2.1.2.2. Composés, dérivés

Les composés sont enregistrés de deux façons: a) comme entrées, b) comme exemples d'emploi d'un élément de composition -- ce qui crée tout de suite une nomenclature virtuelle quoique restreinte. Ainsi, s.v. Mes, on trouve comme exemples de construction: mesaise, mesfaire, mesdire, mesadvenir, mescomte, meschoir, mesprendre, mes-user, mesdonner, mesmarcher, mesmarchure. Les entrées en MES..., qui occupent les pages 404-7, ne comprennent pas mes-user et mesdonner. En plus de composés formés des éléments cités dans le paragraphe précédent, on trouve les types suivants présentés comme composés:

Du composé au syntagme libre la pente est glissante. Ainsi on trouve classés alphabétiquement selon l'ordre des lettres: A BON ESCIENT et A BRIDE AVALLEE, tous deux "par forme d'aduerbe" (1573 -- on dirait aujourd'hui "locution adverbiale"); ou encore AVOIR A FEMME "maniere de parler" (1606), A CE PROPOS "maniere d'entrer au propos" (1573), A CHEVAL "sont deux mots" (1573). Nicot offre parfois deux analyses: Pour étudier les différentes classes de dérivés il faut aller de l'espèce-entrée au paradigme, procédé aléatoire. Ici, la nomenclature virtuelle est plus nombreuse. Par exemple, s.v. Beuvailler (1606), sont donnés comme exemples de verbes en -ailler: chamailler, ravitailler, criailler, riailler. Les trois derniers manquent aux entrées. Ou encore, s.v. Harpaille (1606), on trouve canaille, villenaille, goujetaille, marmaille, maraudaille. Même remarque. On trouve une autre liste en -aille s.v. Varletaille (1606); en -ailleur s.v. Rimailleur (1606); en -art/-arde s.v. Rimarde (1606); en -age s.v. Appenage et Brigandage (1606); en -ier s.v. Lancier (1606); en -erie s.v. Briganderie (1606); en -esse s.v. Asnesse (1606); en -able s.v. Abordable (1573) et Escoulable (1606); en -astre s.v. Blancheastre (1606); des adverbes en -ment s.v. Fraudulemment (1606). Comme nous le verrons dans la section 2.2.1.1.1, les entrées du Dictionaire françois-latin et du Thresor sont classées secondairement par familles étymologiques ou dérivationnelles. Ainsi, par exemple, E 1539 enregistre ACCUSER, ACCUSÉ, ACCUSATION et ACCUSATEUR sous la vedette Accuser; T 1564 ajoutera ACCUSEMENT et ACCUSATRICE; ND 1573, ACCUSÉE; et N 1606, ACCUSATIF. Pourtant, la famille la plus nombreuse est entièrement due à N 1606 et Marot: RIME, RIMER/RYMER, RYMEUR, RIMEUSE, RIMAILLEUR, RIMAILLEUSE, RIMAILLE, RIMAILLER, RIMANT, RIMANTE, RIMART, RIMARDE, RIMASSER, RIMASSEUR, RIMASSEUSE, RIMETE, RIMONER, RIMOYER, sous la vedette RIME, plus quatre entrées virtuelles: RIMONEUR et RIMONEUSE s.v. Rimoner, et RIMOYEUR et RIMOYEUSE s.v. Rimoyer. [41]

2.1.2.3. Lexique non marqué

Le lexique non marqué, ou neutre, peut être classifié, comme notre schéma le suggère: adverbes de manière, de temps, etc.; adverbes qualifiant le verbe, l'adjectif, la proposition, l'adverbe; adjectifs épithètes, attributs, qualificatifs, de relation, de couleur, etc.; adjectifs suivis ou non d'une préposition; verbes transitifs, intransitifs, d'action, d'état, de mouvement, etc.; noms concrets, abstraits, communs, propres, etc.; etc. Ce serait trop long, et inutile ici.

2.1.2.3.1. Noms propres et dérivés

Notons seulement que la dernière classe mentionnée a 2.1.2.3, celle des noms propres, dont la place dans les dictionnaires de langue, avec celle des dérivés onomastiques, est de tout temps contestée, [42] mérite une mention spéciale dans la préface de E 1549 et dès 1573 une typographie particulière. [43]

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