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Présentation de la cybergéographie

Éric Guichard (2003)

Nous espérons dans ce premier article suggérer par une série d'exemples ce que peut être la cybergéographie, et préciser ses spécificités, en termes de méthodes, de sources, et de problématiques.

I. Introduction

Il nous apparaît que l'internet n'est pas une «nouvelle technologie», mais une étape parmi les multiples transformations de l'écriture, dont on ne comprend bien les effets que si on aborde cette dernière comme une technique intellectuelle (cf. notre thèse en ligne). On peut alors s'attendre à ce qu'un changement dans nos manières d'écrire (codage, hypertexte, logiciels, mais aussi archivage, supports, etc.) induise des déplacements (qu'il reste à mesurer précisément) dans l'organisation de nos processus mentaux: la recherche documentaire (avec les sites web et les moteurs de recherche), les modes d'expression et d'articulation du raisonnement (inclusion de schémas, graphiques, tableaux), l'usage et le traitement des sources (ré-exprimées sous forme de bases de données), nos centres d'intérêt (la façon dont l'internet s'impose comme thème d'étude), même les formes de l'échange qui organisent le monde de la recherche (réseaux de pairs, notoriété) sont infléchis, remodelés, repositionnés les uns par rapport aux autres du fait du caractère numérique et réticulé de l'écriture (nous nous intéressons ici aux potentialités de l'informatique, sans toutefois évoquer les formes d'étouffement de l'outillage mental qu'elle peut aussi induire).

Une telle assertion doit évidemment être nuancée suivant les lieux et contextes. Mais s'il y a un «monde» dans lequel il est aisé de la vérifier, c'est bien celui des universitaires et des chercheurs, réels artisans de l'écriture, avec laquelle ils assimilent, synthétisent, transmettent et affinent la connaissance scientifique.

II. La géographie

Et si l'ensemble des disciplines (souvent fondées sur des objets, des sources, des méthodes) est altéré, recomposé par la diffusion de l'informatique et de l'internet, on ne voit pas pourquoi la géographie y échapperait. En ce sens, la carte, instrument privilégié des géographes, à la fois synthèse textuelle et graphique de raisonnements sophistiqués et élément de départ pour de futures démonstrations, est un objet intellectuel de référence pour comprendre les relations qui se tissent entre pratiques cognitives, symboles graphiques, instruments en permettant l'appréhension, et support de l'écrit. Déjà, le fait que depuis une vingtaine d'années, on puisse produire aisément des cartes, grâce aux fonctions élémentaires de l'ordinateur (traitement numérique et production graphique), nous permet de solliciter plus fréquemment qu'il y a un demi-siècle le raisonnement cartographique pour asseoir une preuve, ou plus simplement tester une hypothèse. L'internet, avec ses corpus électroniques (bases statistiques, textuelles, graphiques, mais aussi archives propres à cette technique, etc.) et ses protocoles (hypertexte, programmes réticulés...) amplifie cette tendance.

Donnons-en quelques exemples.

II. 1. L'animation

Celle-ci ne sert pas qu'à décrire des processus historiques, comme le montre cette carte de France. En représentant les communes par de simples points, indépendamment de leur superficie ou de leur population, et en choisissant de faire apparaître graduellement les communes de plus de 10000 habitants, de plus de 9900, 9800 et ainsi de suite de 100 en 100 jusqu'à la totalité des communes habitées, on découvre un fait clair: la moitié des communes de France est composée de villages et de hameaux (plus précisément, en 1992, les communes de moins de 500 habitants représentaient 61% des communes françaises, mais seulement 9% de la population de notre pays). En se rappelant le statut spécifique des communes (élément minimal de la représentation politique), on remarque, à la lecture de cette carte, une nette sur-représentation du monde rural dans l'expression politique de la nation, non conforme avec les poids démographique et économique des campagnes. On peut alors se demander si le déficit démocratique des villes n'explique pas certains archaïsmes propres à la France: difficultés à construire des consensus (effet clochemerle, présence de micro-féodalités), à comprendre ou au moins à accepter la modernité (dans ses formes culturelles, sociales, voire techniques), à penser rationnellement le monde paysan (cf. l'exception «agri-culturelle» française au sein de la PAC européenne).
Ici, la carte animée a des effets de preuve et de conviction à notre avis plus aisés (et moins coûteux) à mettre en oeuvre que son équivalent imprimé, tout en conservant une fonction heuristique traditionnelle (en l'occurrence nous inviter à mieux connaître l'histoire de notre pays et de ses institutions).

II. 2. L'hypertexte

Le fait de doter une image de références hypertextuelles n'est pas nouveau (cf. bornes interactives, CD-ROM, etc.), mais la possibilité d'associer des fichiers à des éléments cartographiques permet d'en compléter la valeur informative, comme le montre cette carte clickable de l'élection présidentielle de 1995 à Paris: la présentation d'une seule carte (relative au second tour) et la catégorisation réductrice des 80 quartiers parisiens en une poignée de classes sont compensées par la description détaillée des choix des électeurs lors des deux tours. Ici, l'hypertexte remplace l'index ou la note inframarginale, et aide le lecteur à reconstruire le raisonnement du cartographe. Bien sûr, d'autres outils (javascripts, etc.) prolongent de telles possibilités.

II. 3. Le programme

Plutôt que de cantonner le lecteur d'une carte dans une activité intellectuelle à rebours (jusqu'ici, les processus mentaux étaient générés par l'étude de la carte, une fois celle-ci conçue par un expert), on peut l'inviter à réaliser lui-même les cartes de son choix, jusqu'à obtention de celle qui lui apparaît la plus pertinente. On profite alors des activités de méta-écriture rendues possibles par les ordinateurs et l'internet: en l'occurrence, la production de logiciels en ligne, qui permettent de déléguer au lecteur l'activité cognitive en amont de la production de la carte.
L'atlas de l'immigration offre un tel exemple de mise à disposition au lecteur d'un instrument de mesure et de production graphique, qu'il est libre d'utiliser à son gré.

On imagine alors comment intégrer plus encore le programme dans la production cartographique, en concevant des logiciels entièrement en ligne, qui invitent le lecteur à utiliser ses propres données et fonds de cartes (comme il le fait avec un logiciel off line), et en affinant les processus de visualisation au travers de l'internet (animation vectorielle, intégration d'instruments de navigation dans la carte -zoom, retour arrière, hypertexte-, etc.)


On espère avoir montré comment l'internet, en tant que processus d'écriture, dynamise la recherche en géographie, en facilitant la production, le traitement et l'appropriation de données, d'éléments de raisonnement, de synthèses: autant d'éléments propres à l'activité intellectuelle, qui sont explicités et donnés à manipuler par le biais de l'informatique.

III. Le territoire

On peut alors s'attendre à ce que l'objet privilégié des géographes, le territoire, soit lui aussi remodelé par l'internet: nous venons de montrer qu'en tant que représentation combinant le social et le spatial, le territoire peut se donner à voir de façon différente suite à l'invention de nouvelles techniques d'écriture.
Mais le territoire est aussi modifié par les réseaux de l'internet, par les pratiques propres à l'internet. Par exemple, aux cartes des canaux, des chemins de fer et des routes s'ajoutent aujourd'hui celles des «autoroutes de l'information». L'étude des flux de l'internet peut mener à celle des usages et à la détermination d'indicateurs pertinents pour décrire des dynamiques collectives à des échelles diverses, incluant celle des continents ou du monde.
Bien sûr, ces nouvelles représentations peuvent intégrer les éléments d'écriture exposés au paragraphe précédent. Nous donnons maintenant quelques exemples de cartes utilisant des données propres à l'internet et susceptibles de nuancer nos représentations territoriales.

III. 1. La France

La carte départementale de la distribution des noms de domaines français en 2000 met en évidence des structures territoriales qui, à notre avis, témoignent d'une transformation (terme à prendre sans valeur morale aucune, notre but n'étant pas de promouvoir le déterminisme technique) du paysage national: apparaissent de grands blocs régionaux homogènes (façade atlantique du Nord-Ouest de la France, pénétrant assez largement le bassin de la Loire), région parisienne étendue (de Rouen à Dijon), et enfin, région Rhône-Alpes. En dehors de ces trois zones quasi connexes (grâce au Jura pour les deux dernières), on repère, dans un vaste ensemble de départements où le nombre de noms de domaines ne dépassait pas la centaine en 2000, quelques pôles éparpillés: Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Nice et Lille; l'Alsace formant une fausse exception dans ce paysage: région homogène, mais néanmoins isolée.
Ces données (recueillies auprès des RIPE) peuvent être critiquées: l'achat d'un (ou plusieurs) nom de domaine ne signifie pas plus qu'une sensibilisation d'une entreprise, d'une institution, à la publication électronique. Mais, comme toujours, le but d'une carte est aussi de questionner et de critiquer les indicateurs à l'origine de sa construction. Néanmoins, la configuration territoriale induite par ces indicateurs départementaux nous semble cohérente avec ce que nous savons par ailleurs des formes contemporaines de l'organisation spatiale des diverses industries en France.

III. 2. Les internautes dans le monde

La carte mondiale des usages de l'internet décrit d'abord le taux d'internautes par pays, tel qu'il a été estimé en décembre 2002 par la CIA. Bien que que la définition d'un internaute varie suivant les analystes (mais ne tienne hélas jamais compte de la maîtrise effective de l'internet par ces utilisateurs), nous pouvons imaginer que cette estimation, proposée par un seul centre, induise pour chaque pays des taux d'erreur d'un même ordre (et nous avons vérifié que les pourcentages donnés par d'autres centres sont analogues à celui que nous utilisons). Si donc cet indicateur est biaisé (nous avons pour habitude, depuis 1996, de diviser par quatre les chiffres que proposent les estimations usuelles du nombre d'internautes), il ne l'est pas plus que celui qui définit le taux de croissance, ou celui du chômage. D'autre part, comme nombre d'indicateurs sociaux, pertinents ou fortement criticables, il finit par avoir des effets réels dans la mesure où il aide à définir des politiques d'investissement (pour une entreprise, ou pour un organisme international) et des critères de comparaison. A ce titre, donc, il fait sens.

Que nous montre cette carte? Tout d'abord, à quelques exceptions près, une forte déshérence de l'Afrique, avec un prolongement jusqu'au sous continent indien: en ces nombreux pays, moins d'une personne sur cent dispose d'une connexion à l'internet. A l'opposé, on rencontre des taux exceptionnellement élevés (plus d'une personne sur deux) pour des pays tels que: Suède, Islande, États-Unis, Grande-Bretagne, Danemark, Hollande, Norvège, Hong-Kong, Australie.
Jusque là, cette carte met donc en évidence la réalité de la fracture numérique, et fait apparaître des régions homogènes comme l'Amérique, l'Europe du Sud, ainsi que quelques pôles (Afrique du Sud, Émirats Arabes Unis, etc.).

Mais la prise en compte d'une autre variable, comme le produit intérieur brut par habitant (lui aussi souvent estimé), permet de faire apparaître d'autres pays, repérés par des cercles bleus sur la carte, a priori moins riches que l'Europe ou l'Amérique du Nord. Le nombre d'internautes rapporté au PIB du pays peut témoigner d'un dynamisme économique reconnu, comme pour la Corée du Sud et la Malaisie, ou d'une situation politique difficile, comme pour la Palestine, qui (de façon surprenante si l'on oublie les modes d'enfermement collectifs imposés aux habitants de ces territoires émiettés), apparaît au premier rang avec cet indicateur. Entre ces deux profils, le cas de l'Estonie, avec son taux «nombre d'internautes sur PIB» de 3,81 (cinq fois supérieur à celui de la France ou du Brésil), invite à étudier attentivement la situation politique et économique de ce pays singulier.

III. 3. Histoire de l'internet

D'autres cartes, animées, permettent de suivre, pour l'Europe, l'Asie et l'Afrique Nord-équatoriale (version lente ou rapide), l'évolution de l'appropriation de l'internet par les pays de ces continents. Celle-ci est mesurée mois après mois, pour une période allant de 1992 à 2000. Nous renvoyons le lecteur aux commentaires associés à ces cartes, et nous limitons ici à rappeler quelques faits: tout d'abord, les variables utilisées (nombre de machines connectées à l'internet, nombre de noms de domaines par pays) dénombrent des machines au lieu d'estimer des pratiques humaines; ensuite, on remarque que les dynamiques d'appropriation sont enracinées depuis maintenant une décade: par exemple, l'avancée des pays du Nord de l'Europe, les difficultés africaines, et la position intermédiaire de pays comme la France, étaient manifestes dès 1992; rares sont les pays dont le rang a beaucoup varié depuis cette date. Enfin, la bulle spéculative et les croyances qu'elle a engendrées se donnent à voir (cercles verts) dès 1999, avec l'engouement des paradis fiscaux pour les noms de domaine, comme le prouvent les cartes limitées à l'Europe (version lente ou rapide).

III. 4. Mesures des flux

On aborde ici un champ d'étude complexe, au carrefour de plusieurs disciplines: l'étude des flux de l'internet renvoie aux mathématiques et à la physique (pour modéliser le trafic, à des fins de maintenance des réseaux actuels, ou de dimensionnement des réseaux futurs), à la sociologie (pour corréler les échanges entre machines à des pratiques sociales), et bien évidemment à la géographie elle-même, pour comprendre comment s'organisent axes et territoires.
Les cartes des flux Renater entre les plaques régionales de la France de l'enseignement et de la recherche mettent en évidence un fort axe Paris-Lyon, et, autour, d'intenses échanges entre les villes universitaires incluses dans le quadrilatère Paris-Montpellier-Nice-Strasbourg (fréquents flux en rouge, voir aussi les versions à 1/2, 1, 2 et 25 images par seconde).
D'autres cartes montrent les grandes variations de statut des pôles régionaux: Nancy apparaît comme un grand fournisseur de ressources (beaucoup de flux à destination du noeud nancéen, dont les flux sortants se limitent principalement à l'extérieur -hors Renater et vraisemblablement hors-France); à l'opposé, les centres scientifiques grenoblois échangent très peu avec leurs équivalents français et beaucoup avec l'extérieur (voir aussi Renater01 pour d'autres précisions et un accès à d'autres rythmes des cartes de Nancy et Grenoble).
On remarquera que ces cartes, tirées d'indicateurs très précis, et relatifs à une population homogène (les enseignants et les chercheurs) confirment les disparités territoriales apparues au point III. 1. Nous ne doutons pas que de telles variables, si possible corrélées à d'autres, et encore plus affinées, permettront de faire le lien entre mesures physiques des réseaux et pratiques sociales, et finiront par constituer le coeur de la future cybergéographie.

IV. Ouvertures

Le lecteur s'étonnera peut-être de nous voir passer sous silence les cartes dites mentales, avec ou sans métaphore géographique (notions d'importance ou de proximité représentées par des montagnes, des co-présences en une même vallée, etc.). Si nous ne négligeons les apports heuristiques de telles représentations, nous préférons favoriser une géographie concrète, attachée aux notions de distance, d'organisation politique et spatiale. Sur ce plan, les cartes anamorphiques nous semblent totalement compatibles avec un projet cybergéographique. Mais il nous semble plus opportun, dans le cadre de ce paragraphe, d'évoquer deux questions qui nous semblent d'importance.

IV. 1. Le déficit territorial

Le caractère faiblement géographique de la plupart des données de l'internet (difficultés à localiser un nom de domaine, surtout s'il provient d'une multinationale ou d'un provider qui «reroute» ses modems pour éviter la saturation de réseaux régionaux) est en fait propre à relancer le débat sur la notion de territoire (questionnement à notre avis qui restera d'actualité même après la socialisation d'IPV6). Certains acteurs ont-ils avantage à réduire la territorialité de l'internet? A l'opposé, les utopies commerciales de la fin du XXe siècle et leurs échecs retentissants s'expliquent-ils par la non prise en compte (forme d'oubli naïf mais lourd de conséquence) de la variable essentielle pour expliquer toute activité industrielle et commerciale qu'est le territoire? Ou à l'opposé, au territoire traditionnel, ensemble de représentations sociales associées à un espace, doit-on ajouter des paramètres spécifiques qui accroissent ou réduisent la distance entre des personnes physiquement proches, comme l'appartenance à un réseau universitaire fonctionnant sous Unix, ou l'abonnement à un provider donné? Nous pensons ici à des serveurs (de mail, de web) qui s'écroulent vite sous l'effet des virus (source d'accroissement de distances entre leurs utilisateurs et le reste du monde), et aussi à des providers qui facilitent plus la communication entre leurs clients qu'entre ceux-ci et les abonnés à un concurrent. En ce sens, nos représentations territoriales ne seraient pas nouvelles, mais remodelées par des paramètres actuels. N'oublions pas qu'il en est de même pour des notions (plus souvent émotives qu'explicites) comme celle de religion, de classe sociale, de culture et d'habitat (on peut penser aux représentations attachées aux notions de banlieue, de cité, en France, en ces temps de polémiques entretenues à ces sujets), où le voisin peut être présenté comme un martien.

IV. 2. Les indicateurs statistiques

Que l'on raisonne en termes d'usages ou de flux de l'internet, on est confronté à des distributions statistiques que les scientifiques -de leur propre aveu- maîtrisent ou expliquent assez mal. Celles-ci renvoient à des lois de puissance, parfois sans variance, ce qui invite tout d'abord à la critique des catégories sociologiques (avec leurs normes, leurs homogénéités) que nous avons l'habitude de manipuler. Certes, on pressent que l'appropriation d'un nouveau système technique ne répond pas, au moins à ses débuts, aussi bien qu'on pourrait l'espérer à des déterminants comme la classe sociale ou le niveau de fortune. Les lois de puissance mettent aussi à mal des notions comme celle d'échantillon représentatif, et valorisent les (nombreux) évènements singuliers.
Mais ces statistiques posent aussi problème pour les personnes qui désirent représenter graphiquement des indicateurs associés aux usages de l'internet: quand une variable a d'énormes fluctuations, on ne peut représenter ses réelles valeurs. Que choisir? Son logarithme, sa racine quatrième (tronquée) comme dans l'exemple III. 4? Comment s'assurer qu'une représentation donnée ne masque pas les phénomènes singuliers que nous évoquions à l'instant (comme les petits débits entre plaques régionales)? Combien de temps nous faudra-t-il attendre avant que la communauté scientifique ne s'accorde sur un indicateur, statistique et visuel, qui finisse par avoir une pertinence reconnue et comprise par tous? Faut-il adapter la sémiologie graphique actuelle à ces études?

Voici, en sus de la réflexion sur les instruments d'écriture des cartes actuelles, les réflexions qui pourraient alimenter le débat sur la cybergéographie.

Page créée en février 2003, modifiée le 5 juillet 2009