J.-F. Féraud, Dictionaire critique (1787): préface de la réédition de 1994 |
IV. Le Dictionaire critique de 1787
Nous ne savons toujours par ce que se dirent l'abbé
d'Olivet et l'abbé Féraud dans la correspondance
qu'ils échangèrent mais peut-être l'illustre
académicien, flatté par la déférence
de son confrère provincial, l'engagea-t-il à
parfaire son dictionnaire portatif en adjoignant l'appareil
définitionnel qui lui manquait. Toujours est-il que
l'auteur remit une fois encore l'ouvrage sur le métier
afin de ne rien négliger de ce qui pouvait être
utile à son public de prédilection.
Ce qui allait désormais
changer d'avec l'entreprise précédente,
c'était l'ampleur, notablement plus englobante, du propos:
la compilation et l'examen critique des définitions, le
commentaire averti des cacographies rencontrées jusque
dans les meilleurs auteurs, l'abondance et la diversité
des sources citées. Mais, avant ces innovations de taille
et profondes, l'aspect le plus visible à l'oeil nu du
profane est la conversion de l'auteur aux vertus de la
réforme orthographique.
1. Un dictionnaire résolument orienté
orthographiquement
Dans la Préface qu'il consacre au Dictionaire
Critique, Féraud ne dit pas quelle prise de
conscience, au demeurant aiguë, lui a fait prendre le risque
considérable d'abandonner la graphie courante de son
temps, qu'il avait adoptée très
généralement dans le Dictionnaire
Grammatical pour innover d'une manière aussi
systématique et conséquente tout au long de
l'oeuvre. Il s'agit bel et bien d'une conversion puisque dans la
préface de son premier ouvrage il martèle encore
des principes fort traditionnels:
Quatre guides doivent nous conduire dans ce labyrinthe,
que forment tant de variétés, l'Usage,
l'Etymologie, l'Analogie, & la
Prononciation. Quand l'usage est constant &
universel, il doit tenir lieu de tout, & on n'a pas besoin
d'autre règle. Alors ni l'Etymologie, ni la
Prononciation, ni l'Analogie ne doivent être
écoutées etc. (édition de 1761 p.
V)
Dans l'argumentaire qu'il développe en 1787, on retrouve
néanmoins des idées venues de Louis Meigret et des
réformateurs précédents: statut de pure
substitution de la graphie par rapport à la prononciation,
critique d'une outrancière fidélité aux
langues savantes dans l'orthographe étymologisante,
inconfort d'une telle graphie pour les étrangers, abus de
l'usage. Mais sa position est celle d'un réformateur
prudent:
La réforme de notre Ortographe est impraticable
dans sa totalité; et quand tout le monde
s'acorderait à y travailler de concert, ce qui est
impossible, on ne pourrait y réussir que par des
éforts successifs; et il faudrait plus d'un
siècle pour achever l'ouvrage. Mais il est des
changemens, qui sont sans inconvéniens, et qui sont
aussi faciles qu'utiles; et c'est à ceux-là
que nous avons borné nos tentatives... Nous
faisons seulement, avec modération, à ce
qu'il nous semble, et avec tous les ménagemens
possibles, des tentatives que nous croyons utiles, et
où d'aûtres n'ont échoué, que
parcequ'ils les ont faites sans prudence et sans
discrétion. [10]
Dans le domaine vocalique, Féraud commence par
généraliser courageusement la graphie -ai- à
la place de -oi- chaque fois que la prononciation est
/E/ [11], réforme qui se voit
tout de suite avec insistance à cause des terminaisons
d'imparfait et de conditionnel. Il prend ainsi une bonne
quarantaine d'années d'avance sur l'Académie qui
ne procèdera à cette rectification qu'en 1835.
Ensuite il régularise de façon très
conséquente la notation des /E/ en utilisant l'accent
grave et l'accent circonflexe:
Tout e qui précède l'e muet,
et qui n'est pas ouvert et long, est un è
moyen et doit être marqué de l'accent
grâve. [12]
Ce principe souffre une exception de taille:
On n'a pas encôre étendu cette accentuation
aux e suivis d'une double consone, parce qu'on a cru
que cette consone redoublée indique assez que
l'e n'est ni muet, ni fermé, ni fort
ouvert. [13]
Sur les /E/ ouverts et longs, comme sur les autres voyelles
longues à l'exception des nasales, il marque l'accent
circonflexe. Cette application rigoureuse, si elle
généralise l'utilisation fastidieuse des
diacritiques, contraste par sa simplicité et sa
conséquence avec l'effort méritoire mais encore
chaotique de l'Académie en 1740 et 1762.
Dans le domaine consonantique,
Féraud s'attaque aux géminées inutiles
chaque fois que l'analogie ne va pas contre la simplification ou
qu'un cas d'homonymie fâcheux n'apparaît pas. Il
supprime également nombre de consonnes
étymologiques. Mais ces propositions apparaissent comme
des variantes graphiques qui coexistent avec l'orthographe
traditionnelle. En filigrane se laisse voir ici chez ce
jésuite un évident sens social qui, sans être
révolutionnaire, pourrait expliquer que les travaux de
l'Assemblée Constituante n'aient pas laissé
l'abbé Féraud indifférent. Son origine
relativement modeste et provinciale, le peu de propension qu'on
lui voit pour la vie mondaine et les blandices du pouvoir,
peuvent indirectement nous expliquer cet effort pour peindre plus
aisément aux indoctes la prononciation du français.
Cette décision vaudra malheureusement à l'auteur
des critiques qui, ajoutées à celles des beaux
esprits parisiens, des grammairiens métaphysiciens sur
l'obsolescence de sa terminologie linguistique [14] et à l'évolution du pays
après la Révolution, contribueront à jeter
l'oeuvre sinon dans le discrédit, du moins dans une
certaine obscurité, dont témoigne la
non-réédition de l'ouvrage [15]. Elle ne le méritait pas, comme on
va le voir en le feuilletant. La suite de cette préface
ne saurait tout dire de ce qui fut, chez Féraud, novateur
mais elle s'efforcera de brosser néanmoins un portrait
objectif des points forts de l'oeuvre.
2. Une encyclopédie portative de la langue
française
On l'a vu pour le Dictionnaire Grammatical de 1761,
l'idée de faire pour les grands secteurs du savoir des
répertoires alphabétiques commodes était
dans l'air. Féraud comble un vide. L'entreprise n'est donc
pas originale mais sa mise en oeuvre demandait des lectures et
un esprit de synthèse et d'ordre remarquable.
Là où, en revanche,
il innove, c'est dans le traitement général des
connaissances accumulées.La compilation peut aboutir,
comme chez certains polygraphes brouillons, à une
rhapsodie dans laquelle des apports multiples sont
démarqués sans aveu de dette ni travail de refonte.
Féraud n'aurait-il fait que refondre intelligemment qu'il
eût déjà fait oeuvre utile. Mais il va plus
loin et c'est là son mérite et son
originalité.
3. Un Dictionnaire critique
Le titre, dès l'abord, est déjà une
fière déclaration de principe: voilà un
ouvrage qui s'érige, sinon en juge, du moins en
deuxième regard, celui qui évalue à l'aune
du jugement personnel les travaux des autres.
Il est des titres ronflants qui ne
correspondent guère au contenu effectif du texte.
L'abbé, en cette matière, ne trompe point son
monde. Son magistère s'exerce sur deux domaines
principaux:
- sur
les travaux commentatifs en sa possession, le plus souvent
cités et référencés par le nom de
leur auteur: dictionnaires, remarques, grammaires, opuscules
grammaticaux divers sont compilés, comparés et font
l'objet d'une décision, certes nuancée, mais
audacieuse lorsqu'elle va, comme c'est si souvent le cas,
jusqu'à compléter voire corriger la toute puissante
Académie Française. Il fallait une belle assurance
pour déclarer plus d'une fois à propos de celle-ci
J'ose ne pas approuver l'illustre Compagnie, Elle
oublie que.. Elle ne le mentionne pas...Elle aurait dû
ajouter que...
- sur
les pratiques langagières de son temps. Cette
pédagogie du mauvais usage est novatrice lorsque
Féraud cite en exemple le bon et le mauvais usage et passe
la gamme des parlures au peigne fin de ce qui est barbare, bas
et populaire, tout juste bon pour le burlesque, bon pour la
conversation, familier, simple etc. Sans faire acception
d'aucune gloire présente ou passée, les auteurs de
son temps sont convoqués à son tribunal et leurs
pratiques langagières méticuleusement
soupesées dans le silence du cabinet marseillais. Il
fallait là encore une belle assurance pour braver le
préjugé si enraciné que les Parisiens
nourrissaient à l'égard des provinciaux, surtout
des méridionaux. On comprend qu'au détour d'une
page plus d'un sourcil se soit froncé devant une
férule qui, pour n'avoir pas la raideur de celle de
Malherbe, taillait et découpait avec assurance dans le
tissu de la langue et dans les gloires contemporaines. Bien des
devanciers eussent hésité à sanctionner
comme à encenser des gens de lettres encore bien vivants.
L'abbé, on le voit, n'avait pas les complaisances si
souvent reprochées aux casuistes de sa Compagnie dans le
domaine de la morale. Le propos est dosé, il est parfois
déférent, mais il n'en est pas moins ferme, comme
on va le voir.
4. Un dictionnaire personnel
Le projet critique fait, cela va de soi, intervenir la
subjectivité. Mais celle-ci peut se manifester plus ou
moins nettement dans la matérialité du texte. Or
c'est peut-être, avec l'innovation graphique,
l'originalité la plus saillante de l'oeuvre au premier
abord: les marques d'une subjectivité parfois
véhémente se laissent voir couramment. Je
s'exhibe sans fausse pudeur et ne s'encombre pas de
déguiser sa présence sous les dehors du jugement
universel. Il tranche en son nom propre et en assume pleinement
la responsabilité. Les formes de cette inscription sont
multiples. Nous ne citerons ici que les cas extrêmes afin
que le lecteur prenne la mesure du registre commentatif [16]. Ici c'est un énoncé
en je qui module l'assertion en termes de jugement
affectif:
Doner le branle: mettre en disposition d'agir. Je n'aime
point l'emploi de cette locution familière dans la
phrase suivante: Après avoir doné, pour
ainsi parler, le branle à son courage, il le pousse
au-delà des justes bornes. Le pour ainsi parler
ne corrige pas le baroque de cette expression (s.v.
BRANLE)
Là c'est une série de points d'exclamation qui
donnent à l'assertion l'emphase de l'indignation:
La définition d'une Armée est curieuse
dans M. Thomas: "Cent mille hommes, oposés
à cent mille hommes, forment des masses redoutables
qui s'étudient, qui s'observent, qui combinent avec
une sage lenteur tous leurs mouvements, et balancent avec
un art terrible et profond la destinée des
Etats". - Des masses qui s'étudient, qui
s'observent, qui combinent, qui balancent! Quel
langage!. (s.v. MÉTAPHORE)
Ailleurs c'est la pratique du persiflage qui révèle
une subjectivité mi-amusée
mi-exaspérée, toujours à l'article
MÉTAPHORE:
Régir les Etats comme Dieu régit le monde,
bien organiser l'ensemble pour que les
détails roulent d'eux-mêmes...
Calculer l'influence de toutes les parties les unes
sur les autres et de chacune sur le tout... lier les
intérêts particuliers à
l'intérêt général, ... en
comprimant chacun d'eux par les poids
environnans; faire concourir les divisions
mêmes à l'harmonie du tout;
connoître à quel point du cercle est
parvenu l'Etat qu'on gouverne; le fixer, s'il est
heureux, le faire remonter en arrière, s'il
est déchu... Reculer le plus possible les
limites du bien et retrancher sans cesse la
somme inévitable des maux, qu'entrainent le
tourment des afaires... le choc et le
contraste éternel du possible physique et de
l'impossible moral - Après avoir lu ce
morceau, que j'ai beaucoup abrégé, on ne peut
manquer de devenir un grand homme d'Etat.
L'antiphrase se lit également dans ce commentaire qui
joue simultanément sur le jugement implicite à
désastreusement:
Cet adverbe est un néologisme qui contribue
à enrichir la langue, ou plutôt le langage des
petites-maîtresses.
Accessoirement le lexicographe ira jusqu'à parodier
plaisamment les défauts qu'il réprouve,
révélant ici et là l'art qu'il a
développé dans la polémique
anti-philosophique. A furieusement, que le milieu
précieux affectionne dans le sens d'excessivement,
il ironise:
On peut dire que plusieurs sont furieusement
amateurs de furieux et furieusement.
La matière sur laquelle cette subjectivité
complètement assumée s'exerce n'est pas seulement
le langage. C'est aussi sur la chose, sur les faits qu'elle se
prononce. A l'adresse descriptif, par exemple, il ajoute
après le commentaire lexicographique:
Depuis quelque temps, à l'ocasion des
Poètes allemands, on parle beaucoup du genre
descriptif, genre bien fatigant et bien ennuyeux,
à mon avis.
Ainsi à matérialisme, il s'engage plus que
ses confrères en lexicographie. Qu'on compare par exemple
l'Académie en 1762:
Opinion de ceux qui n'admettent point d'autre substance
que la matière.
Trévoux en 1771:
Dogme très-dangereux, suivant lequel certains
Philosophes prétendent que tout est matière
et nient l'immortalité de l'âme.
et Féraud:
[C']est l'absurde opinion de ceux qui n'admettent point
d'autre substance que la matière.
Mais c'est à l'article *Philosopherie, philosophesque,
philosophiser, philosophisme et philosophiste que le
registre lexical de la réprobation est le plus intensif:
Mots nouveaux, et qui comencent à
s'acréditer. L'indignation, qu'ont excitée
dans les bons esprits les horribles écarts de
certains faux Philosophes modernes, a fait inventer ces
mots singuliers.
et plus nettement encore:
Philosophiste et Philosophisme ont
été heureusement inventés pour
caractériser les faux Philosophes et la
fausse Philosophie. Les termes de philosophe
et de philosophie ne seront plus si souvent
profanés.
Horrible, absurde, heureux, profaner: les mots traduisent
tous une présence émotionnelle qui va, à
Philosophaille, jusqu'au mépris affiché:
Terme de mépris, employé depuis peu en
parlant de la tourbe des prétendus philosophes
modernes.
L'oeuvre y trouve du coup une certaine vivacité de ton qui
ne manque pas de charme pour un lecteur du XXe siècle
habitué à l'apparent détachement des
répertoires contemporains.
Il faut enfin signaler que cette
oeuvre a sa facture bien à elle: l'auteur pratique
parfois, et sans scrupule excessif, la politique du silence
chaque fois qu'à ses yeux le mot en vedette ne
présente guère d'intérêt pour son
propos critique. D'où l'impression d'articles
asymétriques les uns par rapport aux autres. La recherche
d'exhaustivité va donc de pair avec une certaine
liberté d'allure qui confine par endroits au saut
cavalier, voire à la désinvolture. On notera par
exemple que dans les articles à adresses multiples le
premier mot traité n'est pas forcément le premier
en adresse. Féraud sur ce point va son chemin comme il
l'entend et choisit comme bon lui semble l'ordre et le mode de
traitement [17].
5. Les sources
Le Dictionaire Critique est d'abord, par
définition, un répertoire compilé, puisqu'il
se donne pour tâche de mettre à la portée du
lecteur la synthèse revue et complétée d'un
siècle et demi de travail définitionnel, au sens
très général du terme.
Sur un échantillon certes
limité, mais examiné avec soin, Jean Pierre Seguin
(Seguin 1987 : 21) a établi un inventaire des
autorités convoquées dans le D.C. L'Académie
vient en tête comme la première
référence. Attitude critique mais
référence prioritaire, dit-il (Seguin
1987 : 25) que cette consultation systématique des
éditions de 1740 et 1762. Dans le Suplément,
l'attitude reste la même, quoique la mention explicite
tende à disparaître dès les premières
pages. Trévoux et les Synonymistes (surtout Girard, dans
une moindre mesure Roubaud) viennent ensuite, presque à
égalité; puis Richelet et les remarqueurs ou
grammairiens les plus divers constituent le corpus varié
des références sporadiques:
Régnier-Desmarais, Restaud, Buffier pour la grammaire,
Vaugelas, La Touche, Andry de Boisregard, Ménage, Th.
Corneille, Bouhours pour les remarques. Enfin Féraud
renvoie aussi à son Dictionnaire Grammatical pour
le corriger à l'occasion.
Ces emprunts, cités
littéralement ou en substance, sont le plus souvent
référencés, au moins succinctement [18]. Lorsque les avis sont partagés,
Féraud les laisse parfois coexister comme il peut
également les départager explicitement.
Quant aux exemples d'auteurs, qui
coexistent avec des exemples fabriqués dans un rapport
approximatif de 30 à 60%, un travail de
vérification reste à faire sur la part des
citations de première main dans le Dictionaire
Critique. Jean Stéfanini (Stéfanini 1969 :
147) cite en effet avec admiration la diversité des textes
exploités en histoire, en jurisprudence, en sciences de
la nature, en littérature, en journalisme etc. Mais la
question n'est pas élucidée de savoir si ce sont
d'autres répertoires qui alimentent ces citations
référencées. Sur un
échantillon du Suplément manuscrit [19], J.P. Seguin (Seguin 1987 : 32) a
établi seulement la prédominance de Trévoux
1752 comme pourvoyeur principal de citations. Qu'on en juge
plutôt: 50% des mentions se trouvent dans Trévoux
et, chose convaincante, l'ordre dans lequel se fait la citation
est le même que dans le répertoire des
Jésuites. Ce ne peut donc être le résultat
du hasard. Sur d'autres échantillons dispersés dans
l'ensemble du même Suplément, il note certes
des proportions diverses. Toujours est-il que Trévoux joue
bien dans le Suplément ce rôle de
réservoir aisé et complémentaire de
citation, d'ailleurs placées en marge. Mais les conditions
de travail de l'abbé ayant beaucoup varié entre la
compilation du Dictionaire Critique et celle du
Suplément, il n'est pas possible de conclure de
l'un pour l'autre et un travail de synthèse reste à
faire qui permettrait de trancher définitivement sur la
place des fiches que Féraud a personnellement
effectuées de première main dans la masse des
exemples cités et référencés.
Toutefois le lexicographe offre un indice que nous aurions
tendance à prendre au sérieux lorsqu'il indique
ceci en note au bas de la liste des Noms des Auteurs et
Titres d'ouvrages cités dans ce Dictionnaire:
*Nous ne prétendons pas mettre dans cette Liste
tous les ouvrages des Auteurs cités, mais seulement
ceux que nous avons lus, ou en entier, ou par
extrait. [20]
Nous renvoyons le lecteur à cette liste dont il
appréciera comparativement l'importance en se
référant par exemple à celle du Dictionnaire
de Richelet. Nous avons plutôt tendance à croire
Féraud sur parole lorsqu'il affirme avoir lu en entier
ou par extrait les auteurs cités. L'homme ne semble
pas vivre sur le bluff. Quel dommage que nous n'ayons pas
l'inventaire complet de sa bibliothèque [21], qui nous fournirait sinon la preuve du
moins un indice de poids.
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Notes
10. Préface au Dictionaire Critique de 1787, p. VII (version en ligne).
11. graphie dite "de Voltaire" car l'auteur en avait
proposé la généralisation
12. Préface au Dictionaire Critique de 1787, p. IX (version en ligne).
13. Préface au Dictionaire Critique de 1787, p. VIII (version en ligne).
14. Voir la section IV.9 pour le
métalangage de Féraud dans le Dictionaire
Critique
15. Un travail reste à faire sur le devenir de cet
ouvrage. Madame B. von Gemmingen (Von Gemmingen 1988 : 131
note 36) indique que l'oeuvre est néanmoins citée
par Boiste, Catineau et Laveaux au XIXe siècle. Elle n'a
donc pas sombré dans l'oubli, même si elle n'est pas
rééditée.
16. Ce passage résume une partie de la communication de
Philippe CARON au Colloque Féraud de 1984 (Caron 1984:
passim)
17. Madame Von Gemmingen signale en outre [Von Gemmingen
1988 : 115-116] des adresses regroupées d'une
façon certes moins bizarre que dans le Dictionnaire
Grammatical mais qui laissent toutefois le lecteur
contemporain perplexe. Voir la section IV.9 de T.R.
Wooldridge sur l'efficacité du D.C.
18. On ne sait pas toujours de quelle oeuvre, en effet, tel
passage est tiré lorsque le grammairien ou le lexicographe
a produit plusieurs ouvrages.
19. Nous reviendrons en détail ci-après sur ce
manuscrit de 800 pages, perdu dans le courant du XIXe
siècle et retrouvé par le Professeur Pierre
Larthomas en 1963.
20. Préface au Dictionaire Critique p. XVI
21. Jean Stéfanini en a retrouvé un qui fut
effectué lors de la perquisition faite à son
domicile après sa fuite vers Nice (Stéfanini
1969 : 325-327). Mais 124 volumes ne sont que
mentionnés en bloc comme vieux et
incomplets et 100 brochures tant grandes que
petites. Les plus vieux volumes étaient
peut-être les plus compulsés, donc ceux qui ont le
plus servi à l'élaboration de l'oeuvre
lexicographique