer,
eschopelleure, flaons, flattir, karolus,
karas, legende,
marqueur, materas, monnoyage, mouffle,
quarreaux, rechausser, seigneuriage,
traicte ; f) orfèvrerie : charniere, coupelle, karas,
vriller ; g) alchimie : blanc, condensation, coupelle,
descension, dissolution (+ dissouldre,
dissoluble, dissolutif), fixation, grenoille,
liquant, materas, sublimation ; h) musique : bourdon, concert, concordant,
discordant, note, passage, passagier,
piece ; i) peinture : carnation, charbonner, grotesque,
imagerie, piece ; j) poésie : epigrammataire, gayetez,
piece ; k) écriture, imprimerie : compositeurs, espreuve,
jambages, lettre, lettrines, quadrats,
reclame, reiglets ; l) religion, théologie : agiographes, celestins,
chantre, choristes, christianisme,
collegiat, commandement, concomitance,
condignement, consulte, convent, convers,
crocé, decret, diacre, entonner,
escole, esglise, feuillantins, foy,
gorgerin, habitué,
heresie, licentié, pille, sandales,
vehicule ; m) médecine, chirurgie : carnosité,
consultations, desesperé, diagredié,
ingrediens,
moly, oculaire, simples ; n) cuisine : lichefrite, tourtiere ; o) jardinage, ménagerie rustique : espaulieres, ortaille,
parterre, tiroir ; p) vénerie, fauconnerie : desfaictes, enceinte,
escu, forpaiser, frie, giste,
ramure, seine,
tire de levriers, voye ; gorger,
remise ; q) oiseaux : bievre, bechee s.v. Bouchee, buse,
canjard, charogneux, colin, colombier,
drapier, duc, egrette, escoufle,
esmerillon, gavereau, gluaux, goiland,
grat, grisard,
harle, harpens, hortolan, houbereau,
huette, jergouer, oiseleur, outarde,
passager,
piette, piocher, prestre, rocherolle,
tadorne, tiers, trachet, vanneau,
vioge, volatile ; r) poissons : albe, arbre, barbillon,
battans, bouchand, brame, branches,
chasseur,
chat de mer, cullier, dauree, eguile,
elloppe, fray, gabot, lamie,
milandre, orphi,
perlons, priste, rouhart, tire,
trible, tromble, vervain. Les marques de spécialisation en « terme/mot de [...] » comprennent les
suivantes : terme d'architecture, de charpenterie, terme/mot
de fortification, mot de menuiserie ;
terme(s) de navire/marine, terme de
galere, terme de matelots ;
terme(s)/mot de guerre,
terme militaire ; terme de justice, de pratique,
de chiquanoux ; terme de
monnoyeur(s)/monnoyes, mot de
monnoyeurs ; terme(s)
d'orfebverie/orfebvres ; terme
d'alchimie, terme spagyrique/spagirique ; terme de
peinture ; terme d'imprimerie ; mot
de theologie, terme des sacrifices antiens ; terme/mot
de venerie, terme de
faulconnerie ; terme d'astrologie ; terme de
blason ; terme de fief ; termes de
vestements. La variante « en faict de » est utilisée dans les marques
suivantes : en faict de
massonnerie ; en faict de navire(s) ; en faict
de guerre ; en faict de monnoye ; en faict
de chiffres ; en faict de jardinages. Marquis ajoute un nombre considérable de mots régionaux ou dialectaux :
bordelais
(2), bourguignons (5), dauphinois et savoyards (8), gascon (1), languedocien (1),
lorrains (2), lyonnais (12), nîmois (1), normands (2), parisiens (11), picards (4),
poitevins (4), tourangeau (1), toulousain (1) ; mais surtout auvergnats (plus de
160) [163] : a) auvergnat : afanar s.v. Hahan, agulle/aguthe
s.v. Esguille, aiglageat s.v. Eschauder,
aigue s.v. Eaue, ande s.v. Tante, armasi s.v. Ormaire,
arsere s.v. Hersoir, arteil s.v. Orteil,
assille s.v. Essil, aygueyre s.v. Esguiere, bane s.v. Cornard,
baratar/barater s.v. Tromper,
Défrauder, belet s.v. Pere, bobe s.v. Serpent, borie
s.v. Metairie, bramar s.v. Exclamer,
canote s.v. Coeffure, carronné s.v. Sole, chabres
s.v. Maquereau, chabrete s.v. Musette,
chalendes s.v. Noel, charevirad s.v. Mourre, charpeilles
s.v. Coupeaux, charvali s.v.
Charivari, un chasal s.v. Masure/mat, chaudelet s.v. Eschaudé,
chinaille s.v. Canaille, une
coche s.v. Porque, cochet s.v. Cochon, Cochet, codene s.v.
Coenne, codoin s.v. Coing,
colable s.v. Festable, conche s.v. Conche, congeire s.v.
Neige, corade s.v. Corée, couchet
s.v. Porcelet, coue s.v. Escouër, cougourle s.v. Coucourde,
coupet s.v. Coupet, courade s.v.
Courée, Fressure, courours s.v. Courroux, courrege s.v.
Courroye, coutau s.v. Coutau,
Muletier, crompar s.v. Comprer, crosser s.v. Crosser,
cuirasse s.v. Cuirace, custode s.v.
Custode, darrei s.v. Derrain, defore s.v. Dehors, deperol
s.v. Dinandier, destanger s.v.
Desbourber, diableiar s.v. Diableyer, digioux s.v. Jouëdi,
dimars s.v. Mardi, A Diousias s.v.
Dieu, disjougar s.v. Desaccoupler, divendres s.v. Vendredi,
donne s.v. Don, eibrasar s.v.
Miettes, eiluciade s.v. Escler, eiluciar s.v. Esclerer,
enfascinar s.v. Ensorceler, enyourar s.v.
Enyvrer, éprenses s.v. Dysenterie, eschale s.v. Eschelle,
esclos s.v. Sabot, escouat s.v.
Escoué, escoube s.v. Escouvillon, escupir s.v. Cracher,
esdeguier s.v. Esguiere, especie s.v.
Espice, estele s.v. Estele, estombel s.v. Esguillon, fade s.v.
Feé, en un fangeat s.v. Fange,
fantomous s.v. Fantastique, fascineir s.v. Ensorceleur, fave
s.v. Febve, fore s.v. For, fourchat
s.v. Fourchu, fourme s.v. Fourmage, froumage s.v. Fourmage,
furette s.v. Foret, gabie s.v.
Geole, gazar s.v. Gué, glotre s.v. Glout, gogues
s.v. Gogue, gorri s.v. Gorrier, grantou s.v.
Loinseau, grave s.v. Gravois, guiarle s.v. Louche, haro s.v.
Harol, haye s.v. Hay, l'hort s.v.
Jardin, joveine s.v. Juene, lavrud s.v. Levres, lavrude s.v.
Levres, lebre s.v. Lievre, legue s.v.
Levë, Lieve, leigne s.v. Laignie, lenieir s.v. Lignier,
letrey s.v. Lieutrin, limas s.v. Limaçon,
loire s.v. Putain, loube s.v. Louve, Putain, se marrir s.v.
Fourvoyer, Marrir, mattras s.v.
Materas, une mays s.v. Huche, meidie s.v. Mijour, mergue
s.v. Laict, mesclar s.v. Mesler,
mescle s.v. Mesle, mige s.v. Mie, migraine s.v. Granadier,
migranier s.v. Granadier,
monstier s.v. Monastere, monze s.v. Laict, mourre s.v.
Mourre, mourru s.v. Mourre, mouse
s.v. Vache, mut s.v. Muet, Mut, nape s.v. Nappe, nore s.v.
Bru, nouel s.v. Nouel, l'oreyre s.v.
Oriere, orlar s.v. Orler, orphani s.v. Orphelin, padelle s.v.
Paelle, paillotte s.v. Paillotte,
paisse s.v. Eschalas, paisseler s.v. Eschalas, une palus s.v.
Marescage, parroche s.v.
Paroisse, pavé s.v. Sole, peillerot s.v. Pate, peilles
s.v. Pate, peis s.v. Pois, perolier s.v.
Dinandier, persige s.v. Pesche, planché s.v. Sole,
ponnar s.v. Lippu, une prade s.v. Pré, prat
s.v. Pré, prensours s.v. Dysenterie, prim s.v. Prime,
pute s.v. Putain, rauche s.v. Enroué,
redouar s.v. Rauder, reguinsar s.v. Regimber, Ruer, le
revivre s.v. Foin, Regain, riere-belet
s.v. Pere, rigot s.v. Perruque, riou s.v. Reu, Rieu, saigne
s.v. Marescage, les Saincts s.v.
Cloche, samphonie s.v. Vielle, say s.v. Sein, segear s.v.
Foin, semenat s.v. Semé, sibot s.v.
Sabot, spige s.v. Epi, tabustat s.v. Heurter, tran tran s.v.
Cornet, truli s.v. Pressoir, verruge
s.v. Poireau, Verrue, de xar s.v. Oing ; b) bordelais : jurats s.v. Consul, perlons s.v.
Perlons ; c) bourguignon : calenger s.v. Calenger, chaston s.v.
Chastiement, dois s.v. Des, loudhé
s.v. Lourdaut, salignon s.v. Salignon ; d) dauphinois ou savoyard : goulet s.v. Goulet, harpens s.v.
Harpens, un livra s.v. Tresneau,
machurer s.v. Machure, marron s.v. Marron, Voiturin,
romane s.v. Tresneau, rubelleue s.v.
Rougegorge, syndics s.v. Consul, totage s.v. Totage ; e) gascon : escarabillat s.v. Escarabillat ; f) languedocien : harri s.v. Hay ; g) lorrain : dimanche/dimanches s.v. Dimenche, Dominique,
mesquine « seruante » s.v.
Chambriere, Mechine ; h) lyonnais : celerin s.v. Celerin, chasse-coquin s.v.
Chasse-coquin, eschevins s.v. Consul,
Eschevin, escouilles s.v. Escouilles, faire faillite s.v. Faillite,
forviere s.v. Forviere, grange
s.v. Metairie, un livra s.v. Tresneau, machurer s.v. Machure,
manicantant s.v. Chantre, niais
s.v. Tadorne, romane s.v. Tresneau, voyeur s.v. Voyer ; i) nîmois : regents s.v. Consul ; j) normand : fraisjonc s.v. Housson, poirè s.v.
Peré ; k) parisien : ange de greve s.v. Crocheteur, bouticle s.v.
Boutique, eschevins s.v. Consul,
une belle estude s.v. Estude, externe s.v. Estranger, for
l'Evesque s.v. Forviere, grosse
horloge, bonne horloge s.v. Horloge, jardin s.v. Jardin,
mauve s.v. Mauve, relevée, sur les
trois heures de relevée s.v. Relevée, sermoneur s.v.
Concionateur ; l) picard : bandiere s.v. Baniere, bran s.v. Bran,
cache, cacher s.v. Chasse, rapiere s.v.
Espée ; m) poitevin : bussard s.v. Bussard, champit s.v. Champit,
s'esmayer s.v. Esmayer, tierrier
s.v. Tierrier ; n) tourangeau : ereme s.v. Champ ; o) toulousain : capitoux s.v. Consul ; p) régional : (i) « en quelques endroitz de
france » : crochet à peser s.v. Tresneau ; (ii)
« alij/autres » (opposé à un emploi régional
précisé) : « Aruer. Cougourle. Alij
Citrouille » s.v.
Coucourde, « Alij Harsoir. Aruer. Arsere » s.v. Hersoir,
« Lugd. grange, Aliis Bastide,
Aruer. Borie » s.v. Metairie ; q) référents régionaux (concernant surtout la région autour de
Lyon, pays de l'édition de
Marquis), dont : « Custode de Saincte Croix à Lyon »
s.v. Custode ; « Cytron delices de
Prouence » s.v. Cytron ; « froumage, & fourme, d'Auuergne
excellents pour les bonnes
herbes du mont d'or, & aultres montagnes de Vacciniere, prez de Besse, où s'en faict
la principalle debite » s.v. Fourmage ; « Lame, Alumelle, bonne
de Vienne en
Dauphiné » s.v. Lame ; « ne se treuue qu'au lac du
Bourget en Sauoye » s.v. Lavaret ;
« l'on s'en enueloppe les espaules, & la teste en hyuer à Diepe, &
autres villes
maritimes » s.v. Mante ; « Marron de Lyon, grosses chastaignes
du Dauphiné qui se
debitent plus à Vienne, qu'à Lyon » s.v. Marron ;
« [où l'on fait les espées & barres de
fer] comme à Vienne en Dauphiné » s.v.
Martinet ; « De la France on enuoye les foulx à
S. Maturin, comme en Velay à S. Chafre de Monastier » s.v. Mat ;
« on s'en sert
ordinairement en Lyonnois & Daulphiné » s.v. Oule ;
« Prunes de Brignoles fort bonnes
prunes imperialles » s.v. Prune ; « Les douze Professeurs du Roy
à Paris » s.v.
Professeur ; « [Vauuerd, où sont les Chartreux] pres de
Paris » s.v. Vau. Certains des items de Marquis font mention de plusieurs localisations linguistiques :
Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Savoie et Nîmes s.v. Consul ; Lyonnais et Paris s.v.
Forviere ; Auvergne et Languedoc s.v. Hay ; les Lyonnais, Dauphinois et Savoisiens
s.v. Machure ; Lyonnais et Auvergne s.v. Metairie ; Lyonnais, Dauphiné et
« quelques
endroitz de france » s.v. Tresneau. Pour d'autres items, un régionalisme
donné par
Marquis vient s'ajouter à un autre contenu dans le texte hérité :
picard (hérité) +
auvergnat (Marquis) s.v. Derrain, Eschalas, Escouvillon, Geole, Laignie, Loinseau,
Maquereau, Mesle, Tante ; narbonnais (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v.
Eaue ;
normand (hérité) + auvergnat (Marquis) s.v. Harol ; picard
(hérité) + lorrain (Marquis)
s.v. Mechine ; picard (hérité) + parisien (Marquis) s.v. Jardin. Dans un cas
Marquis
remplace une localisation par une autre : « Narbonenses dicunt
Prat » devient « Aruer.
dicunt Prat » s.v. Pré. Marquis qualifie quelques mots de poétiques : « Esperit, en Poesie se peut dire, Rons. » « Eterne, comme externe, poet. » « [Frere] Germain,
Poët. » [164] ou de littéraire : « Auiuer, non seulement en vers, mais en prose » Ailleurs il oppose un mot littéraire savant à un synonyme littéraire
populaire : « Legifere, ny vne Ceres legifere, Amy. op. Il semble qu'il s'est
voulu plustost seruir du
mot Latin vn peu rude, que de l'epithete que luy donne Ronsard, porte-loix, pource
que cestuy cy n'exprime pas si bien l'energie du Latin Legifera » Il note un certain nombre d'épithètes littéraires [165] : « Les epithetes composez de Aime sont en grand nombre. Aime-bruit.
Aimé carnage.
Bart. » « Arcadien : Epithete du Dieu Pan » « Baise nue, Epithete barthasien, Pin baise nue » « Biscornu, epithete de Pan, cheurepied, biscornu. Vig.
Im. » [166] Quelques mots sont donnés comme vieux ou inusités : « Borgnoyer pour regarder de cousté, comme vn borgne, vieux mots tirez
des romans,
& obseruez par H. Estienne » « Dondaine, aussi mot inusité, qu'on trouue ez vieux Romans, pour vne
sorte de
machine de guerre » « Escharnir, vieux mot francois [...] seruez vous des formules de
Mocquer » « Guilliuieux, mot inusité, pour tromperie, il n'y a barat ne
guille » [167] d'autres comme vieux mais employés encore : « Garite, vieux mot françois, duquel on se sert encor à present
pour le lieu où lon met
la sentinelle en quelque place, ou chasteau » « Marinette, vieux mot françois, dont encor on se peut seruir pour
Aymant » d'autres enfin comme vieux mais utilisés par un auteur moderne : « [Carolle] Mot ancien duquel Rons.
vse » « Huche les vents, Rons. vieil mot
François » « Myres [...] i. des medecins, mot ancien francois.
Rons. » s.v. Medecin, Phoebus « Nouuelliere, comme fortune nouuelliere, epithete tiré des vieux
Romans, Fortuna
nouatrix » « Proësme. i. Prochain, duquel, mot ancien Ronsard s'est serui [...]
M. C. en vse en son
grand Catechisme » Marquis ajoute des mots ou sens qu'il qualifie de modernes : « Congres. Terme auiourd'huy vsité en iustice ez proces que les femmes
ont contre
leurs maris, pour estre separees à cause d'impuissance » « Embarrasser confondre, brouiller, embrouiller, mot auiourd'huy frequent aux
bons
escriuains » ou récents : « Tomber [...] Quelquefois neutralement, comme tomber de l'eau, pour vriner.
Phrase
dont se sert Montagne, & l'auteur des serées, comme de leur creu » La principale source de mots nouveaux est Vigenere ; par exemple : « Existence vigenere en son traicté des chiffres, a osé
Introduire ce mot nouueau
y-existence » « y-existance. Mot hardiment composé, & Introduit par
vigen. » s.v. Y-existance « Flot reflottant, Vig. Im. du flo-reflottant ocean, epithete bien hardy
pour vn
prosateur » « Quant. Tant plus est grande la concorde, de quant plus, &c. Vig.
ch. noue dixit » « Rebell'endurcy mot Introduict en prose par vigenere, auec plusieurs autres de
mesme composition. vostre rebell'endurcie contumacité vig. ch. » « Vehicule, Vig. chif. s'en sert. Emanations que les cabalistes
appellent vehicules. Le
mot est vn peu dur » On peut remarquer que Marquis qualifie le vocabulaire néologique de Vigenere de
« osé » ou « hardiment composé »
(y-existence), « bien hardy » (flo-reflottant),
« dur » (vehicule). Marquis fait quelques remarques sur la fréquence : « Appariement, Vig. Chal. souuent » « Vous qui auez de retourner de rechef au monde Vig. imag. Phrase
assez rare en
François » s.v. Avoir « Darde, vne darde, espece de dard. Rob. Garnier s'en sert
souuent » « [Delicateté] on dict plus souuent
[delicatesse] » « Embarrasser confondre, brouiller, embrouiller, mot auiourd'huy frequent aux
bons
escriuains. Embarras, & embarrassement » « En se prend, pro eius rei de quae agitur parte, &
frequentissimè occurrit. obseruaui hanc
particulam semel ab Amyoto cum praepositione en, coniunctim vsurpatam,
en en faisant perir
toute souuenance. Amy. op. » « [Engrossissement] Amy. op. dict Engrossement,
venant de engrosser qui n'est moins en
vsage qu'engrossir » « Pante, & pantiere signifie la mesme chose, & sont indifferemment en
vsage Bellay,
traduit du 4. de l'eneid. & Belleau, Berger. » Marquis donne un assez grand nombre de variantes graphiques ou morphologiques.
Sous la lettre B, on trouve : « [Baguenaudeur] On dict aussi
Baguenaudier » ; « [Baniere] Picardis,
bandiere » (=
variante régionale) ; « [Bihoreau] Autres
l'appellent Biffoureau » ; « Blouttes, ou
Blottes » ;
« Braçars, voyez Brassars » ; « Bransqueter,
ou Braquetter » ; « [brauade] ou
brauerie » ;
« Breuuoy, ou Breuvoer » ;
« [Broc] Vig. Imag. Escrit brot » ;
« Brot, voyez Broc » ;
« Broüesse voyez Broësse ». Sous M : « Mainotes, ou Manotes » s.v. Manotes ;
« [Maire] voyez Maieur » ;
« [Malegrace]
Disgrace » ; « [Maluaisie] Alij
Maluoisie » ; « [Mandegloire]
Mandragore » ; « [Marquis]
Marchise » ; « [Se Mesfier] Se
desfier » ; « [Merlus]
Merluche » ; « [Meshuy] voyez
Mesouan » ; « [Meslange] Aliis
Meslinge » ; « Messel [...] Missal » s.v.
Messe ; « [Messeant]
Malseant, Indecent » ; « Metoyen. voyez
Mytoyen » ; « [Meurtrir] aliis,
meurdrir » ;
« [Monstrueux] & Monstreux » ;
« [Moreau] Moresque, ou Morisque » ;
« Morfier, ou
Morfer, manger » ; « Moricauld,
More-blanc » ; « [Morisque] ou
Moresque » ;
« [Mouscherons] Mouschillons ». Plusieurs centaines de synonymes sont ajoutés par Marquis. Pour la lettre
R, on
trouve : « [Ranger] Ordonner, disposer, arrenger » ;
« Rapsodie, ramas » ; « [Raton]
Souris » ;
« Rayer, pour, couler » ;
« [Rebouter] Vaincu & rebouté à
Iamais » ; « Recamer. Seruez
vous de Broder » ; « [Reciproque]
mutuel » ; « [Reciproquement]
mutuellement » ;
« Reclame, raport » ; « [Regenter]
Enseigner, Instruire, endoctriner. Regenter,
gouuerner » ; « [Regimbement]
Ruades » ; « [Regracier] &
Remercier » ; « [Releguer] &
exiller » ; « [Relegation] bannissement,
expulsion » ; « Sainctes Rememorations,
Recordations » ; « Repart, response,
respondre » ; « Requerir, id est,
Recercher » ;
« Requeste, petition demande, supplication » ;
« [Rescrire] Respondre copier » ;
« [Resequer] Inciser, tailler » s.v.
Resection ; « [Residu] Le reste, le
reliqua » ;
« [Reuesche] acariastre, testu,
opiniastre » ; « [Riche]
opulant » ; « [Richesse]
Opulence » ; « [Rigoureux] Rigide, seuere,
aspre » ; « [Rioteux]
Quereleux » ;
« [rondelles] boucliers, pauois, ecus » ;
« [Rougegorge] Autrement dicte
Rubelleue » ;
« [Rougeolle] Sinipion » ;
« [Roupieux] Morueux » ; « Roussette,
Autrement
Becquefigue » ; « [Royaume] Regne,
Empire » ; « [Ruer des pieds]
Regimber ». Certains synonymes ou parasynonymes sont présentés dans une
citation : « Rarefier, & subtiliser, Amy. op. » ;
« Rareté & secheresse de la terre, Amy. op. » ;
« Rebatre [...] Les corps opposez au soleil, en rebattant &
renuoyant la lumiere, Amy.
op. » ; « [Recent] Entre les recents &
modernes Ephores, Amy. opus. » ; « Recogneüe [...]
Descouuertes, recogneues, approches, H. F. » ; « Records,
les records & preceptes
touchant. Amy. op. » ; « Recuiseur, ou bien des recuiseurs,
doreurs, & peintres
d'images, Amy. op. » ; « Refusion & refluxion de
clarté vers nous, Amy. op. » ;
« Resiliment, contracts, resiliments, & testaments. Auteur des
serees » ; « [Rienneuault]
Rien-uaux, & canailles, Vig. Im. » Nous avons trouvé dans les ajouts de Marquis quinze items contenant un ou plusieurs
antonymes explicites : « Tenir de court quelqu'vn, le contraire luy lascher la bride » s.v.
Court « [Desfiner] Contraire persister » « [A bon escient] Le contraire est en ieu » s.v.
Escient [168] Sur l'ensemble des mots-adresses ajoutés par Marquis : a) 9 noms sont
qualifiés de
substantif/substant./substantiue/substantiuum/nomen dont 1 de nomen
substant. ; 2 de verbal (dérivés d'un verbe) ; 11
de
m./mas./mascul./masculin/masculins
; 13 de
f./fem./feminin/foe./foem.&n
bsp;;
b) 3
diminutifs de diminutif/diminutiuum ; c) 4 adjectifs de
adjectif/adiectiuum ; d) 6
verbes de verbe ; 6 de
actif/actiue/active/activement ; 1 de
passiue ; 3 de
neutre/neutralement ; 2 de frequentatif ; e) 2
participes de participe ; f) 2
adverbes de adverbe ; 3 pronoms/déterminatifs de
pronom ; g) une préposition (de)
de article ; h) 1 interjection de interiectio. Le terme
nom est utilisé dans le syntagme
« nom de NOM » : nom de fleur s.v. Amourette,
nom de poisson s.v. Chasseur,
nom d'oiseau s.v. Drapier, Duc, Piocher, Prestre, Rocherolle, Tadorne, Trachet,
nom
de machine s.v. Fondelfes, Ribaudiquiers, nom d'arbre s.v. Fustet,
Pincé, nom de
mesure s.v. Omer. L'opposition masculin/féminin pour un même mot est
commenté
s.v. Art, Boileau, Dominique (lorrain dimanche), Idole, Image, Levres, Navire,
Occulte (ocult/occulte), Ongle, Tige. Le pluriel
(plur./pluriel) est traité s.v.
Affiquets, Estre, Gestes, Reliquats, Tenebres. Marquis propose une étymologie pour plusieurs mots français, mais aussi dans
quelques cas pour des mots dialectaux ou étrangers ; en ce qui concerne le
français, les
langues sources sont : a) allemand : s.v. Brandon, Bransqueter, Brind, Diete, Trinquer ; b) grec : s.v. Attraper, Catamini, Celeusme, Chicanerie, Cyre, Diable, Evesque, Oreades,
Piot,
Tiles ; c) italien : s.v. Amasser, Carnaval, Cavalcadour, Charlatan, Donzelle, Supercher,
Supercherie,
Transporter, Vedette, Voiturin ; d) latin : s.v. Chasse, Deviser, Don, Hoste, Messe, Proëme, Simoniaque,
Tempre. Les occurrences du mot vient révèlent une vingtaine de
dérivations dans lesquelles le
mot adresse d'article constitue la forme source : a) dérivation morphologique : « [Barrique] de là vient le mot barriquer, ou barriquader,
& barricade, les
barriquades de Paris, mots qui ont succedé à barrer, & barrieres plus
naturels » « De certes vient acerter pour certifier » « Malfacié vient de face » s.v. Face [169] b) dérivation sémantique ou syntagmatique : « Bouton de bride, d'où vient serrer le bouton, & tenir la bride en
vne roide
obeissance » s.v. Bouton « Contenance, [...] Ce mot se prent aussi pour ce qu'on tient en main, de
là vient
qu'aucuns appellent contenance le manchon qu'on porte souuent, plustost pour
donner grace, que pour froid que l'on ait » « Par terre, humi. De là vient porter par terre »
s.v. Par « Quartier aussi signifie la quarte partie Quartier d'vne aulne, Quartier d'vn an,
d'où
vient payé par quartiers, & entrer en quartier » c) dérivation formelle externe : « Escharnir, vieux mot francois, d'où vient l'italien schernire
& ischernire » [170] « Hahan & Hahaner [...] de là vient Afanar
Aruer. » En ce qui concerne la dérivation formelle en général, on trouve aussi
pour les lettres
D, M et T les cas suivants où le dérivant
et le dérivé sont donnés dans le même alinéa : « Damasquiner, damascée, en façon de damas » « Decliner vn nom, les declinaisons en grammaire » « Desarçonnement desarçonné de son
estat » « Desniaiser affiner quelqu'vn, voyez Niez » [171] « [Marquis] Marquisat » « Marran [...] Marranerie » « Methodique Methodiquement » « Mi [...] Inde Midy. Miiour, Mitan, Mitoyen [...] nous disons
aussi Metoyen » « [Taffetas] Tafetatier » « Terrain, voyez terrestre » « [territoire] V. Terroir » « Les traicts de la mort, voyez Tirer » Marquis commente une quarantaine de mots au sujet de la prononciation ou de
l'orthographe : 1. Prononciation : a) u voyelle/consonne : « Giure, auec l'u consone » « Haulse aussi est vne lieue de terre, voyez lieue auec l'u
consonne » « Toue, per u consonantem, vne pierre de toue //
Toue per u vocalem, Batteau passager » « Vriller, u consona » b) divers : « Aousteron [...] qu'on prononce, Ousteron » s.v. Aouster « Escoüarde, ou Escoüade [...] on prononce
auiourdhuy Esquadre » « [Et] Le T, ne se prononce poinct en François,
quoy que une vocale suyue. Comme
Femme & Homme » « [Marbre] pronunc Mâbre, vt abre pour
arbre » « Mechanique, ch. vt k, pronuntiatis » « [Ouy] Maintenant est d'vne maintenant de deux
syllabes » 2. Prononciation et orthographe : « Le [...] Il y a vn autre mot, qui a l'accent sur ce, & se prononce lé,
& signifie largeur
comme le lé du drap [...] Mais en ceste signification on l'escript
Lai » « Vtil, Amyot és opuscul. escrit ainsi, mais plus communement on
prononce outil » 3. Orthographe : a) syncope : « Caresme entrant, per sincop. Carmentrant » « [Chauderon] Chaudron, per Syncop. » « [Desespoir] Et par syncope, Despoir » [172] b) apocope : « [Muet] Aruer. mut. per apocop. » c) apherese : « Las ! pour, helas ! per apheres. » d) divers : « Aequivoque. Voyez en le simple, car on doubte si la langue françoise
admet ceste
diphthongue. Latine » « Barquerots [...] Vig. imag. escrit barquerots » « Bergeail [...] autres escriuent bercail » [173] Pour plusieurs mots grammaticaux, Marquis fait un commentaire sur leur
fonctionnement syntaxique ou sémantique anormal. Les auteurs objets de ses
observations sont principalement Amyot, et secondairement Vigenere. a) sémantismes de à : « La Macedoine
à toute sa vaillance, pour, auec. Amyot opuscul.
// Le Satyre de traxiteles à tout ses iambes de chieure, Vig. chalc. // A
pour apres
comme : Morts à huict iours l'vn de l'autre. Amyot. opusc. comme qui
diroit huict iours
l'vn apres l'autre // A pour en : Decius s'alla ruer à la
plus forte presse des combatans.
Amyot. opusc. » ; b) de + proposition infinitive : « De, article &
proposition. Car de s'aller ietter en vne
frenesie. Amy. op. notez ce De, que c'est qu'il emporte // De &
des differents : Agenor a
eu de plus grands trouppeaux de bestes blanches, qu'autre Roy qui fut onques, Amy.
op. » ; c) par redondant : « Par, quelque-fois redonde. Alterer
l'amitié de si longue main
entretenue par entr'eux. H. F. // Qu'on la passa plusieurs fois par à trauers
du sablon.
Vig. im. » ; d) ce + verbe au pluriel : « Ce, est singularis numeri,
saepe Iungitur graecorum contrario more,
verbis pluralibus, vt : Les vents que nous haissons le plus, ce sont ceux qui nous
rebrassent noz habillements. Amy. op. » ; e) il/ils impersonnels : « Il, est merque des
verbes impersonnels, a des estranges
constructions : comme, il n'est pas les poetes des tragedies, ou comedies, qui ne
s'efforcent de faire & dire. Amy. op. Quelquesfois il se met
impersonnellement, Amy. op.
[...] c'estoit certainement vne mixtion & preparation faicte par art, comme encore
maintenant ils meslent de l'or auec de l'argent [...] » ; f) en anaphorique : « En se prend, pro eius rei de
quae agitur parte, & frequentissime occurrit.
obseruaui hanc particulam semel ab Amyoto cum praepositione en, coniunctim
vsurpatam, en en
faisant perir toute souuenance. Amy. op. » ; g) le anaphore de segment de phrase : « Le est aussi neutre
quelquefois, & qu'il soit
neutre il appert par ce passage d'Amyot op. 629. si manifestement qu'il faut confesser
que il aye commis incongruité en la construction du relatif, & de l'antecedent, ou que
il faict le, neutre. Et quelle chose pourroit estre si estrange, si prodigieuse, & si
inopinée, tant en la mer, qu'en la terre, ou touchant les villes entieres, ou les hommes
particuliers, que si quelqu'vn le predict, par traict de temps il ne luy vienne
faict » ; h) la + nom de pays : « La, quelquefois est premis, auec la
preposition, en, aux noms
propres des lieux plus grands, comme en la France. En la candie y auoit vne statue de
Iupiter, Amy. op. » ; i) quelque adverbe : « Quelque, notez cette
construction : les flots quelque
emmallicez, & bouillans qu'ils fussent, Vig. Im. » ; j) ne/ny = et : « Ne ou ny
post verba prohibendi, pour &, se veulent garder de
mesprendre, ny de tomber. Amy. op. » ; k) ny ne : « Ny, particule negatiue Quelquefois se redouble
la negation, comme : il
faut que nous fassions de nostre corps, comme d'vne voile en la mer, ne le resserrant,
ny ne le retenant point trop à l'estroict en beau temps, Amy. op. &
ailleurs : Ny ne sont
point supprimez » ; l) quelque, si/se élidés :
« Quelqu'essais, Vig. ch. Scripsit, si locus mendo caret, elidens es
pluralem per apostrophen » ; « Si, Antiquitus se, &
e aliquando eliditur per apostrophen, vt les
sages cracheront contre l'honnesteté s'elle n'est conioincte auec volupté,
Amy. op. &
Ronsard. Car la vertu n'est que sable commune s'elle n'est ioincte à la bonne
fortune ». Les nombreux contextes ajoutés par Marquis plusieurs centaines d'items sont
concernés vont du syntagme normalisé fonctionnant en langue, voire en
métalangue,
à la séquence phraséologique discursive, éventuellement
signée. Nous en proposons,
pour la lettre Pa, la typologie suivante, basée principalement sur la nature
syntagmatique de la séquence et son traitement métalinguistique éventuel,
et
secondairement sur la catégorie grammaticale du mot-adresse. A. Nom-adresse + de + nom : le déterminant donne
l'hypéronyme référentiel qui
fonctionne comme sème de situation ou de fonction ; le nom-adresse et le
déterminant
sont dans une relation de partie-tout : « Pair de France » « Pands de rets » « Paneau de vitres » « Passages des serrures, & des clefs, qui ne se peuuent
crocheter » B. Traitement + exemple : 1. définition : « Partir pour departir, trouuerent pour le plus expedient de partir leurs
forces. H. F. » « Paué. pour le caillou, ou grais dont on paue. Plus de testes que de
pauez, H. F. » 2. synonyme : « Pasle descoulouré, pasles decoulourez Hippocrites, Vig.
Im. » « Monstre, lict de parade » 3. commentaire sur le sens/emploi : « Ce Par là en ces manieres de parler ne semble pas le
mesme, qu'en ceste autre les
odeurs des fleurs sont foibles & debiles à par elles. Là ou estans meslees auec
de
l'huyle. Amy. op. » « Par, quelque-fois redonde. Alterer l'amitié de si longue main entretenue
par entr'eux.
H. F. // Qu'on la passa plusieurs fois par à trauers du sablon. Vig.
im. » « Patienter, Accipitur actiue & passiue, vertueux à
patienter les offenses, H. F. » 4. dérivation : « Paraffe, mot corrompu de paragraffe, voyez cy apres // Qu'au
seing & paraphe, qui
l'accompaigne » 5. marque d'usage : « Parangonne, noue dixit, Vig. chif. ne les femmes
pareillement, &c. Vrayes parangonnes
les peut on dire de toute honesteté, courtoisie, bon exemple, &
pudicité » « Parapet, és fortifications qui ne laissent que leur parapet &
creneaux pour butte. H.
F. » 6. équivalent : « Parceuoir, percipere [...] // l'vtilité qu'on doibt parceuoir
de, &c. sera bien maigre &
affamee, Vig. chalc. » « Paris, Lutetia, Parisij, beau, grand, cité fameuse, ville sans
pareille, haultaine, que les
[...] Rons. » « Les Parques, parcae Lachesis, cloto, Atropos, dures, noires,
cruelles, meurtrieres, fieres,
filles de la Nuict [...] Rons. » « Paupiere, Pupilla, sans repos esueillée de soings mordans,
& de soulcis diuers,
Rons. » C. Exemple + traitement (définition, équivalent, remarque d'usage) : 1. syntagme : a) syntagme nominal (mot-adresse = déterminé) : « Palles propres à y mettre, elles y furent incontinent plantees, H.
F. ce sont aiz espais
& larges, propres à faire regorger l'eau à mont » « Pas geometrique contient cinq pieds de mesure » « Pates de vieux linges pour faire le papier » b) syntagme nominal (mot-adresse = (partie du) déterminant) : « nombre pair, Numerus par » « Chef de parti, Dux foemina facti » c) syntagme verbal (mot-adresse = verbe) : « Passer le guichet, entrer en prison » « En passant pais, i. legerement » « En passant chemin, comme l'on dict communement, Amy.
op. » d) syntagme verbal (mot-adresse = partie du prédicat) : « Faire à Dieu gerbe de paille, id est, frauder le
dixme » « il n'est pas son pair, ou n'a pas son pair, Non est illi par, non habet
parem » « Demander la passade. id est, l'aumosne » « Mettre la main à la paste, Accingere se operi » « Empruntez sur le patron, & exemplaire de » e) syntagme verbal contenant syntagme adverbial (mot-adresse = nom) : « Enleuer à parcelles & peu à peu. H. F. » f) syntagme adverbial (mot-adresse = préposition) : « Par ensus, Idem, que le pardessus » « Au par ensus, caeterum » g) syntagme adverbial (mot-adresse = adverbe) : « Pas trop bien. Non adeò bene » 2. syntagme + syntagme/segment (le deuxième exemple contient le
premier) : a) syntagme + traitement + syntagme + traitement : « Par terre, humi. De là vient porter par terre, c'est à
dire ietter en terre » b) syntagme + traitement + segment : « Le parensus, adiectiuum. Reliquum vous manifeste tout l'artifice,
car le parensus va de
mesme » s.v. Par D. Exemple contenant synonyme(s) du mot-adresse qui en constituent un traitement
sémantique : « Pancartes & vieux tiltres. H. F. » « Degoulant de sueur, areneux, panthelant. Bartas » « Parergues, & extravaguez discours, Vig. chalc. » « deliberez d'y empescher l'entrée & passade, H.
F. » [174] E. Syntagme + syntagme/segment (le deuxième exemple contient le premier ;
mot-adresse = nom) : 1. syntagme adverbial + syntagme verbal : « A pair, comme iouer à pair » 2. syntagme adverbial + syntagme prépositionnel contenu dans segment : « A pair [...] L'vsage des chiffres a esté de fort longuemain,
voire à pair presque de
l'escriture, s'il n'est deuant, Vig. chif. // Resplendissant, presque à pair du
Soleil » 3. syntagme prépositionnel + segment : « A part de quelqu'vn Alchias appellant Theocritus & l'approchant à
part de
Lysancridas Amy. op. » F. Syntagme : 1. syntagme nominal : a) mot-adresse = déterminé : « Parensus, Le par ensus de ses diuins escrits, Vig. im. » « les riches pattins dorez, Vig. Im. » b) mot-adresse = nom partie du déterminant : « Paris sans pair » « La Cour des pairs » « La gibbeciere d'vn triacleur, & bougette d'vn ioueur de passepasse.
Amy. opus. » « Manier vn cheual à passades » [175] c) mot-adresse = adjectif/participe déterminant : « Les pasles couleurs » « Tenebre palpables » « Eau panee » [176] 2. syntagme verbal : a) mot-adresse = verbe : « Parer au second malheur » « Parer le dos aux coups » b) mot-adresse = nom partie du prédicat : « Faire Parade » « Estant tenu & reputé pour le mieux parlant, Vig.
chalc. » « Se former à tous patrons, Amy. op. » [177] G. Phrase ou segment de phrase : 1. mot-adresse = nom : « tout ainsi que pour faire vne exquise salade le credencier se pouruoit d'vne
grand
paneree d'herbes. Vig. im. » « A cause principalement des bons pascages. Vig. im. » « qu'il adiouste au iour la sixiesme partie de la passe. Amy.
op. » « Si la passe dont-il aduance le plus petit » [178] 2. mot-adresse = adjectif : « ore le tout puissant rend l'air comme palpable, Bartas » « Les premiers sont plus pardonnable, H. F. » 3. mot-adresse = verbe : « Qui se paradoit sur le haut de la bresche, H. F. » « vne grande & large platteforme, bien fondée &
estoffée, si bien defendue &
parapetee de tous costez, qu'on n'en. H. F. » « Mais partons là en deux. Vig. chif. » « partagerent l'vnivers » [179] H. Épithètes : 1. de Ronsard : « [Pain] Present savoureux de Cerez,
Rons. » « [Pain] Miserable, Rons. » « [Pais] Pays natal natif naturel propre, fertil, nic
paternel, estranger, lointain, beau,
glacé, garny d'hommes noirci d'orage chaleureux bon mauuais de differente sorte,
Rons. » [180] 2. anonymes [181] : « [Paysage] Champestres » « [Paix] Pacifique, doux » Les items suivants, ajoutés par Marquis, contiennent des emplois marqués
comme
métaphoriques : « Bigarreure de volontez. Metapho. H. F. » « [Chat] per Metaph. vn friand » « [Cribler] Tourmenter, Per Metaph. » « Dechifrer, [...] metaphoriquement expliquer, exposer, deduire clairement quelque
matiere obscure. Vig. Chif. » [182] Sont qualifiés de proverbes ou de manières de parler proverbiales les items
suivants [183] : « affaires du tout desesperez, & comme dict le prouerbe, presque reduicts
entre
l'enclume & les marteaux. Vig. chalc. » s.v. Enclume « l'ayant surprinse entre la haye & le bled, comme l'on dit en commun
prouerbe, il en
eust moitié figues moitié raisins. Vig. im. » s.v. Haye « Faire lictiere prouerbialement [...] Vig. ch. » s.v. Lictiere « O la fine mousche, prouerbes fascheux comme vne mouche » s.v.
Mousche « estre en mesme nauire i. courir mesme danger. prouerb.
Cic. » s.v. Navire « Tourner le pilon. Prouerbe. Amy. op. » s.v. Pilon « Tailler de mesme pain souppe, prouerbe H. F. » s.v.
Soupe [184] « Tirer par les cheueux. Maniere de parler prouerbiale [...] Amy.
op. » s.v. Tirer « rendre sa gorge, faire le renard. Prou. » s.v. Vomir [185] « Plus vn recueil des noms modernes des Peuples, Regions, Villes, Montaignes,
Riuieres, & autres lieux, [...] enrichis d'vne briefue obseruation de leur situation,
plus
ample des trois quarts qu'ez precedentes impressions. » L'appendice « Les noms modernes, des peuples, regions, villes, mers, montaignes,
riuieres, & autres lieux » comporte 69 pages. Celui de Stoer 1603 contient 26 items
sous la lettre F, 42 sous R, 40 sous V ; chez
Marquis les effectifs sont portés
respectivement à 95 (+ 265%), 99 (+ 136%) et 159 (+ 297.5%) ; le chiffre
annoncé (+
300%) est presque atteint pour F et V. Dans le dictionnaire de langue,
Marquis garde
les articles de noms de lieu que Stoer avait laissé subsister vers le début de
l'alphabet ;
plus loin il réintroduit sous forme de renvois les noms qui se trouvent dans l'appendice
hérité de Stoer (type « Daulphiné, voyez aux
villes ») ; à l'occasion il ajoute un article à
la nomenclature du dictionnaire plutôt qu'à celle de l'appendice, vraisemblablement
parce qu'il y est question d'informations autres que simplement géographiques (ex :
« Mont d'or, le plus hault de l'Auuergne, prez de N. Dame de Vacciuiere,
tres-riche en herbes medicinales, du pied duquel sort la Riuiere, qu'on
appelle Dordonne, comme donnée du Mont-dor ») [186]. Le texte de Marquis contient environ 3700 mentions de sources sur un total d'à peu
près 7100 items ajoutés. À ce premier chiffre il conviendrait d'ajouter les
items où on
aurait oublié d'indiquer la source écrite d'une information. On peut en identifier
quelques-uns en en comparant les différentes occurrences. Pour Vigenere : « Spagyrique, ce mot n'importe autre chose, qu'vne separation des parties de
quelque
corps mineral, vegetal, ou animal, & la reconionction d'icelles, apres leur parfaict &
entier depurement » ; cf. « Depurer, Depuration, dernier
degré de leur parfaicte
depuration, Vig. ch. // Depurement, Parfaict & entier depurement,
Idem ». Pour Amyot : « Comme vn Pilote de peur que la nefue s'aggraue en quelque
platis » s.v. Aggraver ; cf.
« Plattis, à l'endroict de ces basses, & plattis. Amy. op. //
Comme vn pilote de peur que
le nauire ne se aggraue en quelque platis, où la mer soit basse, ou en quelque vase,
Idem ». L'item « Araines, Huom de Nery, vn espece de trompettes »
viendrait en fait de
Henri Estienne : cf. « «Or en avons-nous exemple en ce mot Araines
duquel use Huon
de Meri, pour signifier une certaine espece de trompette» H. Estienne, Precellence,
p.
192. » [187]. Les listes d'épithètes contenus dans plusieurs alinéas
« anonymes » sont à attribuer à
Ronsard ; c'est le cas, entre autres, de : « Façons, heureuses, horribles, diuerses, nouuelles parauant non imitables,
qui font
emerueiller les tables, & le gros sourcils refoncer de ceste ialouse
ignorance » « Force, grand, diuine, neufue coustumiere, viue, plus clere que le iour, douce,
charmeresse, inutile me laisse froid sans haleine, & sans poulx, Apollinée, soudaine
de soulfre premiere encassée, inutile sans l'ayde de Dieu » « Fureurs, hydeuses, infernalles, desquelles Oreste est agité, stygiales
desquelles les
heretiques tourmentez ont violé les ombres sepulchrales » [188] Les 392 occurrences de « H. F. » seraient des références
à La Vraie et entiere
histoire des troubles de La Popelinière (éd. de 1573) [189]. Nous avons trouvé les
correspondances suivantes : Marquis : « [...] pour deceuoir tels appassionnez, H. F. liu.
14. » s.v. Appassionner, « [...]
seruoit aux plus auisez d'vn piege & lasset pour decepuoir tels appassionnez. H.
F. »
s.v. Lasset M : « Eaux basses se prend à double entente, & pour
profondes, & pour petites, H. F.
liu. 4. sur la fin » s.v. Bas M : « [...] Sembloient tenir tout en bride ceruel. H. F. pag.
299. » s.v. Bride M : « [...] mais que va tirant à cartier, H. F. 14.
425. » s.v. Cartier M : « [...] encor que les assiegez s'estendissent sur les dubes H. F.
p. 235. » s.v. Dubes M : « Goilard, Espece d'oyseau marin dont voyez l'histoire belles
en, H. F. pag. 151. » M : « Oyseaux de grat, H. F. pag. 151. » s.v. Grat Les occurrences de « Vig. Ch. » sont à attribuer, soit au
Chalcondyle de Vigenere,
soit à son Traicté des chiffres [191]. « Dictions, & phrases Françoises [...]
tiré[es] de plusieurs bons autheurs de nostre
langue [...] » Les « bons autheurs » seraient [192] avant
tout Ronsard [40] [193], Vigenere
[49], Amyot
[4], « H.F. » (La Popelinière) [22] et Du Bartas [8] ; d'autres auteurs
cités plus de cinq
fois sont Belleau [10], Belon [12], « Amadis » (Herberay) [3] et « l'auteur
des serées »
(Bouchet) [43]. Sous les lettres D, M et T, sur les 279 mentions du
nom de Ronsard, 245 signent des
listes d'épithètes du type « Dague d'or, ardente de lumiere guerriere
meurtriere,
plus que l'astre de Mars espendoit de lumiere poinctuë, Rons. » [194]. La plupart
des autres concernent soit des synonymes (type « [Danser] Caroller,
baller,
Rons. »), soit des exemples (ex. « Marier la voix au luth.
Rons. »). Dans tous les cas
il s'agit d'usage poétique. Les items signés du nom de Vigenere mot avec exemple, parfois avec
définition,
exemple seul représentent un vocabulaire largement néologique, souvent
technique.
Sous les lettres D, M et T, sur un total de 145
alinéas contenant la mention de
Vigenere, on trouve les mots et emplois suivants qui sont nouveaux par rapport au texte
hérité de Stoer : danserie ; deceptoire ; dechifrer ;
decuire, decuit ; defalquer ;
delascher ; demolition (
du corps) ; denomination ; depurer,
depuration, depurement ; desarborer ;
desbagouller ; desboittee (roue ) ;
descension ; descousu (affaire ) ;
desgainer ( une
somme) ; de(s)gingandé ;
desidieusement ; desmelancholier ;
desmordre ;
destonnement ; devinaille ; dilucide ;
disgracié ; disjunctive
« note » ; dispensation ;
disperdition ; dispositives
« dispositions » ; disputer,
disputailler ; dissiper ( le
temps) ; dissouldre « liquefier »,
dissoluble, dissolutif, dissolution ;
diversification ;
divorce « entre deux hommes » ;
dondaine (« sonnailleries, cymbales, s ») ;
doulcettement
(+ Ronsard) ; doulcine « instrument à
vent » ; magical ; majorité ;
maistres « cordes » ;
mallet ; mandille ; manoples ;
manutenteur ; marchander (
à) ;
mascaret ; mascher
« maculer » ; massacre-lyon ;
mattras « recipient » ;
membrane ; mental ; menuaille ;
mere « lie du vin » ; meritoire ;
mesmes (estre à ) ;
mesmeté ;
mettre ( à venir/faire) ;
militie ; mixte ; mobiliaire (biens
s) ; moissine ; mommer ;
mordicant ; morfiaille ;
morsiller ; moulé-pouché ;
multicuple ; multiple ; musculeux ;
my-regne ; tangible ;
tantiesme ; tenir le ciel (une aigle ) ;
tiltre (tenir à ) ; tortillon ;
tourneployer ;
tourner (raisin ) ; tournevirer ;
tout-plein ; tracasseries ; train (
de
derriere) ;
trainasser ; traine-gaine ; traisne
(« en charpenterie ») ; transcender ;
trans-changement ; transchanger ; transporter
« translater » ; travailler (
apres) ;
traversier ; treillisseure ;
tressignalé ; trifourcher,
trifourché ; trinquer ; triplement,
n. ;
trivial ; tronche ( des bois) ;
trottier, n. ; trottoüer/trottoir ;
tunique ( d'un fruict) ;
type. Marquis cite également Amyot dans le domaine du vocabulaire néologique et
technique, beaucoup aussi pour le vocabulaire général et les emplois
syntagmatiques.
Sous les lettres D, M et T, sur un total de 122
alinéas contenant la mention du nom
d'Amyot, les mots et emplois suivants sont nouveaux par rapport au texte hérité
de
Stoer : de (devant inf., devant adj. + nom) ; debit ;
decliquer ; defray ; delineation ;
depeindre,
depeint ; depression ; desbordee
(à la ) ; desbridé (langue
e) ; descouverture ;
desgorger (une riviere se ) ; destour,
fig. ;
destremper ( de joye) ; devastation ;
devoüé ; diffinissement ;
diffusion ; dilucidité, dilucidement ;
disgreger ; disperdre ;
dissouldre (senteurs/ciel ) ;
divident ; divulsion ; dormitif ;
dos (donner le ) ; doubler
( une poincte de terre) ; dualité ;
machure « Macule » ; maignie ;
main (avant la ,
avoir à la ), soubs-main ; maladif
(eaux/choses maladives) ; maledicence ;
marchander ( de faire quelque chose) ;
maschepan ; masquer ; me ;
medieté ;
menestrerie ; merveilles (faire ) ;
mesme (de comme) ;
mesparty ;
meurtrir « noircir
(la chair) » ; mirifique ;
monstrueusement, intensif ; monte ;
mordu ; morguer ; moudure
(var. de moulture) ; mort (roide ) ;
mousse, adj. ; moyenneté ;
taquinerie ; tardité ;
taré ;
tendre (se à) ; terre
(faire perdre ) ; tesmoignage
(rendre/prester ) ;
theologiquement ; tirer ( par les cheveux,
vent) ; tiret ; tissir/tisser (var.
de tistre) ;
tondre, fig. ; tournebouller ; tournillon ;
tout (et , à ) ;
tractation ;
traict ( de risée) ;
trajecter ; transfunder ; transport, fig. ;
trans-vaser ; tremousser (se ) ;
truble s.v.
Trible ; trijumeau. Le vocabulaire extrait de La Popelinière (« H.F. ») concerne surtout les
campagnes
militaires. Sous D-M-T (65 mentions de
« H.F. » mots, emplois, définitions,
exemples), les unités suivantes sont introduites dans le dictionnaire : daigner (+ COD de nom) ; de
« par » ; debusquer ; dedans
(
dedans) ; depersuader ;
desbandade ; desbandement ; decousu
(soldats s) ; descourtoisement ;
descouuerte
(« terme de guerre ») ; desequipper ;
desferrer (se ), fig. ; desloger
« faire
desloger » ;
desmembré, fig. ; desplacement ;
desrobbees, n. ; dessaigner ; diversifier
« louer » ; doigt
(toucher du petit ), fig. (donner sur les ) ;
dos
(estre à ) ; droict (à
de) ; dubes ;
madiers ; main (de mesme ) ;
male
rage ; manutention ; marche (faire une
) ; marée
« flux de la mer » ; mareant ;
marne « vase [...] d'vne riuiere » ;
masque
(mettre/oster/lever le ) ; masse
(
de cavalerie) ; medicamenter ; mer (
entiere) ; mirer
(dans : de pres) ; montaigner
« Montaignard » ; moyennes « pieces
d'artillerie » ;
mural ; talus ( d'une montaigne) ;
tirer ( quelqu'un « en terme de
guerre ») ; tondre
( sur un oeuf) ; traille ; traverses
« pieces & poultres trauersantes » ;
tumultuairement ;
turcis. Les 24 alinéas qui citent la langue poétique de Du Bartas sous
D-M-T donnent
comme unités nouvelles : dactil ; dardillant ; demiveillant ;
demolisseur ; desenlacer, deslacer ;
despouille-autels ; disert ( sarrement
« clair ») ; donn'esprit,
donn'estre ; dridiller ;
marmotonner ; matricide ; mort-vif ;
tavan (var. de tahon) ; tire-loing ;
tourbillonneux ;
tout-voyant. Belleau, poète et auteur de La Bergerie, est cité en tout 24
fois ; le vocabulaire
nouveau attribué à lui par Marquis est le suivant : amortissements « en faict de massonnerie » ;
apostis ; arroquer ; asserer ;
blottir ;
cocasse/couquasse ;
emmanoter/emmenoter ; enretailler ;
esclisser « faire quelque
besoigne en forme d'esclisse » ; escraillé (var. de
esraillé) ; fanon (« en faict de
nauires ») ; gort ; office
« membre de maison » ; osteron (var. de
aousteron) ; oule
« pot » ; pante/pantiere ;
pincé « arbre » ;
relimer ; tiroir ; tolopans ;
trible ; vervain (var.
de verveu). Les dix mentions de Belon, naturaliste, rendent : bievre « oiseau » ; canjard ;
cravant ; escrouelles « espece de petis
bestions » ; huette ;
marmaille ; piette ; tiers
« oiseau » ; vioge.
2.5.1.2.2. Mots régionaux ou dialectaux
2.5.1.2.4. Archaïsmes, néologismes
2.5.1.3. Variantes, synonymes, antonymes
2.5.1.4. Catégorie grammaticale
2.5.1.6. Prononciation et orthographe
2.5.1.7. Syntaxe
2.5.1.8. Exemples
2.5.1.9. Emplois métaphoriques, proverbes
2.5.1.10. Noms de lieu
2.5.2. Sources nommées
2.5.2.1. Identification
La Popelinière (livre 14, 425r) : « comme si la Neutralité seruoit
aux plus auisez, d'vn piege &
lasset pour deceuoir tels apassionnez »
LP (4, 130r) : « eaux basses »
LP (10, 299r) : « sembloyent tenir tout en bride ceruel »
LP (14, 425v) : « mais que vous tirans à cartier »
LP (8, 235r) : « encor que les assiegez s'estendissent sur les dubes »
LP (5, 151r) : « Cest Oiseau dont ie veux parler se fait nommer le
Goiland »
LP (5, 151r) : « Oiseaux de Grat » [190]
2.5.2.3. Bibliographie [195]
Nombre d'auteurs/textes : 51
Nombre de mentions total : 3709
1. /accords/ (1)
« Les Bigarreures du Seigneur des accords » ; [voir Poille, 2.4.2.3]
2. /albenas/ (1)
= conseiller nîmois, XVIe s. ; BN : POLDO d'ALBENAS
(Jean)
3. /amadis/amad/ (8)
BN : HERBERAY (Nicolas de), sieur des Essars : Amadis de Gaule,
trad. de l'esp. à partir de
1524
4. /amyot/am/ami/amy/amyoto/ (679)
« op./opu./opus./opusc./opuscul./opuscules » (669) ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2,
s.v. amiot] [195a]
5. /aquila/ (1)
= auteur d'une trad. grecque de la Bible, IIe s.
6. /baif/ (5)
« liure premier des passetemps » (1), « ex Caesare »
(1) ; BN : BAÏF (Jean-Antoine de) : Euvres
en rime [...] Les Passe temps, 1572-3
7. /baill/ (1)
« Alarmeuses trompettes. Baill. » ; = il s'agit vraisemblablement de Du
Bartas : cf. Gdf 8, Hug :
« alarmeuses trompettes » Du Bartas, 2e
Semaine ; [cf. BN : BAILLY (Guillaume de) :
Remonstrances faictes et prononcées à bouche devant le Roy, à S.
Maur des Fossés,
1573]
8. /bartas/bart/barthas/barthasien/barthassien/ (115)
« Ieusne Bartas » (2), « la Sepmaine de du Bartas » (1), « en
son Ionas » (1), « epithete » (7) ;
BN : DU BARTAS (Guillaume de Saluste) : Premiere sepmaine [...]
Suite des oeuvres [...]
l'Histoire de Jonas, 1608 ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2]
9. /bellay/ (4)
« traduit du 4. de l'eneid. » (1) ; BN : DU BELLAY
(Joachim) : trad. VIRGILE, Deux livres de
l'Eneide, 1561 ; + in Les OEuvres françoises de Joachim Du
Bellay, 1569 ; [cf. Poille,
2.4.2.3]
10. /belleau/ (24)
« Berg./Berge./Berger./Bergerie » (11) ; BN : BELLEAU
(Remy) : La Bergerie, 1565, 1572 ; [cf.
Poille, 2.4.2.3]
11. /belleforest/bellefor/belle forest/ (3)
= littérateur français, XVIe s. ; BN :
BELLEFOREST (François de)
12. /belon/bellon/bellonio/belonus/ (10)
« in tractatu de auibus » (1) ; = naturaliste français,
XVIe s. ; BN : BELON (Pierre) : L'Histoire
de la nature des oyseaux, 1555
13. /bodin/ (1)
« I. Bodin » ; = philosophe politique français, XVIe
s. ; BN : BODIN (Jean) : plusieurs écrits dont :
Six livres de la Republique, 1576
14. /bud/b/ (4)
« ex Liuio » (1) ; = humaniste français,
XVe-XVIe s. ; BN : BUDÉ (Guillaume)
15. /buich/ (1)
« Hymne de la victoire » ; = ? ; [cf. DLF :
BRACH (Pierre de), poète bordelais, fin XVIe s. ; Cior :
Poemes en 3 livres, 1576, + autres écrits]
16. /caesar/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. cesar]
17. /cic/ (2)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. ciceron]
18. /columel/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. col]
19. /coustumes/ (1)
« coustumes de Paris » ; [Il s'agit en fait d'un emprunt au texte
hérité ; l'occurrence de Marquis,
s.v. Suserain, renvoie à FEODAL qui cite ce texte depuis ND
1573]
20. /estienne/estiene/ (2)
dont s.v. Precellence (1) ; = érudit français, XVIe
s. ; BN : ESTIENNE (Henri) : Project du livre
intitulé : « de la Precellence du langage françois »,
1579
21. /garnier/ (1)
« Rob. Garnier » ; BN : GARNIER (Robert) ; [cf. Poille,
2.4.2.3]
22. /h f/ « H. F. » (392)
= BN : LA POPELINIÈRE (Henri Lancelot-Voisin, sieur de) : La
Vraie et entiere histoire des
troubles et choses memorables, avenues tant en France qu'en Flandres, et pays
circonvoisins, depuis l'an 1562. Comprins en quatorze livres : les trois premiers, et
dernier desquels sont nouveaux : les autres reveus, enrichiz,et augmentez de plusieurs
choses notables. Avec les considerations sur les guerres civiles des François,
1573 [195b]
23. /huom/ (1)
« Huom de Nery » s.v. Araines ; Huon de Mery = poète de
Champagne, XIIIe s.
24. /ioan/ (1)
« Ioan. 18. 10. » ; = Évangile de S. Jean
25. /jodelle/ (1)
= poète français, XVIe s. ; BN : JODELLE
(Étienne)
26. /jonvelle/ (1)
« le Sieur de Ionuelle en son histoire » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v.
joinville]
27. /joubert/ (1)
= médecin français, XVIe s. ; BN : JOUBERT
(Laurent)
28. /kalendrier/ (1)
« Kalendrier des bergers » ; BM : EPHEMERIDES : Le
grant Kalendrier et Compost des
bergiers
29. /m c/ (1)
« M. C. en son grand Catechisme » s.v. Proësme ; = ? ; [cf.
Calvin (Jean), Catéchisme, 1549 ;
Cordier (Mathurin), calviniste ; Coyssard (Michel), Petit sommaire de la doctrine
chrestienne, 1591, 1595, 1608 ; Coignet (Matthieu), Instruction,
1584]
30. /maison/ (1)
« la maison rustique & le theatre d'agriculture » ; BN :
ESTIENNE (Charles) : L'Agriculture et
maison rustique, 1564, etc. ; éd. Jean Liébault, 1583, etc.
31. /marot/ (2)
« aux Epigram. », « Rondeaux » ; BN : MAROT
(Clément) : L'Enfer de Clement Marot [...]
item aulcunes ballades et rondeaux, 1540, 1544 ; Les OEuvres de
Clément Marot [...]
augmentées de deux livres d'Épigrammes, 1538 + 1539, 1542, 1549,
etc. ; [cf. Poille,
2.4.2.3]
32. /martial/mart/ (2)
= poète latin, Ier s. ; BN : MARTIAL (Marcus Valerius
Martialis)
33. /montaigne/montagne/ (3)
« essaiz » (1) ; BN : MONTAIGNE (Michel Eyquem de) :
Essais, 1580, 2e éd. 1582, 5e 1588,
dern. 1593, éd. nouv. 1595, 1598, etc. ; [cf. Stoer, 2.1.5.3.2]
34. /nicot/ (1)
« en son dictionaire » ; = Dictionaire françois-latin,
éd. Nicot et Dupuys, 1573
35. /pallad/ (1)
= écrivain agronomique latin, IVe s. ; BN : PALLADIUS
(Rutilius Taurus AEmilianus)
36. /plat/ (1)
« Mien & tien ruines des Repub. Plat. » ; = ? ; [cf.
Platon ; Vigenere, Platte peincture]
37. /plin/ (2)
= Pline l'Ancien ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2]
38. /plutarque/ (2)
= polygraphe, Ier-IIe s. ; BN : PLUTARQUE
39. /pybrac/ (4)
= magistrat, orateur et poète, XVIe s. ; BN : PIBRAC (Guy
Du Faur, seigneur de) : plusieurs
écrits, dont : Les Quatrains, 1574, etc.
40. /ronsard/ron/rons/ (1548)
« eglogues » (1), « Fran./Franc./Franciade » (7), « Hymne
de l'or » (1), « Miseres de son temps »
(1), « Odes/od. » (4), « Poëmes/poemes » (2),
« tragiques » (1) ; [voir Baudoin, 2.2.1.6, et Poille,
2.4.2.3] [195c]
41. /scalig/ (1)
« Scalig. In append. Virg. » ; = humaniste italien, XVIe
s. ; BN : SCALIGER (Joseph Juste) : Éd.
Virgile, Appendix, 1572, augm. 1595
42. /72/ (1)
« les 72. » ; = la Septante, trad. grecque de l'Ancien Testament,
IIIe s. av. J.-C.
43. /serées/serees/ (8)
« auteur des » (8) ; = XVIe s. ; Les
Serees = recueil de contes de veillées, d'anecdotes, de bons
mots ; BN : BOUCHET (Guillaume) : Serées de Guillaume
Bouchet [...] livre premier, 1584
+ 1585, 1608, etc.
44. /tacitus/ (1)
[voir Poille, 2.4.2.3]
45. /terent/teren/ (2)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2]
46. /thevet/ (1)
« Cosm. » ; = historiographe et cosmographe, XVIe
s. ; BN : THEVET (André) : Cosmographie
de Levant, 1554, 1556 ; La Cosmographie universelle, 1575
47. /vascosan/ (1)
« ez opuscules d'Amyot » ; = Michel VASCOSAN, imprimeur,
XVIe s. ; il est l'imprimeur d'Amyot
(trad. de Plutarque, v. supra) ; l'éd. de 1574 (et ss.) comprend une « Table
tres ample des noms
et choses notables contenues en tous les opusculues de Plutarque »
48. /veget/ (1)
[voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. vegece]
49. /vigenere/vi/vig/vigen/ (850)
« Ch. » (98),
« cha./Chal./Chalc./chalch./Chalcon./chalcond./chalcondyle » (212),
« Chif./Chiff./Chiffres » (214), « Im./Ima./Imag. » (317),
« Philost./Philostrate » (2) ; BN : VIGENERE (Blaise
de) : trad. et annot. de Laonicus Chalcondyle, L'Histoire de la decadence de l'empire
grec,
1577 + 1584 ; Traicté des chiffres, ou secrettes manieres d'escrire, 1586
+ 1587 ; trad. et
comment. Flavius Philostrate, Les Images, ou tableaux de platte peinture,
1578 ; [cf. Stoer,
2.1.5.3.2] [195d]
50. /virgil/virg/ (7)
« AEn. » ; [voir Stoer, 2.1.5.3.2, s.v. virg]
51. /vitruu/vitru/ (4)
= architecte latin, Ier s. av. J.-C. ; BN : VITRUVE (Marcus
Vitruvius Pollio)
Les méthodes utilisées dans les ajouts de Marquis 1609, ainsi que les types d'informations que ceux-ci renferment, sont les plus variés des différentes éditions du GDFL. Ceci est la conséquence de la provenance des matériaux : Pierre Marquis copie les notes de son père, Jean Marquis, et celles de Claude Guichard donc trois contributeurs nommés, plus la participation active de l'éditeur, Jean Pillehotte. C'est une lexicographie marquée aussi par la personnalité subjective des auteurs.
2.5.3.1. Items et articlesLa plupart des ajouts de Marquis sont de courts items semblables à ceux que l'on trouve dans les autres éditions du GDFL. Ils sont moins souvent groupés que chez Poille ; par exemple, les douze items concernant cheval sont placés à différents endroits des quatre colonnes de l'article CHEVAL. Regroupés, ils sont presque toujours mis en alinéas autonomes sans articulation ; nous citerons en exemple l'article PAIR, ajouté intégralement par Marquis :
« * Pair, nombre pair, Numerus par.
* A pair, comme iouer à pair.
* L'vsage des chiffres a esté de fort longuemain, voire à pair presque
de l'escriture,
s'il n'est deuant, Vig. chif.
* Resplendissant, presque à pair du Soleil.
* Pair, il n'est pas son pair, ou n'a pas son pair, Non est illi par, non habet
parem. Paris sans pair.
* Pair. Pair de France.
* La Cour des pairs. »
Un autre procédé, caractéristique de Marquis et qui s'expliquerait par la transcription fidèle des annotations marginales faisant partie de sa documentation, est l'ellipse, ou articulation implicite : l'alinéa-ajout ne contient pas le mot-adresse qui est à chercher dans l'alinéa précédent (ou parfois suivant). Par exemple, sous la lettre D, on trouve, parmi beaucoup d'autres :
« [Debiter de la marchandise, c'est la vendre par le menu] // * En destail, non en gros »
« [Declin de l'aage, Flexus aetatis] // * De la Lune, i. son defaut »
« [Qui a des dens, Dentatus] // * Qui n'en a poinct, edenté »
« [Tourner le dos & s'enfuir, Terga vertere] // * Gaigner au pied »
« [Donner en dost, Doti dare] // * En mariage » s.v. Dost [196]
Comme Robert Estienne en 1539 dans son Dictionaire francoislatin, Marquis peut répéter un item sous plusieurs adresses : « Gaigner au pied », cité ci-dessus parmi les exemples d'ellipses, est donné s.v. Dos, Fuir et Gaigner ; « Esrachant sa barbe chenue » s.v. Esracher et Hure (plus « Barbe chenue » s.v. Chenu ; « à tout son rayon & ses goffres » s.v. Rayon (« Rayons de miel. A tout son rayon & ses goffres. Vig. chif. ») et Tout (« Miel à tout son rayon, & ses goffres, Vig. im. ») ; « le deu de Mariage » s.v. Debvoir et Deu.
Dans un autre style, concordant mieux avec une documentation faite de notes élaborées qu'à des annotations marginales, Marquis donne pour environ 1200 substantifs des alinéas construits, allant d'une ou plusieurs lignes jusqu'à presque une colonne entière, dans lesquels sont énumérés des épithètes relevées chez Ronsard [197]. L'article HOMME renferme un alinéa contenant 106 épithètes ; HONNEUR 43 ; FEMME 19 ; LAICT 6. L'item laict est le suivant :
« Laict, sauoureux, doux, sur le ionc caillotté, bien espoissi, caillé sur le ionc, caillotté comme glace, Rons. »
Chez Ronsard, on peut lire, selon les éditions [198] :
« le laict savoureus » (I.136.5, à partir de 1592), « laict savoureux » (XII.30.46) ;
« le doulx laict » (I.26.56, jusqu'en 1573), « lait dous » (VI.21.12, 1571), « laict doux » (IX.188.254, jusqu'en 1587), « doux laict » (XII.97.77) ;
« laict sus le jonc cailloté » (IV.130.8)
« laict bien espoissi » (IV.152.1) ;
« sur le jonc le laict caillé » (I.200.4, à partir de 1592), « lait caillé de sur le jonc » (VI.157.115) ;
« sur le jonc du laict cailloté comme glace » (VII.187.8, jusqu'en 1572) changé en « du laict sur du jonc cailloté comme glace » (à partir de 1578).
Exceptionnellement, les épithètes ronsardiennes sont partagées entre plusieurs alinéas ; par exemple :
« * Moisson, nouuelle, chaude, riche, fertille, nourrissante, que la faulx arrange à bas de la Beauce fructueuse d'autruy Rons. // * Moisson d'Arabie, arabe doulce, qui remplit la bouche des Muses, Rons. // * Moisson, fiere, guerriere, armée d'espieux, & d'escus de lances & de dards, branlez és mains des Argiues soldars, sortis du cheual de Troye, Rons. »
Un critère de la séparation en plusieurs alinéas peut être, de façon sporadique, le nombre singulier ou pluriel de l'occurrence chez Ronsard :
« * Mal, grand, plaisant, parel, beau, doux, cruel, que l'aconite donne, notoire, qui empire, violant, fort, incurable, finé, prodigieux. Rons. // * Maulx, miserables, bourreaux, soucieux ennuyeux, gracieux, larrons de nostre vie, estrangers, Rons. »
« * Mammelle tendre de Iunon, heureuse emannee, id est, pleine de manne, Rons. // * Mammelles, tirees longues comme boyaux, par le bout deschirée, propres, Rons. »
Le nom de Ronsard sert surtout à signer des listes d'épithètes ou des exemples assez courts [199] ; exceptionnellement Marquis donne une citation-exemple étendue, soit en respectant la mise en ligne des vers [200], soit en continu :
« [Guiterne, ou Guiterre [...] Ronsard] & en vne de ses odes il luy parle ainsi Tu es des pensiues Ames l'Instrument approprié Tu es des Seigneurs & Dames pour l'amour sainct dediée aussi est-ce ton office non pas les assaulx cruels mais le ioyeux exercice des souspirs continuels Guiterre, donc ie le chante, par qui seule ie deçoy, par qui ie romps & enchante les douleurs que ie reçoy Nulle chose tant soit douce ne te scauroit egaler Toy qui mes ennemis repoulse Si tost qu'ils t'oyent parler » [201]
En dehors des listes d'épithètes ronsardiennes, l'alinéa le plus long est un commentaire technique sur chassis signé du nom de Vigenere :
« * Chassis pour chiffrer, ou dechiffrer. C'est vn papier percé par endroicts auquel dans les fentes, & ouuertures on escrit, ce qu'on pretend estre cogneu du correspondant, puis on remplit les espaces de quelques syllabes, ou mots entiers, qui confondent & peruertissent le sens, qui y est exprimé ailleurs. C'est en faict de chiffres certain artifice d'vn papier percé par endroicts, les uns plus pres, les autres à plus de distance. Laissant vuide l'espace qui est entredeux, afin de le remplir puis apres de quelque chose, au mieux qu'on peut, pour desguiser ce qui aura esté escrit, dans les ouuertures, & par ce moyen alterer & confondre ce qui y est exprimé de secret, si que mal-aysement y pourroit-on rien discerner, qu'en y appliquant vn autre papier percé de mesme. Vig. Chiffres. »
Les ajouts de Marquis, lorsqu'ils viennent compléter un article existant, sont assez souvent reliés à celui-ci par un connecteur, soit implicite, soit explicite. L'articulation implicite est utilisée dans le cas du synonyme ou définition, du syntagme, voire de la dénomination (voir la discussion et les exemples donnés ci-dessus). L'articulation explicite concerne, soit l'acception, soit la variante formelle, soit le dérivé morphologique, sémantique ou syntagmatique ; dans les exemples suivants, le premier des deux termes reliés, soit se trouve dans le texte hérité, soit est donné par Marquis :
a) acception (copules aussi (surtout), alio sensu, ou par domaine d'emploi) :
« Aboutir se prend aussi pour auoir au bout, comme vn tetton abouty d'vne fraise, ou cerise »
« Amortissements en faict de massonnerie sont [...] se prend aussi pour [...] »
« Contenance, maintien, mine. Ce mot se prent aussi pour ce qu'on tient en main [...] »
« [Ondée] alio sensu : vne douce ondée si fluante d'vn vent gratieux & doux »
« [Relascher, Relaxare] // Relascher en terme de marine [...] »
« Tiroir en terme de menuiserie [...] // Tiroir, en mesnagerie rustique [...] »
b) variante formelle (aussi, ou, idem) :
« Amit, ou Amict [...] »
« [Auiler] on dict aussi avilir »
« Bancades, transtra, se dict aussi bancs »
« [chastiement] Chaston, idem Burgund. »
« [Laronnesse] Larronne idem » s.v. Larron...
c) dérivations morphologique, sémantique, syntagmatique (copules de là, de là vient, de A vient B, B vient de A) : voir 2.5.1.5.
Les alinéas (modestement) construits connaissent plusieurs formes : la simple addition d'une information à un alinéa existant [202] ; l'énumération d'épithètes (voir ci-dessus) ; un traitement de polysémie ou de variation formelle (v. ci-dessus) ; un item suivi de diverses sortes de dérivations (v. 2.5.1.5). Ajoutons à cela deux autres procédés occasionnels : le cumul de citations et de mentions de source, ainsi que les alinéas qui contiennent plus d'un astérisque (marque d'ajout) :
« [Haut] * Hault esleué nauires hault esleuees. Vig. Im. * d'vn courage hault esleué // * Hault monté oyseaux hault montez sur de longues iambes. Vig. im. * Faire hault qu'on dict aussi faire alte, & faire ferme, si elles s'arrestoient & faisoient haut, Vig. im. // * Haut esclattant, clairons hault esclattans, Bartas Hault volant, Idem. Hault pendu, Idem. Hault tonnant, Idem »
« * Vne grosse nuée d'affaires, qui viennent comme à grandes ondees plouuoir sur vous. Vig. chif. * Sur les differentes veines & ondees des temps. Vig. chalc. » s.v. Ondée
« * Fessepinte. * Baguenaudier fessepinte, Vig. Im. »
« * Sophiste. * Sophistique »
2.5.3.2.1. Selon la catégorie grammaticale
On peut remarquer chez Marquis des tendances générales concernant le type
d'information qu'il donne pour les différentes classes de mots ; tendances qui se
conforment à la nature de ces classes : a) synonymes d'un adjectif : « [Doux] Humain,
affable, benin, gracieux // Docile,
maniable // Plaisant, delectable » ; b) syntagmes d'un verbe : « Tirer par les cheueux. Maniere de parler
prouerbiale //
Tirer aux traicts de la mort // Tirant aux derniers sanglots, & battements
de la mort //
Tirer vent // Tirer au large en mer // Tirer quelqu'vn en terme de
guerre » ; c) fonctionnement syntagmatique d'un mot outil : « Par, quelque-fois
redonde //
Parauenture, voyez Aduenture // Par terre // Par ensus //
Au par ensus // Le parensus » s.v.
Par ; ou qui sont caractéristiques de la lexicographie du temps : d) épithètes d'un nom : voir 2.5.1.8 et 2.5.3.1. Marquis donne plusieurs centaines de définitions pour des mots ou syntagmes, soit
hérités, soit ajoutés par lui. Nous proposons une typologie des
définitions contenues
dans les lettres D, M et T : a) genre prochain et différence(s) spécifique(s) ; une soixantaine,
dont : « Damasquin, sorte d'ouurage à guise de tapis de
Turquie » « [Damnation] Sentence de mort » « Magadis, c'est le cheualet d'embas des Instrumentz, à
archet » « [Mammelle] Le pis des vaches, cheures
brebis » « Tire, espece de poisson de mer » « Traicte. est le droict qu'vn prince souuerain prend en ses monnoyes pour le
payement
des ouuriers » b) genre prochain ; 6, dont : « Duc, nom d'oiseau » « Mark, Sorte de poids » « Turquet, sorte de chien » c) différence spécifique : « Mont d'or, le plus hault de l'Auuergne [...] » « Treilliz, pour chiffres à escrire » d) définition morphologique ; une vingtaine, dont : « [Desmembré] Mutilé de ses
membres » « Dormitoire, remede pour faire dormir » « [Miettes] Petites mies » « Monnoyage est le salaire du monnoyeur » « Tourtiere, vtensile de cuisine à faire tourtes » e) synonymie ; une quarantaine, dont : « Il a les dents longues, i. Il a faim » « Les dormants, id est, les Trepassez » « Homme madré fin, caut accort, rusé » « [Mediocre] Ni grand ni petit,
moyen » « Il a de beaux talens, id est, de belles qualitez » « Timbre d'vn horloge, c'est la clochette » f) genre prochain et différences spécifiques + définition
morphologique : « Desseigner, Faire quelque chose à desseing. i. de propos
deliberé, de guet à pend » « Marqueur, vn qui marque. Particulierement s'appellent marqueurs ceux qui
battent la
monnoye du costé de la pile [...] » g) genre prochain et différences spécifiques + synonymie ; une douzaine,
dont : « [Desencoulper] Iustifier, declarer Innocent » s.v.
Descouper [sic] « Desengager quelqu'vn i. le deliurer, ou sauuer de quelque
mal » « Mouton [...] instrument ou engin de guerre pour enfoncer les
portes & abbatre les
murailles, on l'appelle aussi vn Bellier » « Munitionner la forteresse i. La rauitailler, y faire entrer de la
prouision » h) genre prochain + synonymie : « Drapier nom d'oiseau autrement appelé martinet pescheur, Martin bec
pescheur, &
oyseau Sainct Martin » « Tromble, autrement dicte Torpille, espece de poisson » i) définition d'un préfixe : « Des, apud nos contrarium in compositione significat, vt loyal,
desloyal » j) définition réfutée + définition juste : « Meulette, n'est pas petite meule, mais la pierre à tout quoy on broye
les couleurs sur
le marbre » Sous les mêmes lettres, on trouve les occurrences suivantes de la dénomination
d'un
syntagme : « Descente d'humeurs, defluxion » « C'est vn Diable incarné, Endiablé » « Double doublon. i. vn quadruple » « Mal caduc epilepsie » « Sacrer quelque chose au temple de memoire, i.
l'immortaliser » « Ministre de Iustice, le Bourreau » « donner à ferme ou muyages, voyez Admodier » « Bas territoire, pour la terre » À l'occasion, Marquis traite la distribution de mots analogues : « Son excellence, parlant d'vn grand Prince, comme on dict du Pape, sa
Saincteté,
d'vn Roy, sa Maiesté, d'vn Duc, son Altesse, d'vn grand Seigneur, sa grandeur ou sa
Seigneurie, d'vn Prelat Religieux, sa Paternité, d'vn Prestre Religieux, sa Reuerence,
&c. » s.v. Excellence « Marqueur, vn qui marque. Particulierement s'appellent marqueurs ceux qui
battent la
monnoye du costé de la pile, & croiseurs, ceux qui y impriment la
croix » Le poids du latin se fait sentir encore à l'occasion chez Marquis. Écho des
procédés de
la première édition du Dictionaire francoislatin (1539) de Robert
Estienne, un
syntagme ou définition français est dénommé en latin ; sous
les lettres D, M et T, on
rencontre : « Deification des Empereurs Romains, Consecratio,
Apotheosis » « Dispositions & accidens. Affectiones » « l'homme est vn petit monde, Microcosmus » « Maistre de Musique, Choriphaeus » s.v. Musique « Graine de troesne, Vaccinium » « Vn Turban à la pointe droicte, que portoyent anciennement les
Perses, Cittaris » Plus frappants sont les items latin-français ; sous les mêmes
lettres : « Iuris-consulti, Iuris-periti. Professeurs de loix, Docteurs aux loix »
s.v. Docteur « Seruare, conseruer, defendre » s.v. Droict « Mensura bipedalis. Mesure de deux piedz » s.v. Mesure « Homo mollis, effeminé » s.v. Mol « Paucis te volo, vn mot » s.v. Mot à d'autres endroits de la nomenclature : « Non conueniunt inter se, Ils ne s'accordent pas : Ils sont tousiours en
dispute » s.v.
Convenir « Excitare crabones, irriter les frelons » s.v. Frelon On peut noter aussi un item dans lequel le français est manifestement une traduction
du
latin signé : « Domter, Pardonner au subiect & domter le rebelle, Parcere subiectis,
& debellare
superbos. Virg. » s.v. Debeller Dans les items cités ci-dessus tirés des articles MOL et DEBELLER, le mot
français est
en fait porté par le latin (mollis, debellare). Au niveau du vocabulaire utilisé dans les extraits de langue compris dans le texte
ajouté par Marquis, on remarque la haute fréquence de certains mots qui reviennent
sous la plume de Ronsard, de loin l'auteur le plus cité. Les différentes formes de
l'adjectif grand ont une fréquence totale de 315, celles de beau
225, de doux 183
dont 160 portent le nom de Ronsard et 13 autres anonymes seraient en fait de lui [203]. La métalangue est le plus souvent exprimée en français, mais à
l'occasion en latin ;
pour les lettres D, M et T : « Des, apud nos contrarium in compositione significat, vt loyal,
desloyal, sicut apud Graecos
« [Deuiser] a diuidendo videtur deriuari » « [Dimenche] Lothar. Dominicos dictos vocant
Dimanches, Galli melius, Dominiques,
appellant » « Mechanique, ch. vt k, pronuntiatis, Mechanicus, a, vm : oeuure
mechanique, gents
mechaniques » « Mechanique, Sordidus, tenax, idem quod tacquin » « Mignonnette, diminutiuum, bagues
mignonnettes » « [Mugler] per onomatopeiam » « [Muletier] Aruer. Coutau, à colle & monte, qui
ou latin et français (même lettres) : « Dominique, nomen proprium Dominius Lotaring. l'appellent
Dimanche, In mascul. & foem.
genere » « Don, Donnus per syncop. à Dominus sic Hispan. Nobiles, &
in Gallia quidam Religiosi
vocantur, Dons, Don Bernard, Don Prieur, & Aruer. Donne signifie, Dame
& Ital. La
Madonna de Loretto, &c. » « Mi concise pour demi. Inde Midy. Miiour, Mitan, Mitoyen, faisans
en ce deuoir de
mitoyens, & communs amis, nous disons aussi Metoyen » « Trachet, nom d'oiseau, oychramus, est auis eius speciei, quae
descendentibus coturnicibus
ducem se praebet, vt glottis, ortygometra & Otis » Le métalangage de la métalangue de base est plus riche en termes que celui
des autres
éditions du GDFL. La copule reliant le défini au définissant
peut se réaliser, entre
autres, par pour, se prend pour, signifie, est,
c'est, i., id est : « Abboucher, pour parler auec quelqu'vn » « Glace se prend pour vn miroir » « Quartier aussi signifie la quarte partie » « Baume, est vne grande & profonde cauerne en vn
rocher » « Aurore, c'est le poinct du iour » « Bouquin i. vn vieil liure » « Marne, riuiere isleuse, id est, pleines d'isles » Idem, idem que et idem quod joignent parfois la
variante ou le synonyme au mot-adresse : « [Laronnesse] Larronne idem » « Algorisme, idem qu'Arithmetique » « Conuenamment. Idem quod conuenablement » L'exemple est parfois introduit par comme : « Aboutir se prend aussi pour auoir au bout, comme vn tetton abouty d'vne fraise,
ou
cerise » « Relimer, comme relimer les dents d'vne faucille » le domaine d'emploi par mot, terme, en, en
terme(s) de : « Bouer, mot de monnoyeurs » « Descension, terme d'alkimie » « Allee en fortification » « Fretille, en terme de iargon » une restriction d'usage plus générale par aucuns,
autres, alij : « [Desboisté] Aucuns disent,
Desnoué » « Grateuse [...] Autres disent, gratuise » « [Démoniaque] Alij dicunt, Demoniacle,
endiablé, energumene » Le mot voyez signale un renvoi (réel ou virtuel) à : a) une variante : « Depuceler, voyez Despuceler » b) un synonyme : « [Medecine] Voyez, remede » c) un dérivé ou un dérivant : « [Douue] Voyez Douelle » « Desniaiser [...] voyez Niez » d) un cooccurrent : « Denier percé, voyez achepter » e) une source : « Tantale, malheureux, vieil. Voyez, Rons. en la fin de l'Hymne de
l'or » Les termes linguistiques ou lexicographiques utilisés par Marquis sont aussi nombreux
que chez Stoer et Poille : mot [fréquence métalinguistique 63], lat. vocabulum
[2], verbum [2] parole/parolle [4] diminutif [2], lat. diminutiuum [1] terme [68] nom [16], nom propre [1], lat. nomen [5] dont
nomen substant./substantiuum [2] substantif [5], lat. substantiuum [1] verbal [2] genre [1], lat. g./gen./genere [7] feminin/f./fem./femin./foe./foem./foeminum [15] masculin/m./mascul. [12] pluriel [4], lat. plur./pluralis [3] singularis [1] pronom [2], pronom possessif [1], lat. pronomen
demonstratiuus [1] neutre (en parlant d'un pronom) [3] adjectif [3] substantiue [3] epithete [20] verbe [7] participe [2] frequentatif [2] actif [1], activement/actiue [5] passiue [1] neutre [2], neutralement [1] personne [1] impersonnel (verbe) [1], impersonnellement [1] present [1] preterit [1] adverbe [2], lat. aduerbium [1] preposition [1], lat. praepositio [1] interiectio [1] particule [2], lat. particula [1] phrase [3], lat. phrasis [1] maniere [1], maniere de dire [2], maniere de parler
[2], maniere de parler proverbiale
[1] proverbe/prov./proverb. [7],
proverbialement [1] dictum [1] prononcer [5], lat. pronunc./pronuntiatis [2] syllabe [1] consone/consonne [2] vocale [1], lat. vocalis [1] escrire [13], lat. scribo [3] accent [1] simple n.m. ("lettre simple" vs. diphthongue) [1] diphthongue/diphtongue [2] anagramme [1] construction [3] antecedent [1] relatif [1] comparatiue (en parlant d'une expression) [1] premis [1] redonder [3] composé [3], composition [1], lat. compositio
[1] simplement (« cheual trottier » ->
« trottier », « mettre en ligne de compte »
->
« mettre en ligne ») [2] desinentia [1] eliditur/elidens [2] apostrophen (per ) [2] sens [5] signifier [16], signification [9], lat. significat [3] energie [1] periphrase [1] ordinairement [1] proprement [6] metaphore/metaph./metapho./metaphor./metaphora [11], metaphoriquement [2] contraire [15], lat. contrarium/contrar. [2],
contra [1] antiphrasis [1] gausserie (mot de ) [1] vulgaire [1], lat. vulgo [2] commun [2], communement [3] deriver [2] forgé (mot) [3] paragogique [1] naturalizé [1] rude (en parlant d'un mot de forme latine) [1] transposition de lettres [1] lat. apheres. [1] lat. apocop. [1] syncope/syncop. [9] metathesis [1] parole "adresse de macrostructure" [1] (s.v. Improprier : « en
la parole, compaignon de
guerre ») La personnalité du lexicographe et celle du dictionnaire transparaissent dans plusieurs
types de contextes : l'opinion du lexicographe concernant une analyse linguistique, son
attitude à l'égard du calvinisme, les référents de temps et de
lieu. Les expressions clés des interprétations linguistiques sont semble,
j'estime, je
pense, je lirois volontiers, je nommeray volontiers, je le
trouve, obseruaui,
s'il n'y a erreur ; par exemple : « [Baniere] Picardis, bandiere, semble qu'il tienne de
pando, ou expando » « Marne semble se prendre aussi pour la vase que traine vne
riuiere » « Couassants rappaux, epithete Barthassien, i'estime qu'il faut lire
crouassants » « Drapier nom d'oiseau [...] Ie pense qu'on l'appele drapier, dautant
que les Drapiers
le tiennent pendu au planchier de leur boutiques, croyans qu'il ayt vertu de preseruer
leurs draps des teignes » « Farfoüette [...] (ie lirois volontiers sarfoüettes de
sarfoüir) » « Corridor, que ie nommeray volontiers, Allee, ou marchepied de la muraille,
aussi bien
que celuy du fossé » « Refunder, n'en pouuant plus attirer elle refunde de rechef, Amy. op.
Ie le trouue vn
peu dur, quoy qu'il se serue incontinent apres de transfunde » « obseruaui hanc particulam semel ab Amyoto cum praepositione en,
coniunctim vsurpatam, en
en faisant perir toute souuenance. Amy. op. » s.v. En « Excedé pour excepté, s'il n'y a erreur d'Imprimerie, on les
enterroit, excedé les
Idolatres & blasphemateurs, Vig. chif. » Le texte du dictionnaire dédié à l'ancien archévêque de
Vienne, Pierre de Villars,
semble prendre un plaisir particulier à citer les invectives de Ronsard contre la religion
de la ville voisine de Genève [204]. La
théologie hérétique de Calvin, « toute rance &
moisie », y est rappelée à plusieurs reprises : « Eglise [...] La pretendue reformée haultaine ses Ministres
enflez, &c. Rons. » « Geneue, Geneuesan.
Vne ville est assise és champs Sauoisiens « Heresie de Caluin, du predicant de laquelle Rons. parle ainsi. Ie ne veux point
respondre à la theologie, Laquelle est toute rance & puante, & moisie, toute
rapetassé, & prinse de L'erreur des premiers seducteurs, incensez de fureur comme
vn
poure vieillard. &c. » s.v. Heresie « Theologie des Heretiques toute rance & moisie, Rons. » s.v.
Moisi « Rance-lard. Ie ne veux point respondre à ta Theologie laquelle est toute
rance, &
puante & moisie, Rons. parlant à vn Ministre » « [Theologie] doctrine diuine. des Heret. rance, moisie,
puante, repetassee. &c. Rons. *
Theologique » [206] Le texte de Lyon contraste ironiquement avec celui de Genève qui lui a servi de base.
Sous l'article EVANGILE, Stoer avait mis en 1599 :
« mot
propre à la
doctrine du
salut » ; l'édition de Marquis ajoute dans un alinéa qui suit
immédiatement le
précédent : « Euangile armee des pretendus reformez,
Rons. » En ce qui concerne les référents de temps et de lieu, citons l'article ORDRE
qui
mentionne Henri IV « à present regnant » ; ou encore les
articles LAME, MARRON et
MARTINET, qui parlent respectivement de « Lame, Alumelle,
bonne de Vienne en
Dauphiné », « Marron de Lyon, grosses chastaignes du
Dauphiné qui se
debitent plus à Vienne, qu'à Lyon », « [où l'on
fait les espées & barres de fer]
comme à Vienne en Dauphiné ». Est-ce que ce fut le « petit & malostru escholier » [207] du Collège du Dauphin à
Vienne, Pierre Marquis, ou son père l'auteur de l'item « l'Escholier faict des
eclipses en sa classe s'absentant des leçons » [208] ? « [...] bon nombre de Dictions & Phrases Françoises, non seulement
recueillies des
memoires, & aduersaires de mon pere, [...] qu'il auoit autrefois
amassé[es] & tiré[es]
de plusieurs bons autheurs de nostre langue [...] mais encore d'vn vieux
exemplaire de
M. Nicot, fort annoté ez marges par [...] M. Guichard
[...] » [209] Selon ses propres dires, le rôle de Pierre Marquis se serait limité à
l'insertion dans le
texte d'un exemplaire du « grand Dictionaire » (Stoer 1603) des matériaux
de
son père,
Jean Marquis, et de ceux trouvés dans un « vieux Nicot » annoté par
Claude
Guichard [210]. Sans vouloir
entreprendre la
tâche ingrate et largement oiseuse et
aléatoire de faire un partage des plusieurs milliers d'ajouts, on peut indiquer quelques
lignes directrices générales. Les contraintes spatiales des annotations marginales
suggéreraient plutôt Jean Marquis comme compilateur des listes
d'épithètes
ronsardiennes ; l'amitié de celui-ci avec l'archévêque de Vienne, Pierre
de Villars,
l'aurait peut-être incité à noter les fulminations de Ronsard contre la doctrine
de
Calvin [211]. Les items
elliptiques [212] ont un caractère d'annotations
marginales
(Guichard), mais pourraient résulter tout aussi bien de méthodes
réductionnelles
employées par Pierre Marquis (Jean Marquis). Les items signés du nom d'un
« bon
auteur » ne sauraient être le fait du seul Guichard, mais pourraient être celui
du seul
Jean Marquis. Jean Marquis, médecin de Lyon, serait-il l'auteur des ajouts concernant
la médecine ? ; Guichard, docteur en droit civil et en droit canon, celui des
ajouts ayant
trait à la justice et à la pratique [213] ?
Ce dernier encore, grand référendaire et
historiographe de Savoie, aurait-il noté « Consuls, appellez à Paris,
& à Lyon
Escheuins, Scabini, Iurats, à Bourdeaux : Capitoux à Tolose.
Syndics en
Sauoye. Les Regents en Albenas. &c. » s.v. Consul ? Les écrits
de chacun
livreraient peut-être d'autres éléments de répartition [214]. Ce que Pierre Marquis releva
dans le « vieux Nicot » n'était pas seulement les annotations de Guichard,
mais aussi un
certain nombre d'éléments supprimés ensuite par Stoer, en 1599 ou
1603 [215]. Par
exemple, les articles ARTIS « en langage de
iargon » et
CONCHIER omis en 1599,
ANGOISSEUX (supprimé en 1603) avec sa référence
à
Berinus (omis en 1599) ; la
variante bouticle s.v. Boutique (enlevée en 1599) ; le sens
« bourreau » s.v. Appariteur
(suppression de 1603). Le « vieux Nicot » en question serait donc, soit le
DFL de
1573, soit S 1593 [216]. Il y aurait eu encore un autre collaborateur de l'édition de Marquis. Dans sa
Bibliotheca scriptorum, le père N. Southwell nous apprend que
« MICHAEL
COYSSARDUS [...] Nicotii Dictionarium Gallico-Latinum infinitis propè
Dictionibus locupletavit. Lugduni apud Joannem Philehotte [sic] 1609 » [217]. Le
jésuite Coyssard (1547-1623), natif de Besse en Auvergne, fut recteur de plusieurs
collèges, dont le Collège du Dauphin à Vienne et le Collège de la
Trinité à Lyon [218]. Il
n'est nulle part nommé dans le dictionnaire que publie Pillehotte et n'est connu comme
lexicographe que par une certaine tradition bibliographique. Cependant, J.-P. Chambon
démontre de façon convaincante que les nombreux ajouts de mots
auvergnats [219] que
recèle l'édition de Marquis viendraient de la plume de Coyssard [220]. Son nom aurait-il
été tu parce qu'il n'était pas bien vu du dédicataire de l'ouvrage ou
Pierre Marquis
ignorait-il tout simplement la provenance de cette partie des matériaux que lui
confièrent Pillehotte ou son père ? « [...] cette derniere Edition, plus exacte & correcte que toutes les
precedentes [...] » Formule purement publicitaire. Les fautes d'imprimerie sont très nombreuses ;
parmi
celles des lettres L et M, mentionnons : hobelin pour gobelin s.v. Laine ; abondammant
pour abondamment s.v. Largement ; oiel
pour oeil s.v. Larme ; exhontez pour eshontez s.v.
Larron ; l'est pour lest s.v. Lest ; d'onne
pour donne s.v. Lien ; plurieil pour pluriel s.v.
Limes ; oiseaux pour oiseux s.v. Limon ;
voulant pour vollant s.v. Louange ; mse pour
mes s.v. Loy ; venerarables pour venerables
s.v. Loy ; cayer pour loyer s.v. Loyer ; liuiton
pour luiton s.v. Lutin ; machres pour
machures s.v. Machure ; arrhet pour archet s.v.
Magadis ; megadis pour magadis s.v.
Magadis ; Nostre damus pour Nostredamus s.v. Malheur ;
troçonné pour tronçonné s.v.
Manque ; Auer pour Aruer. s.v. Mardi ; da
pour de s.v. Mark ; ce pour se s.v. Materas ;
aucumble pour au cumble s.v. Mesure ; promber
pour plomber s.v. Meurtrir ; soldass pour
soldats s.v. Militie ; fougne pour fougue s.v.
Mine ; estant pour estat s.v. Monarchique ;
nontaigner pour montaigner s.v. Montaignard ;
moudurae pour moudure s.v. Moulture ;
ordinairerement pour ordinairement s.v. Mousse ;
vaisieaux pour vaisseaux s.v.
Moute-vins ; abbatres pour abbatre s.v. Mouton ;
desoye pour de soye s.v. Muguet ; coutan
pour coutau s.v. Muletier ; nusculeux pour
musculeux s.v. Musculeux. Il n'est pas sans intérêt de suivre les étapes d'un texte cité
passant des mains de
l'auteur entre celles de Marquis jusqu'à de Brosses ; par exemple :
« qui m'ardoit le
coeur » (Ronsard) -> « qui m'ord le coeur » (Marquis s.v.
Despit)
->
« qui mord le
coeur » (de Brosses) ; « sans qu'il s'essuie » (Ronsard) ->
« sans qu'on l'estuye »
(Marquis s.v. Jour) -> « sans qu'on l'estime » (de Brosses). Nombre d'ajouts sont mal placés dans la macrostructure : par exemple, l'item
« Porte
bledz, fertil, planteureux, herbeux tapissez de pampre, ou d'espics herissez,
Rons. », qui concerne implicitement le mot champ, apparaît entre
CHAMBEUX et
CHAMBRE ; « Cler-net. Vig. im. » et
« Cler-pure [...] Vig. Im. » sont donnés entre
CLEF et CLEMENT ; « Conualescent qui
reguerit » se trouve s.v. Convenir.
L'implicitation du mot-adresse peut rendre incertaine l'appartenance d'un ajout ;
mentionnons, après le premier exemple ci-dessus, l'alinéa « Aruer.
vn chasal », placé
entre MASURE et MAT [221]. Le manque d'intégration se fait sentir également dans les
répétitions : par ex. « *
Homme determiné resoulu // * Determiné, c'est vn homme
determiné, i. resolu,
hardy, saepius in malam partem accipitur » s.v. Determiné ;
« * Dresser la table, ou
seruir la viande. Mensam apponere, Sternere mensam » s.v. Dresser, « *
Dresser la
table, ou seruir la viande » s.v. Droict ; « * Exacte, Regent
exacte, qui ne laisse
rien à expliquer // * Exacte, vigilant, soigneux & exacte iusques aux
moindres choses, Vig. ch. » s.v. Exacte ; « * Lanternier, faiseur
de lanternes, &
vn qui se mesle de tout. Ardelio, M. Aliborum // * Lanternier, faiseur
de
lanternes. Au lieu des lanterniers, qui sans adueu & tout fangeux sortis du
plus ord de la boue se sont aduancez H. F. » s.v. Lanternier. Comme révision du texte hérité, on ne voit guère que la
suppression de quelques
mentions de sources d'équivalents latins : Virgile s.v. Descharger, Vaisseau ;
Cicéron
s.v. Entelechie.
2.5.3.2.2. Définitions, dénominations, analogues
2.5.3.2.3. Le français fonction du latin
, &
, apud Latinos, In,
& A »
dicitur vnde & Mulus
vocatur quod aptum, fit montib. »
2.5.3.4. Terminologie
2.5.3.5. Lexicographie marquée
Qui par fraude a chassé ses Seigneurs anciens
Miserable seiour de toute apostasie,
D'opiniastreté, d'orgueil, & d'heresie,
Laquelle en ce pendant que les Rois augmentoyent,
Mes bornes, & bien loing pour l'honneur combatoient,
Appellant les bannis en sa Secte damnable,
M'a faict comme tu vois, chetiue, & miserable,
Cité pleine de maux, & d'infelicité,
Rons. és Miseres de son temps en la prosopopee de la
France. » [205]
2.5.4. Correction et révision