Après avoir sous estimé la croissance exponentielle
du réseau mondial, la France semble depuis deux ans décidée
à rattraper son retard. Dans le sillage des entreprises et de particuliers
de plus en plus nombreux, l'Etat français développe à
son tour sa communication en se positionnant sur l'internet. Cette démarche
n'est aucunement un luxe mais bien une obligation face à une telle
révolution technologique. Les sites des institutions se caractérisent
par leur exhaustivité et une réelle volonté de simplifier
l'accès des utilisateurs aux informations nécessaires à
l'application de leur citoyenneté. En ce sens, le devoir de relais
entre l'Etat et les citoyens des institutions est ici efficacement décliné
sous une nouvelle forme.
Cependant, on peut penser que ce phénomène participe
d'une certaine virtualisation de l'Etat dont les institutions perdent alors
leur réalité physique et en un sens leur majesté sacralisante.
L'Etat vient aux citoyens mais semble paradoxalement s'éloigner
dans la mesure où son image se brouille, noyée dans l'enchevétrement
complexe de tous types de communications imaginables qu'est le réseau
mondial.
De plus, internet est synonyme d'une interactivité que l'Etat
se doit de développer s'il veut rendre ses sites attrayants. Les
questions sont alors nombreuses, les perspectives de nouvelle agora virtuelle
par consultation des internautes apparaissent plus démagogiques
que révolutionnaires et l'agora nouvelle se trouve inévitablement
sélective.
C'est bien une image à clarifier, une interactivité à
développer qui représentent les enjeux premiers de la communication
sur internet, que ce soit dans un souci légitime d'information ou
encore dans une vision à long terme d'une démocratie en ligne
qui reste encore à nos yeux utopiques.
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