1. Le corpus analytique d'items botaniques

[Table des matières]

1.1. Taille et composition du corpus

Le corpus comprend 935 articles (document "Items comparés et analysés"; cf. 1.3) et 3110 termes différents (dont variantes graphiques; cf. document "Termes par ordre alphabétique").

En principe, seul est relevé le vocabulaire ayant rapport aux végétaux naturels, par opposition aux usages qu'en fait l'homme. On notera cependant que le vocabulaire de la vigne est assez bien représenté dans le corpus retenu; on y trouve aussi quelques termes comme talea ou plantal.

1.2. Les mots clés de la création du corpus

Les mots-clés de la création du corpus sont les suivants: a) arbor, arbre, arbreau, fleur, flos, fructus, fruict, fruit, frutex, herba, herbe, noix, nux, plante; b) vulgaire, vulgairement, vulgo, vulgus; c) nos, nostri; d) apothicaires, apoticaires, arboristes, architectes, boutiques, herbarii, herbiers, herboristes, jardiniers, medecins, officinae, pharmacopolae, rustici, rustiques, villageois; e) AEtius, Cato/Caton, Celsus, Columella/Columelle, Dioscoride/Dioscorides, Fuschius, Galenus/Galien, Matthiole, Pline/Plinius, Ruel/Ruellius, Theophraste/Theophrastus, Varro/Varron; f) espece/espesse, genus, sorte, species. Quelques additions se sont faites au fur et à mesure de la consultation du dictionnaire.

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1.3. Les composantes des articles du corpus (voir le document "Items comparés et analysés")

Chaque article est fondé sur un item du Dictionarium latinogallicum de 1552 (= D). Le suivent le ou les items correspondants du Thresor de la langue françoyse de 1606 (= T). Les articles sont rangés par ordre textuel de D. D et T sont pris comme points culminants respectivement du dictionnaire latin-français et du dictionnaire français-latin. Maints items ont paru avant 1552 ou 1606: c'est à l'intéressé de les faire remonter dans les éditions antérieures des deux séries. Sauf exception, cette datation n'est pas faite ici.

Les items sont mis en retrait et sont précédés d'une mise en équation analytique (voir ci-dessous 1.4) des différents termes botaniques contenus dans les séquences définitionnelles, synonymiques, équivalentielles et étymologiques de l'item. (Un item correspond dans le dictionnaire à un alinéa constituant un énoncé lexicographique autonome qui, dans de nombreux cas, fait partie d'un article plus grand à plusieurs alinéas.)

Dans les équations, les termes sont mis en gras. À moins d'avis contraire, le premier terme d'une équation correspond à l'adresse de l'article du dictionnaire ; dans le cas d'un premier terme complexe, le mot correspondant à l'adresse d'article est souligné ; lorsque l'adresse d'article est un mot manquant au premier terme, l'article en question est indiqué au moyen de "s.v. X".

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1.4. Les équations analytiques

Les équations du corpus d'items comparés et analysés sont fondées sur les relations réciproques des termes de chaque item ou énoncé lexicographique. La relation la plus simple et de loin la plus fréquente est celle d'une identité de sens: soit variation graphique ou synonymie intralinguistique, soit équivalence interlinguistique. Il s'agit dans ce cas de variation dénominative. Exemple: Dans ses termes essentiels l'équation d'exprime ainsi: D'autres types de relations comprennent: la hiérarchie classificatoire genre->espèce (ou espèce->genre); la famille de plantes (genre -> espèce 1, espèce 2, etc.); le tout et la partie (plante -> fleur/fruit, ou vice versa); la ressemblance; l'opposition; l'étymologie; le renvoi; la dénomination potentielle.

Voir la légende des mises en équation.

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1.5. Les attributs

Les parenthèses qui suivent chaque terme d'une équation contiennent des informations sur le sens, la source, la langue d'appartenance ou le parler d'usage, la typographie. Exemple: Légende:
"herba" le sens du terme d'adresse est donné dans le texte;
[lat], [fr] le terme est implicitement latin, français, selon le système du dictionnaire;
Plin* le terme est attesté chez Pline; l'astérisque indique que la mention de source est donnée à la suite de plusieurs termes (au lecteur de décider si elle affecte tous, plusieurs ou uniquement le dernier);
R Graeci le texte dit que le terme, imprimé en romain ("R"), est employé en grec ("Graeci"). ("I" = italique, "GR" = grand romain, "G" = caractères grecs, "H" = caractères hébraïques);
R vulgus le texte dit que le terme est employé dans le vulgaire ("a vulgo").

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1.6. Dénomination vs définition

La frontière entre dénomination et définition n'est pas étanche. Pour certains noms de plantes attestés chez les Anciens, Estienne dit que la plante est inconnue ou qu'elle n'a pas de nom en français. Exemples: Une partie de chacune des séquences en français revient à une définition, détaillée ou schématique: "Herbe qui croist...", "sorte d'herbe", "Herbe ayant fueille...", "[soit] arbre en Syrie... [soit] fueille nageant sur l'eaue...".

Estienne peut décider de ne pas mettre certains items de ce type dans le dictionnaire français-latin, car n'ayant pas d'unité lexicale française comme adresse. Dans le cas contraire, de sémasiologique (dans le Dictionarium) l'item devient onomasiologique (dans le Dictionaire). Ainsi, alors que les items bupleuros et oenanthe sont mis dans le Dictionaraire francoislatin de 1539 (tous deux s.v. Herbe), ni moly ni malobathrum ne quitte le Dictionarium.

La séquence française peut comporter définition et dénomination: dans l'item alga la définition est donnée par la première édition de D (1538); la dénomination mousce de mer a été ajoutée en 1552. Aussi le terme mousce de mer est-il absent du dictionnaire français-latin et constitue, dans l'ensemble de l'oeuvre lexicographique d'Estienne-Nicot, un mot caché (cf. 2.3). Ou bien c'est T qui lexicalise le français ; exemple : chamaedrys. Le mot chamaedrys, glosé par "petit chesne" dans D, a pour équivalent français chesnette dans T s.v. Germandrée.

Autre cas de figure : l'item de D comporte deux définitions parallèles, l'une en latin, l'autre en français. Exemple: cedria.

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1.7. Représentation du texte; quelques conventions

Les lettres i/j et u/v sont modernisées dans les séquences françaises, laissées telles quelles dans les séquences latines. Les caractères grecs de l'original sont translittérés.

Quelques symboles et abréviations: Ø = "manque" ; s.v. = "dans l'article" ou "sous l'adresse" ; sub voce = "dans son propre article".

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