La présente section est consacrée aux travaux axés autour du thème de la « représentation », qui désigne à la fois des instances représentatives comme les grandes assemblées nationales ou les institutions politiques et sociales, et la manière dont précisément elles travaillent à leur propre représentation.

Il est clair en effet que les institutions, aussi bien laïques et politiques que spirituelles ou religieuses, se sont engagées à construire leur présence sur l'internet, selon des modalités assez variables. Certaines — sans doute la plupart — ont eu une approche assez plate de cette « présence », puisqu'elles ont longtemps paru ne voir dans l'internet qu'une sorte de « vitrine », ou bien encore un territoire qu'il conviendrait d'occuper à tout prix, en attendant d'en découvrir soit la richesse soit les effets. D'autres, dont le nombre semble s'accroître, témoignent d'un engagement plus franc dans l'appropriation des réseaux et ont entamé une réflexion sur les opportunités qu'ils offrent en termes d'interactivité et de communication réciproque entre les « usagers » et ces institutions elles-mêmes. Cette distinction apparaîtra assez clairement dans les travaux qui suivent :

Sur les églises, et notamment l'Église catholique, par Frank Duveau.

Sur les institutions, essentiellement françaises, par Nathanaël Adenot et Guillaume Viaules ou bien encore par Élise Colette et Dereck Perrotte.

Sur la justice en France, par Céline Leclerc.

Cette approche empirique de l'image que de très diverses institutions s'efforcent de donner d'elles-même conduit inévitablement à deux questions d'ordre beaucoup plus général.

La première concerne l'idée de la démocratie, et elle est traitée par Antoine Esclatine.

L'autre, tout à fait symétrique, concerne à la fois l'idée qu'on se fait de sa propre identité, traitée par Dominika Nowak, et les effets de communautarisation provoqués par l'internet, et qui sont examinés par Bérengère Chaintreau ou bien encore par Paul Mathias.