4. Cinq des textes sources

[Table des matières]

4.1. Amadis de Gaule

L'Amadis de Gaule traduit de l'espagnol par Herberay des Essarts au milieu du XVIe siècle est abondamment cité par Nicot (plus de 160 fois, soit dans le DFL de 1573, soit dans le Thresor de 1606), Marquis (8 fois) et Poille (135 fois).

Quelques-unes de ces mentions intéressent le vocabulaire de la marine:

  • Nicot : s.v. DESTROICT
  • Marquis : s.v. HURQUE
  • Poille : s.v. BARQUEROTS, CAGES, COCHINE, HUNE, HURQUE, NAVIGER

    Une lecture rapide des neuf livres publiés en 1540-1553 révèle bien d'autres termes relevant de ce vocabulaire. Par exemple, dans les livres II et III, qui sont les plus exploités par Nicot:

  • Livre II : net, anchré, en bon equipaige, s'embarquer, haulcer les voiles, flambeau, mast, galere, poupe, mettre à bort
  • Livre III : s'embarquer, faire voille, tirer les ancres, haulcer les voilles, prandre port, patron, mettre à bort, tillac

    4.2. « Triomphe de Henry »

    Poille cite plus de 350 fois une oeuvre qu'il appelle le plus souvent "T.d.H.", le plus explicitement "Triomph. de Henr." (s.v. RENOÜER), "Triom de Henry" (s.v. BIZETÉ). Il s'agit d'un récit, publié en 1551, de l'entrée royale de Henri II à Rouen en 1550.

    42 de ces items concernent des mots relevant du vocabulaire de la marine. On y remarque un assez grand nombre de fautes de transcription : par exemple, paniers pour paviers (s.v. ARTILLAGE) ; portée pour pontée (s.v. DAVANT) ; emfumaillé pour enfunaillé (s.v. ENFUMAILLÉ) ; galite pour galliote (s.v. GALITE) ; crenelle pour crevelle (s.v. NAGE) ; etc.

    Trois passages du « Triomphe » sont particulièrement riches en termes de marine : la page K4 r° ; les pages M1 v° à M2 r° ; les pages P4 r° à P4 v°. Plusieurs de ces termes ne sont pas relevés par Poille.

    (Cf. Wooldridge 1998 pour une étude plus approfondie du « Triomphe de Henry ».)

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    4.3. Guevara trad. par Du Pinet

    Poille cite le nom de l'espagnol Antonio de Guevara dix-sept fois au sujet de termes de marine. Il le cite à partir de traductions françaises: celle faite par le seigneur de Guterry des Epistres dorees et celle d'Antoine du Pinet, à travers l'italien d'Alfonso di Ulloa, du Traitté des travaux et privileges des galeres. Les oeuvres de Guevara, dont les Epistres et le Traitté, ont été publiées ensemble en français à Lyon puis à Paris à partir de 1558. Seules les Epistres sont nommées dans le dictionnaire de Poille.

    La liste des mentions de Guevara précise la plupart des contextes des items pris dans le Traitté (= TG).

    On remarque le caractère "méditerranéen" (cf. 1.4.4) de plusieurs des termes pris dans le Traitté : candalizza ; gatta, gabbia ; scotta ; scottar. Ils sont tous commentés dans le chapitre intitulé "Du Jargon dont on use es Galeres" ("del barbaro lenguage que hablan en las galeras").

    Il resterait à faire une étude comparative des trois versions du Traitté : celles de Guevara, d'Ulloa et de du Pinet.

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    4.4. « H. F. »

    Marquis signe presque 400 items des initiales "H.F.", qui signiferait "histoire de France". Il s'agit en fait de La Vraie et entiere histoire des troubles et choses memorables, avenues tant en France qu'en Flandres, et pays circonvoisins, depuis l'an 1562, généralement attribuée à Henri de La Popelinière et publiée à La Rochelle en 1573. (À ne pas confondre avec l'ouvrage intitulé Histoire de France du même auteur publié à partir de 1581.)

    Nous en retenons 19 qui traitent de mots de marine. On note les marques d'usage ajoutées par Marquis : en termes de marine (s.v. ASNES) ; en terme de marine (s.v. BAISSER, COULER) ; terme de marine (s.v. BANDE) ; les mariniers (s.v. MER).

    Plusieurs lectures en diagonale, entreprises pour retrouver l'original des citations faites par Marquis, nous ont montré la grande richesse linguistique et encyclopédique du récit de La Popelinière. Il est dommage qu'il n'ait pas encore fait l'objet d'une saisie informatique. Aussi avons-nous fait un relevé manuel de passages intéressant le vocabulaire de la marine.

    Notons en particulier quelques-uns de ces extraits : observation sur un procédé de pêche ("quelques paux de bouchaud..."), dénominations de vaisseaux ("vne grande Nau..."), dénominations de mers ("la mer de Leuant..."), observation au sujet des marées ("ce bras de mer...").

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    4.5. Vigenere

    Marquis cite trois oeuvres de Blaise de Vigenere: sa traduction de L'Histoire de la decadence de l'empire grec de Laonicus Chalcondyle (plus de 200 fois); sa traduction des Images, ou tableaux de platte peinture de Flavius Philostrate (plus de 300 fois); et son Traicté des chiffres, ou secrettes manieres d'escrire (plus de 300 fois).

    Ce dernier, publié en 1586, est rempli de métaphores, exploitant notamment le monde du marinier. Par exemple, Vigenere termine sa dédicace à Antoine Seguier en ces termes:

    Marquis ne donne que sept items concernant le vocabulaire de la marine qui citent le Traicté. Il y en aurait bien d'autres à en extraire.

    (Cf. Texte et base interactive du Traicté des chiffres dans Wooldridge 2000.)

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