DOUCEUR, s. f. [Dou-ceur.] Qualité de ce
qui est doux. Il se dit au propre et au figuré, dans la
plupart des sens de doux. "Douceur du sucre, du lait.
Douceur de la voix, de l'haleine. Douceur des regards,
du visage. Goûter la douceur de la vie, du
commandemant, de commander. etc. Gouverner les peuples avec
douceur.
Au pluriel, il ne s'emploie qu'au
figuré. "Les douceurs de la société. La
solitude a ses douceurs. -- Conter, dire des douceurs à
une femme, lui dire des chôses flateuses et galantes, comme si l'on
était amoureux d'elle. -- Mde de Sévigné le dit de
femme à femme. "J'ai dit à Mde de Coulanges toutes vos
douceurs.
DOUCHE, s. f. DOUCHER, v. a.
[2e e muet au 1er, é fer. au
2d.] La douche est un épanchement d'eaux
chaûdes et minérales, qu'on fait tomber de haut sur une partie
malade. Doner, recevoir, prendre la douche. -- Doucher doner la
douche. On m'a douché le genou, l'épaûle.
Rem. Le Dict. de Trév. met
douche, ou douge. La Touche pense aussi que l'un et
l'aûtre se dit. Le Rich. Port. les met tous les deux: mais dans
l'exemple qu'il done, il n'emploie
[Image de l'original: Dictionaire critique, tome I, page 825]
que le premier: donner la douche.
L'Acad. ne met que celui-ci; et je crois que c'est le vrai mot. --
Pluche dit douge; Mde. de Sévigné, douche.
DOUÈGNE, s. f. [Douè-gne:
mouillez le g; deux syllabes. Trév. met duegne; le
Rich. Port. met les deux; l'Acad. le 1er seulement.]
Fille, ou femme d'un certain âge, qui est chargée de la conduite
d'une jeune persone. -- Il ne se dit qu'en plaisantant, et le plus souvent
malignement; ou, comme dit l'Acad., en dénigrement.
DOUELLE, s. f. [Douè-le; 2e
è moy., 3e e muet.] Terme
d'Architectûre, qui se dit de la coupe des pierres propres à
faire des voûtes, et de la courbure d'une voûte. --
Trév. le met aussi pour douve. Celui-ci, en ce sens, est
le vrai mot.
DOUER, v. a. [Dou-é; devant l'e
muet l'u est long: Il doûe. Au futur et au conditionel, il
douera, douerait, l'e est entièrement muet,
doûra, doûrè, en deux syllabes.] Avantager,
favoriser, pourvoir, orner. Il régit l'ablatif (la prép.
de.) "Le Ciel l'a doué d'un naturel heureux. "Les talens,
la beauté, dont la nature l'a doué, ou
douée. Il a sur-tout ce régime au participe. "Il est
doué de mille belles qualités.