9. Synthèses

9.1. Articles à exemplifications variées

Certains articles du Thresor renferment plusieurs types d'exemplification. Nous prendrons le cas du macro-article RIME, dont de très nombreux éléments viennent de Marot ; cet article contient les occurrences suivantes :

9.2. Fonctions

9.3. La terminologie de l'exemple

Comme est la copule presque passe-partout : on le trouve parmi les exemples cités ci-dessus dans les sections 1, 3, 4, 5, 6 et 8. Il a comme variantes stylistiques ainsi dit on (ainsi on dit) et selon ce on dit (selon laquelle/cette signification on dit) :
(*)     « c'est pouruoir de choses necessaires, comme, Il est garni de tout ce qu'il luy faut » (s.v. GARNIR)
    « C'est mettre à val, Abbaisser, Demittere, Deorsum mittere, Ainsi dit on Aualler la viande quand de la bouche on la laisse aller à l'estomach » (s.v. AVALLER)
    « C'est aller à rebours, à reculons, en arriere. Selon ce on dit, Rebourser chemin, c'est retourner en arriere par où l'on est venu » (s.v. REBOURSER)

(*)     « C'est celuy en la garde duquel quelque chose a esté baillée, comme, gardien de biens, pour vn qui est commis à la garde de quelques biens prins par execution » (s.v. GARDIEN)
    « C'est abandon, Ainsi dit on Abandonnement de biens, pour la cession de biens que fait vn debiteur à ses creanciers » (s.v. ABANDONNEMENT)
    « c'est chose de rameaux. Selon ce on dit, Le ramage d'vn oiseau, c'est à dire le chant dont il vsoit hantant les arbres & buissons » (s.v. RAMAGE)
La dénomination analogique de la section 7 est caractérisée par la copule tout ainsi que, laquelle s'emploie tout naturellement dans d'autres cas d'analogie (cf. 5.5, 6.12, 6.13). La nature d'échantillonnage indéterminé des traits définitionnels (section 2) est caractérisée par etc. [61]

Dans la nomenclature du Thresor, le mot exemple a le sens de "preuve, chose à suivre, patron" (cf. supra). Dans le discours lexicographique, Nicot l'emploie plusieurs fois pour présenter ou commenter un énoncé qui appuie une explication de mot ou de chose. [62]

Le mot modele – cf. s.v. MODELLE : « Vn Modelle, que l'imagier ou fondeur fait de terre ou de plastre pour puis apres faire l'image de pierre ou quelque ouurage de fonte à la semblance d'iceluy modelle, Modulus, Proplasma, proplasmatis, Typus. Cic. C'est vn patron. » – se rencontre une fois dans un discours sur la formation analogique (cf. section 6) : « Accordailles, plur. num. f. penac. est du modele de fiançailles, & signifie le mesme, mais fiançaille est plus vsité, & signifient trop plus que accord, car ils importent la cerimonie & solemnité du fiancer. Ce que l'energie du nombre plurier demonstre [...] De mesme forme est aussi Espousailles. »

L'exemple sort du moule, de la règle qui le fonde et en même temps il fonde le signe-propriété.

[Table]


Notes

61. Cf. I. Leroy-Turcan & R. Wooldridge, "Aspects métatextuels du dictionnaire : les discours empruntés et les indéfinis", in Texte, 15/16 (1994) : 307-350.

62. Pour Nicot, la distinction mot/chose est contingente ; l'adresse, nominale ou autre, est tantôt traitée comme signe linguistique, tantôt comme signe de référent ; la copule reliant le mot-adresse à la définition est tantôt le verbe estre, tantôt signifier : « Accointer, [...] signifie auec cointise & honesteté recercher aucun pour se le faire familier & amy. [...] Accointer aussi est rendre & faire coint, ioly & mignon » ; « Accubes, [...] Signifie gistes, repaires & seiours » ; « Accueil, [...] Est reception d'vn aduenant ».

63. L'occurrence d'exemple présentant un exemple de chose s.v. CALCINER remonte à Thierry 1564. Cf. Wooldridge 1995 (voir note 21).