L’internet est donc apparu à l’ENS littéraire en 1992 sous l’impulsion des informaticiens. Son lien étroit avec les machines Unix, la rapide évolution de ses protocoles et de ses potentialités entre 1992 et 1995, ont fait que le nombre d’enseignants ou d’élèves littéraires qui se familiarisaient avec ce système technique ne pouvait être que très réduit, malgré la participation d’étudiants étrangers. Par ailleurs, les chercheurs en sciences exactes, très impliqués à toutes les étapes de la pratique éditoriale, mettaient en évidence les limites d’un système monopolistique de diffusion des revues savantes, et en préfiguraient le contournement, notamment par le biais de la publication électronique. La construction d’un réseau social autour des machines Unix permettait la diffusion de tels débats, notamment auprès des littéraires « téméraires » qui s’impliquaient dans l’informatique et qui donc, participaient à ce réseau. Pour ces derniers, l’ordinateur n’était plus une machine à écrire.