Actes des Journées "Dictionnaires électroniques des XVIe-XVIIe s.", Clermont-Ferrand, 14-15 juin 1996 | N. Catach, "Pour un meilleur traitement des textes et graphies anciennes sur ordinateur" |
Conclusion: Prévoyez, prévoyez, balisez, balisez, il en restera toujours quelque chose.
La grande difficulté, c'est de ne pas trop "refroidir" ainsi les textes anciens, si merveilleusement vivants, sous des monceaux de codes, des barbelés de chiffres, d'astérisques, de signes cabalistiques, avec à tous les mots des renvois, des parenthèses, des crochets, des soufflets, plusieurs volumes à lire en parallèle, etc. Mais heureusement, le papier sera toujours là, où l'on pourra retrouver et reconstituer à nouveau par une métamorphose inverse le mouvement du texte, rendre visible le projet même de l'auteur initial.
On peut en partie éviter ces ennuis, qui sont réels, par la recherche de procédures unifiées au maximum, afin de rendre la recherche et la lecture plus aisée. De toutes façons, en raison de l'évolution naturelle et rapide des connaissances et des méthodes, nos grands auteurs mériteraient une nouvelle édition au moins tous les dix ans.
Il nous faut avant tout acquérir une terminologie adéquate, un vocabulaire précis et efficace, centraliser les informations en vue d'une consultation généralisée, etc.
Ce qui nous attend, en fait, c'est tout simplement de parvenir à mettre en forme électronique l'essentiel des acquis de la linguistique structurale et formelle, au service de la littérature et de la grammaire du texte. Appliquons au dictionnaire ancien comme texte ce qu'il fait lui-même pour tous les niveaux du discours.
Il nous faudrait surtout nous prévaloir d'un modèle valable d'approche de l'histoire, de l'époque, de la matière, de l'auteur qu'on étudie; d'une théorie du texte et aussi, bien sûr, d'une théorie de l'intervention sur le texte. En un mot, ce que l'ordinateur nous donnera, il nous le fera payer cher.